Commémoration de la bataille des Plaines

Le Bloc réclame la démission de Juneau

Le président de la CCBN dit qu'il partira seulement si le ministre du Patrimoine le lui demande

L'esprit canadian égal à lui-même - francophobe et anti-québécois! Médiocrité canadian

Alec Castonguay - Ottawa -- C'est dans une atmosphère tendue que le président de la Commission des champs de bataille nationaux (CCBN), André Juneau, a témoigné hier devant le Comité parlementaire du patrimoine. Pendant que le Bloc québécois demandait sa démission pour le fiasco de la reconstitution de la bataille des plaines d'Abraham, le Parti libéral et le Parti conservateur ont plutôt concentré leurs attaques sur le Bloc, l'accusant de copinage avec «des groupes extrémistes qui prônent la violence».
Dans son discours liminaire, André Juneau a expliqué aux députés que le mandat de la CCBN est avant tout historique et que c'est dans ce contexte que son organisme a voulu reconstituer la bataille de 1759 sur les Plaines. «On allait respecter scrupuleusement ce que l'histoire a retenu, a-t-il dit. Il est odieux de prétendre qu'on a voulu fêter une défaite militaire. On n'a jamais voulu fêter la Conquête.»
Mais M. Juneau a reconnu avoir été «surpris» par l'ampleur des protestations et a avoué avoir manqué de «sensibilité» en préparant l'événement.
Aux yeux du Bloc, ce manque de sensibilité est un «manque de jugement» et M. Juneau doit quitter ses fonctions. «Il est clair que la décision d'annuler la reconstitution dépassait de loin les prétentions strictement de sécurité. André Juneau doit reconnaître que son projet était en soi porteur de division et de mécontentement», a soutenu hier la leader parlementaire adjointe du Bloc québécois, Christiane Gagnon.
Une demande que M. Juneau a refusée hier. «Si le ministre pense ça, je vais partir», a-t-il dit en référence au ministre du Patrimoine, James Moore, qui a la responsabilité de la CCBN. Le député du NPD Thomas Mulcair estime néanmoins qu'il ne reste plus beaucoup de temps à M. Juneau à la tête de la CCBN.
M. Mulcair dit être heureux que la reconstitution n'ait pas lieu finalement, même s'il trouve regrettable que l'organisme ait cédé sous les menaces. «C'était une mauvaise idée de fêter la Conquête», a-t-il dit. Le libéral Pablo Rodriguez a dit qu'il n'était pas à l'aise avec la reconstitution de la bataille, mais contrairement au Bloc et au NPD, il n'a pas dénoncé les intentions de la CCBN.
Enquête sur les menaces
M. Juneau a réitéré que la reconstitution de la bataille de 1759 a été annulée pour des raisons de sécurité. Il a d'ailleurs soutenu avoir reçu 150 lettres et courriels de menaces pour que l'événement soit annulé. De ce nombre, deux sont actuellement étudiés par la police, question de déterminer si des accusations peuvent être portées, a-t-il dit.
Du même souffle, André Juneau a toutefois soutenu que le cinéaste Pierre Falardeau et Patrick Bourgeois, du journal Le Québécois -- les deux personnes les plus loquaces de la controverse --, ne font pas partie des cas étudiés par la police. «Ça concerne d'autres groupes», a-t-il dit.
N'empêche, lors de la séance du comité, le Parti conservateur et le Parti libéral ont constamment tenté de faire le lien entre le Bloc québécois et les deux hommes. Le parti de Gilles Duceppe plaçait des publicités dans le journal Le Québécois jusqu'à récemment. Une pratique qui vient d'être interdite à la suite des «menaces» formulées par M. Bourgeois, le fondateur du journal.
«Je suis choqué qu'un groupe d'extrémistes financé par le Bloc et le PQ ait pu menacer des gens», a dit le député conservateur Pierre Poilièvre. Une phrase qui a fait bondir la députée bloquiste Carole Lavallée. «On n'a jamais prôné la violence, ce n'est pas dans notre ADN», a-t-elle lancé en plein comité.
Le PC veut même faire adopter une motion par la Chambre des communes condamnant les liens entre Le Québécois et le Bloc.


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