Le Bloc évoque un éventuel référendum à la communauté internationale

Gilles Duceppe écrit à 1600 personnalités pour les 20 ans de l'échec de Meech

Duceppe - hérault de l'indépendance (tournée 2010)


Alec Castonguay - Le Bloc québécois mène une offensive internationale pour souligner l'échec de l'accord du lac Meech, il y a 20 ans. Hier, plus de 1600 personnes dans le monde, notamment des ambassadeurs, des ministres, des hommes d'affaires, des syndicats, des fonctionnaires, des professeurs d'université et d'autres contacts internationaux du Bloc, ont reçu une lettre de quatre pages signée de la main du chef, Gilles Duceppe.
Dans cette lettre, dont Le Devoir a obtenu copie, le Bloc québécois laisse entendre qu'un autre référendum sur la souveraineté du Québec est à l'horizon. «Tout porte à croire en effet que, dans les années qui viennent, la question de l'accession du Québec au statut de pays souverain se posera de nouveau. À cette occasion, la communauté internationale sera appelée à reconnaître ce nouveau pays», peut-on lire. La lettre a notamment été envoyée aux ambassadeurs de la France, des États-Unis et du Mexique.
Le refus du Canada de relancer des discussions constitutionnelles pour satisfaire le Québec, l'impopularité de Jean Charest et les bonnes performances du Parti québécois dans les intentions de vote amènent Gilles Duceppe à avertir la communauté internationale. «Les conditions sont donc toutes réunies pour poser une fois de plus la question du statut politique du Québec», écrit-il.
Selon nos informations, le chef du Bloc a porté le même message le 3 juin dernier, lors de la rencontre annuelle du parti avec des ambassadeurs présents à Ottawa. Lors de cette réunion, 51 pays étaient présents, dont 29 ambassadeurs et 27 conseillers politiques.
Joint par Le Devoir pour expliquer sa démarche, Gilles Duceppe a affirmé qu'il dit simplement la vérité à ses contacts internationaux en affirmant qu'un référendum pourrait avoir lieu prochainement. Pourtant, l'appétit au Québec semble plutôt faible? «On ne donne pas d'échéancier et je ne veux pas faire de stratégie ouverte. On leur dit seulement que c'est possible», dit-il.
Selon le chef du Bloc, il faut que le mouvement souverainiste utilise ses contacts internationaux, développés au fil des ans, pour contrer le message du ministère des Affaires étrangères du Canada. «Il faut véhiculer un message différent, parce que ce n'est pas vrai que tout est correct avec le statu quo actuel.»
Le chef du Bloc québécois entend aussi se rendre aux États-Unis et en Europe cet automne pour rencontrer des personnalités politiques, tisser des liens et leur donner la vision du mouvement souverainiste.
L'échec de Meech
Dans sa lettre, le chef du Bloc québécois passe plusieurs paragraphes à expliquer aux personnalités internationales le contexte de l'échec de l'accord du lac Meech et le référendum qui a suivi, en 1995. «Cette entente, pourtant peu exigeante, a cependant été rejetée par plusieurs provinces canadiennes au moment où elle devait être entérinée, en juin 1990. Ce rejet, qui a poussé les intentions de vote dans les sondages en faveur de l'indépendance à des niveaux très élevés, aura été à l'origine de la création du Bloc québécois, un parti souverainiste qui oeuvre sur la scène politique fédérale», peut-on lire.
(photo ajoutée par Vigile)

Une brochure qui explique le rôle du Bloc québécois à Ottawa a été jointe à la lettre envoyée mercredi. La lettre internationale soutient d'ailleurs que le mouvement souverainiste demeure dans le paysage politique québécois. «Ce désir de liberté qui pousse des millions de Québécoises et de Québécois vers l'indépendance demeure une force politique puissante», peut-on lire.


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