Le Canada paraît mal!

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Environnement : le Canada est un État voyou

C’est la conclusion qu’on peut tirer de la lecture d’un rapport de l’OCDE paru le 19 décembre dans la série « Examens environnementaux de l’OCDE » qui examine à intervalles d’environ 10 ans la performance environnementale de ses pays membres. Le dernier examen de la performance environnementale du Canada avait été rendu public en 2004. Cette fois-ci, deux examinateurs, un des États-Unis, l’autre de l’Australie, ont pris connaissance des cibles internes du Canada et de ses des engagements internationaux en matière d’environnement et ont examiné les performances du pays à partir des rapports officiels et de rencontres de terrain.


L’objectif de ces examens est de donner une image impartiale de la performance des pays membres et d’instaurer un dialogue avec les gouvernements dans un processus d’amélioration continue.


Le verdict est inquiétant : « … le pays a découplé sa croissance économique de diverses sources de pressions environnementales. Il reste néanmoins confronté à plusieurs défis liés à la consommation élevée d’énergie et de ressources, aux importantes émissions de gaz à effet de serre et aux pressions locales exercées sur la biodiversité et les ressources hydriques. » Le rapport souligne aussi que de nombreuses collectivités autochtones ne bénéficient pas d’un accès égal à certains services essentiels et se trouvent davantage exposées aux risques environnementaux.


En effet, nous avons continué à augmenter nos émissions de gaz à effet de serre, particulièrement pour l’exploitation des sables bitumineux et dans le domaine du transport. Des grandes villes comme Montréal et Vancouver ne sont pas équipées d’installation d’épuration des eaux de pointe et de nombreuses collectivités autochtones sont confrontées à des conditions de vie dignes du tiers-monde. 


Pour une économie qui figure au dixième rang des pays membres de l’OCDE, le Canada est le quatrième plus grand émetteur de gaz à effet de serre et ses émissions ne semblent pas s’infléchir. En effet, nous émettons 20 % plus qu’en 1990 malgré qu’il faudrait que nous soyons à 20 % de moins en 2020 pour contribuer à l’effort mondial. 


Reconnaissant les intentions affichées par le nouveau gouvernement d’imposer une tarification du carbone à partir de 2018 et de se donner un cadre pour une croissance propre, le rapport contient néanmoins 46 recommandations adressées au gouvernement fédéral et aux provinces pour améliorer leur performance. Car si les intentions sont une chose, l’action en est une autre. 


Dans le domaine des déchets, la situation n’est pas vraiment brillante. À peine 25 % des matières résiduelles sont dirigées vers le recyclage et le compostage. Le reste est enfoui ou incinéré et nous sommes parmi les plus grands producteurs de déchets per capita au monde, ce qui nous range parmi les plus mauvais de l’OCDE. L’utilisation des pesticides en agriculture a beaucoup augmenté depuis 2000 (40 % de plus dans les cinq dernières années) alors que l’usage d’engrais azotés a crû deux fois plus vite que la production agricole, ce qui est le plus mauvais score de l’OCDE. 


Bien sûr, cela ne peut qu’affecter la qualité de l’eau de surface. On le remarque en particulier dans le lac Winnipeg, les Grands Lacs et le fleuve Saint-Laurent. Quant à l’objectif de protéger 17 % de la superficie des terres et 10 % du littoral en 2020, les examinateurs concluent que ce sera virtuellement impossible d’y arriver.


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