Jack Layton a enfilé de grandes bottes de caoutchouc hier pour aller marcher dans les zones inondées par la rivière Richelieu. Selon le chef du NPD, il n’est pas du tout clair que des tâches de nettoyage outrepasseraient le mandat des Forces armées.

Photo : Jacques Nadeau - Le Devoir

La Presse canadienne - Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jack Layton, a à son tour enfilé de grandes bottes de caoutchouc hier pour aller marcher dans les zones inondées par la rivière Richelieu et constater de visu les dommages causés par les inondations.
Lors d'un arrêt à Saint-Paul-de-l'Île-aux-Noix, il a discuté avec le maire, Gérard Dutil, qui lui a fait comprendre que le gouvernement du Canada et les sinistrés n'avaient visiblement pas la même définition du mot «urgence».
Jack Layton lui a parlé de l'intervention de l'armée canadienne et de la réaction du gouvernement fédéral qu'il a qualifiée de «problématique». À son avis, le mandat de l'armée canadienne peut être revu en cas d'urgence. «Je vais demander au gouvernement de changer le mandat [de l'armée] parce qu'on a besoin d'une certaine flexibilité. C'est le temps d'agir. Ce n'est pas le temps de chercher des excuses pour envoyer les soldats ailleurs», a indiqué le chef de l'opposition officielle à Ottawa.
M. Dutil, pour sa part, n'a pas hésité à dire que le retrait puis le retour des Forces armées révélaient une attitude «moche» de la part d'Ottawa.
Le chef du NPD a aussi profité de l'occasion pour pourfendre le ministre fédéral de la Sécurité publique, Vic Toews, qui a refusé l'aide de l'armée pour le nettoyage des débris sous prétexte que les soldats pourraient représenter une concurrence déloyale avec des firmes privées. «C'est une insulte», a-t-il laissé tomber.
Selon Jack Layton, il n'est même pas du tout clair que des tâches de nettoyage outrepasseraient le mandat des Forces armées et il a reproché au gouvernement Harper une certaine étroitesse d'esprit dans son approche. Il a également exprimé l'intention de revoir certains programmes fédéraux d'aide financière pour les sinistrés et les infrastructures.
M. Layton a promis de faire pression à Ottawa, indiquant qu'il entendait soulever ce dossier lors d'une prochaine rencontre privée avec le premier ministre Stephen Harper et lorsque les débats reprendront à la Chambre des communes.
Du côté du gouvernement provincial, les enveloppes destinées à appuyer les gens touchés par la crue des eaux continuent d'être dépensées. Robert Dutil, ministre de la Sécurité publique, a annoncé que Québec avait déjà versé tout près de 6 millions aux sinistrés, à partir du programme d'aide déjà en place. Certaines municipalités auront aussi besoin d'appui, a reconnu le ministre, qui promet d'évaluer les besoins de ce côté.
Le niveau des eaux devrait augmenter de quelques centimètres dans la vallée du Richelieu, aujourd'hui, mais les prévisions à moyen terme sont plus encourageantes. Selon Guy Laroche, coordonnateur de la Sécurité civile dans la région, aucune nouvelle précipitation n'est prévue dans les deux prochains jours. Le niveau du Richelieu est inférieur de 15 centimètres à sa hauteur record, enregistrée le 23 mai dernier.

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