Élections fédérales 2019

Le « blackface » de Trudeau vu par Dany Laferrière

Place à la campagne électorale

6e92cd735c9480a5f95a6234a0d830a2

Tribune libre

Mon propos se veut une réflexion personnelle sur l’entrevue accordée par l’écrivain et académicien Dany Laferrière à l'émission 24/60, sur les ondes d'ICI RDI, eu égard à la saga suscitée par l’épisode du « blackface » de Justin Trudeau.


D’entrée de jeu, M. Laferrière appuie son argumentaire sur deux éléments. Primo, l'auteur déplore que l'on oublie le contexte de la première photo qui a alimenté l'affaire, publiée par le magazine américain Time, où l'on peut voir M. Trudeau déguisé pour ressembler à Aladdin, dans Les mille et une nuits, lequel ne se réfère pas à un être vivant mais à un personnage littéraire.


Secundo, l’écrivain est catégorique : le geste posé par M. Trudeau n'est pas un acte de « blackface ». Pour ce faire, il aurait fallu qu’il y ait une volonté certaine de vouloir ridiculiser et déshumaniser l’autre. « Aux États-Unis, quand on faisait du « blackface » pour ridiculiser, on mettait un regard effrayé, de grosses lèvres, des yeux un peu entourés de blanc pour obtenir un regard à la fois effrayé et effrayant. »


De fait, pour l'écrivain, l'affaire est avant tout politique. Voilà pourquoi il juge que non seulement il n'a pas à accepter les excuses du chef libéral, mais que les excuses en question n'ont rien à voir avec cette histoire. « C'est la politique, c'est l'Amérique du Nord. Nous nous disons société laïque, mais en fait, nous sommes toujours dans la confession publique. »


Je souscris entièrement aux arguments de Dany Laferrière qui sont bien campés dans des contextes littéraire et historique. Quant à sa remarque sur cette affaire qu’il qualifie de « politique », il faudrait être bien naïf pour ne pas y percevoir le malin plaisir d’Andrew Scheer qui en fait ses choux gras!


Place à la campagne électorale


Dans toute la saga qui entoure l’épisode du blackface de Justin Trudeau, je dois admettre que toute cette histoire revêt des allures de guéguerre partisane entre les différents chefs de partis fédéraux.


À titre d’argumentaire, je vous propose la réaction de Dan Philip, président de la Ligue des Noirs du Québec :


« C’est plutôt une gaffe, un acte innocent. Pour moi, il n’avait même pas besoin de faire des excuses ». Une position qui a trouvé écho auprès de l’organisme Communication, Ouverture et Rapprochement interculturel (COR), qui considère également que M. Trudeau a simplement commis une « gaffe »… Ce sont des couteaux qui volent trop bas, [mais] il faut se concentrer sur ce qui nous intéresse le plus, soit l’élimination des différentes discriminations », a souligné Mme Laouni, la présidente de l’organisme.


Depuis cet incident, Justin Trudeau s’est excusé en long et en large sur son comportement passé qu’il qualifie de regrettable et d’inacceptable. Quant à ceux qui voient dans cette mascarade tout élément de racisme de sa part, son engagement politique constant envers les minorités ne trompe pas… En conséquence, il m’apparaît pertinent de tourner la page et de céder la place à la campagne électorale!


Bock-Côté s'exprime...


https://www.journaldequebec.com/2019/09/21/scandale-un-homme-sest-deguise



Henri Marineau, Québec


Featured 19e390a78eaf9d290f5b6b4a1e389e83

Henri Marineau2095 articles

  • 1 473 692

Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé