Le Bloc a-t-il encore sa raison d’être?

Tribune libre

Quoique les spéculations concernant le remplacement de Daniel Paillé à la tête du Bloc québécois aient déjà démarré dans les médias « quelques minutes » après l’annonce de sa démission, ce qui, soit dit en passant, manque pour le moins de décorum, je demeure convaincu que la pertinence d’un parti souverainiste à Ottawa représente la vraie question que les bloquistes devraient se poser.
À cet effet, ce n’est pas d’hier que la question de la pertinence du Bloc aux Communes suscite des interrogations de la part de plusieurs souverainistes québécois qui y voient une dispersion des politiciens voués à la cause souverainiste au détriment du rôle de « chien de garde » des intérêts des Québécois dévolu aux députés bloquistes sur la scène fédérale.
En ce qui me concerne, je rejoins sans détour les tenants de la dissolution du Bloc pour des raisons de cohérence et de stratégie, à savoir que c’est sur le territoire du Québec que la joute souverainiste doit se jouer et que c’est ici que les forces militantes doivent se mobiliser.
Conséquemment, je réponds par la négative à une des questions posées par Josée Legault le 17 décembre dans son blogue, à savoir « le Bloc a-t-il encore une raison d’être à Ottawa? »

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Henri Marineau2032 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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5 commentaires

  • Claude Richard Répondre

    18 décembre 2013

    J'abonde dans le sens de M. Carmichael. Quand dans une guerre il y a deux fronts, il faut combattre sur les deux fronts. Sinon, c'est s'exposer à d'amères surprises.
    J'incline à croire qu'au référendum de 1995 l'aide du Bloc a été importante et qu'elle a été un facteur du pourcentage élevé obtenu par les forces du Oui.
    C'est aussi une pépinière pour le PQ. On le voit avec Séphane Bergeron et Maka Kotto entre autres. On dit aussi que Pierre Paquette s'apprête à faire le saut au PQ.
    Je suis d'accord que le Bloc pourrait être plus percutant et brasser davantage la cage. Il n'a pas à faire le doux et légitimer la présence canadienne au Québec. Je me rappelle que des députés du Bloc distribuaient des drapeaux canadiens...
    Ceux qui préconisent le retrait du Bloc disent que cela va permettre de regrouper ses forces au Québec et avantager le mouvement souverainiste. Ce n'est pourtant pas ce qui s'est produit depuis la mésaventure de mai 2011.
    Non, il faut vraiment occuper le terrain. Sinon, comme dirait La Palice, c'est l'adversaire qui l'occupe. Et qui profite de tous les avantages que cela entraîne.

  • Archives de Vigile Répondre

    18 décembre 2013

    Depuis des années que les partis fédéralistes à Ottawa cognent sur le clou de la supposé inutilité du Bloc. Apparemment, ce lavage de cerveaux semble faire effet.
    S'il le Bloc disparaît, les souverainistes n'auront plus le choix que de voter pour un parti qui lutte ouvertement contre la souveraineté du Québec, ou de s'abstenir de voter. Dans un cas comme dans l'autre, on vient de planter au Québec un autre député dont la loyauté va bien plus à Ottawa, qu'à Québec.
    Vous, M. Marineau, comment voteriez vous au fédéral?
    Le mouvement souverainiste a bien peu de tribune publique pour s'exprimer. Le Bloc à Ottawa est une formidable tribune où on peut se faire entendre du Québec, comme dans le reste du Canada. En bonus, cette tribune est financé à même le budget fédéral.
    On serait fou à lier de se passer d'une telle opportunité
    Le discours souverainiste du PQ est très timide. Le Bloc n'est pas obsédé par l'atteinte du pouvoir et la gestion d'un gouvernement provincial. Si le Bloc se saborde pour joindre ses forces au PQ, qui parlera de souveraineté?
    Non, le Québec n'a rien à gagner avec la disparition du Bloc. Il est faux de prétendre que l'on ne peut pas conduire le combat sur deux fronts. Au contraire, c'est un avantage.
    Le BQ ne devra disparaître que le jour où le Québec aura atteint l'indépendance. S'il disparaît avant, cela sera une indication que nous commençons à abdiquer.

  • Marcel Haché Répondre

    18 décembre 2013

    Non mais...Croyez-vous qu'un gouvernement souverainiste à Québec, surtout s'il était majoritaire,laisserait sa légitimité être contestée par l'élection d'une autre vague sur le territoire du Québec, qu'elle soit bleue, rouge ou orange ?
    Je crois, M.Marineau, qu'advenant l'élection majoritaire d'un gouvernement péquiste, vous ne preniez pas la mesure exacte de sa nature. Et sa nature est et sera d'être hégémonique...précisément parce qu'il s'inscrit en opposition fondamentale au "régime".
    Évidemment, si le P.Q. était défait aux prochaines élections, la question ne se poserait même pas...ne se poserait même plus...

  • Archives de Vigile Répondre

    17 décembre 2013

    On ne le sait pas encore. Si le Bloc pouvait trouver un leader qui saura galvaniser l'opinion publique, peut-être. On ne sait jamais. Mais pour aller où?
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    17 décembre 2013

    Le Bloc a-t-il pu défendre les intérêts du Québec ? Le Bloc a-t-il fait progresser la cause de l'indépendance ?
    Si la réponse est non aux deux questions, c'est qu'il se présentait à l'électorat avec des ambitions qu'il ne pouvait réaliser. Le Bloc a toujours laissé croire qu'il y avait un espoir que quelque chose de positif puisse ressortir de sa présence à Ottawa. Plus le Bloc atteignait ses objectifs, plus le fédéralisme s'en trouvait validé. Mais il n'a rien validé du tout.
    Ce parti trop conformiste, qui a appris beaucoup du multiculturalisme canadien, aurait pu faire plus. S'il devait renaître du rejet populaire, il devrait revoir sérieusement son orientation politique. Devenir un parti voué à la parodie du fédéralisme, un parti rhinocéros v.2, qui sait ? La première question : ses députés devraient-ils s'humilier à prêter serment à la reine d'une puissance étrangère ? Sinon, refuser de siéger dans un parlement étranger n'est pas mal non plus.
    GV