Porfirio Lobo gauchiste, marxiste… [1]
Mais vous voulez rire de nous, Mme Perreault.
Vous reprenez la recette des grands porte-parole de la droite, comme ce vaillant Teodoro Petkoff, «ancien» guérillero de gauche converti (et comment), directeur de Tal Qual.
Non, mais, les recettes se suivent et se ressemblent.
Vous devriez nous livrer ce que vivent les Honduriens et Honduriennes depuis le 28 juin.
Vous devriez nous parler de la présence militaire dans les rues et de ce quartier où est située l'ambassade du Brésil.
Vous devriez interroger les journalistes du canal 36 (Cholusat) ou encore du journal El Libertador.
Vous paie-t-on pour être la haut-parleur de ce clown de l'oligarchie mis en place pour la servir.
Qui sont donc les amis marxistes de Lobo, aujourd'hui ?
Quel est le train de vie de cet ex-gauchiste qui a vu que la droite était «LA» voie?
«Ce fils de bonne famille» n'est-il pas aussi un peu «un fils de pute» comme on dit.
«Ce fils de bonne famille» enseignait la philosophie… C'est bien dans un article, ça rehausse le bonhomme.
Vous a-t-il vraiment paru philosophique ce «fils de bonne famille» ?
Ou peut-être un peu plus "économique" dans le sens qu'il sait où se situe le gain financier personnel ?
C'est beau «Pepe», ce magnifique surnom qui lui colle à la peau. Ça le rend même plus sympathique. L'appelle-t-on vraiment «Pepe» avec amour, comme le Pepe de l'Uruguay ?
Ce «Pepe» avait créé un « groupe de discussions littéraires », rien de moins. Vraiment on sent toute l'admiration que vous avez pour ce personnage sauveteur de la démocratie hondurienne!
«Il enseignait Marx, mais aussi les penseurs d'Amérique latine. C'était un révolutionnaire.» Nous rapporte SOUS L'ANONYMAT un de ces anciens étudiants.
Pourquoi donc SOUS L'ANONYMAT ?
Est-il mal vu de dire du bien de ce grand homme, ce bon «Pepe» ?
Notre étudiant ANONYME « n'a que des éloges à la bouche pour Pepe Lobo, qui a été son professeur préféré, mais IL CRAINT LES REPRÉSAILLES de l'entourage de ce dernier. »
Pourquoi donc ?
Des représailles DE L'ENTOURAGE DE CE DERNIER ?
Il est aimé ou non ce bon «Pepe», révolutionnaire, intellectuel et marxiste qui donnait son salaire ????
Pepe Lobo a même « fait un séjour d'études en Russie soviétique ». Pas n'importe quelle Russie, la Soviétique! Il y en a beaucoup d'Honduriens qui ont fait des séjours d'études en Russie soviétique???
On devrait peut-être retrouver ses anciens camarades russes.
Puis soudaine on passe de l'anonymat au nom FICTIF.
« Silvia Avila (nom fictif) note qu'en étant ouvertement de gauche dans les années 70 et 80, Pepe Lobo jouait gros. Les militants de la gauche à l'époque se faisaient assassiner par le régime de droite.» J'espère que cette dame au nom fictif ne vous apprend rien, Mme Perreault, lisez un peu sur le plan Condor, ça vous fera du bien.
Et ce «Pepe» s'en est sorti vivant!
«Le fait qu'il est toujours en vie prouve qu'il vient d'une famille incroyablement puissante, note le nom fictif, Mme Avila. »
« La maison familiale des Lobo qui occupe un pâté de maisons en entier… »On voit que le fils communiste ne vivait pas trop de façon révolutionnaire et communiste. On comprend aussi pourquoi il pouvait donner son salaire.
Dans cette grande maison, «on ne voit aucun étalage de richesse.» Mme Perreault vous n'en finissez plus de nous éblouir par ce personnage modeste ainsi que par sa famille affable.
« Les meubles y sont rares et la peinture écaillée.»
« La simplicité volontaire de ces riches propriétaires terriens leur a toujours valu beaucoup de respect à Juticalpa.»
Et comment donc! Des meubles à la peinture écaillée, imaginez…
« Ici, on parle tout bas du Pepe gauchiste d'antan, mais on se souvient avec fierté de celui qui a repris l'entreprise agricole familiale après des études en administration à l'Université de Miami. »
Ah! Tiens, il n'a pas étudié seulement dans la Russie soviétique, mais il a étudié aussi dans le Miami capitaliste. Il en a fait du chemin pour un Hondurien ce brave «Pepe».
On comprend qu'on en parle «tout bas» du Pepe gauchiste (sic).
Il devait être très gauchiste à Miami ce Pepe!
Surtout qu'il étudiait comme la plupart des gauchistes, «l'administration».
Pepe, un politicien «conservateur» (après avoir été longtemps révolutionnaire gauchiste) est député depuis 1990.
«C'est un gars du ranch qui n'a pas peur de se salir les mains», soutient sa soeur, Elsa Lobo alors qu'on nous tend une assiette de fromage blanc et des bananes produites sur la ferme familiale. »
Enfin, une personne qui ne craint pas de s'identifier, sa sœur. Une personne fantastique qui a son pays à cœur comme son frère le bon «Pepe» et qui nous tend une assiette de fromage blanc et des bananes produites sur la ferme familiale.
Il ne manque que la musique.
« C'est ce Pepe-là que la majorité des Honduriens connaissent.
Celui qui, lors de l'élection présidentielle de 2005, avait plaidé « en faveur de la peine de mort » et de la ligne dure pour combattre la délinquance. »
Ah! Ce bon «Pepe», un vrai marxiste converti.
« Il a des idées ultraconservatrices qui ont fait peur à beaucoup de monde en 2005, tant que c'est ce qui a permis à Manuel Zelaya (le fourbe) de remporter la victoire. »
Zelaya n'était finalement pas tellement aimé, c'est plutôt les idées un peu "raides" de «Pepe le bon» qui ont fait peur aux gens. Dans le fond, le monde aime bien «Pepe le bon», ce sont juste ses idées qui effraient un peu.
«Au cours de la dernière campagne, Porfirio Lobo a tenté de se débarrasser de cette image réactionnaire.»
Et ç'a marché… Quelle élection!
Quelle campagne électorale!
Quelle démocratie dans ce pays de liberté de fraternité et surtout d'égalité ! (sic, sic et sic)
Mme Perreault de conclure:
«Il a promis de ménager l'élite du milieu des affaires, tout en aidant la population la plus pauvre. Une promesse qui laisse présager que Pepe le rouge et Pepe le conservateur tenteront tant bien que mal de cohabiter à la tête d'un pays plongé dans une profonde crise politique.»
Ici, je vous invite tous à lever le poing dans les airs, comme on voit toujours dans tous les bons films états-uniens et de crier «Yé» avec tout votre cœur.
La démocratie est en place au Honduras. «Pepe» «le rouge» est en selle !
VRAIMENT !
Vraiment du début à la fin de l'article, je me disais que je sautais trop vite aux conclusions et qu'il était impossible que Mme Perreault nous fasse un tel article.
Force est de constater que l'évidence nous saute en plein visage.
Eh oui! Mon sentiment était le bon dès le début, elle nous a beurré un article de propagande commandé.
Incroyable !
TOTALEMENT INCROYABLE !!!
«Pepe», le Hamid Karzaï de l'Amérique centrale!
Le corrompu par excellence aux services de l'oligarchie et de la stratégie géopolitique de Washington.
De toute évidence, Mme Laura-Julie Perreault avait le mandat de nous faire aimer «Pepe le bon».
Le pire, c'est que l'impact d'un tel article est bien réel.
Malgré tout ce que l'on puisse dire et écrire avec nos maigres moyens et notre diffusion limité, Mme Perreault «sur place» nous peaufine du «Pepe» démocratique comme pas une.
Nous constatons, une fois de plus la puissance de l'arme médiatique.
Ce que je n'arrive pas à comprendre c'est comment il se fait qu'il soit si facile de recruter tant de journalistes prêts à faire cette sale propagande ?
Je vous invite à lire le Monde Diplomatique, ou les journaux alternatifs.
Je suis sûr que nous y rencontrerons un autre «Pepe».
Malgré tous ces articles participant, au conditionnement de l'opinion publique, la réalité a le dernier mot.
Il faut observer quotidiennement ce que vivent le Honduras et toute l'Amérique latine.
Serge Charbonneau
Québec
[1] Le ranchero qui lisait Marx
http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/200912/09/01-929299-le-ranchero-qui-lisait-marx.php
Honduras: Laura-Julie Perreault en mission commandée
Laura-Julie dans «Le bon Pepe»
Lettre à Laura-Julie
Tribune libre
Serge Charbonneau214 articles
Artisan de l’information depuis 1978. Voyageur reporter retraité pour raisons de santé et financière.
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
9 décembre 2009Comment un homme si bon ait pu s’associer aux putschistes pour sortir du Pouvoir, par la force des armes, le Président constitutionnel que le peuple lui avait préféré lors des élections 2005? Comment, lui, le grand démocrate, n’a-t-il pas relevé et dénoncer la fausse lettre, élaborée de toute pièce par les putschistes, pour justifier le départ du Président et son remplacement? Comment se fait-il que ce bon Pepe, si disant très socialisant et populiste, n’ait pas appuyé son bon ami Manuel Zelaya dans sa démarche visant à permettre au Peuple de se prononcer sur la pertinence ou non d’une quatrième urne et sur les mesures sociales qu’il a mises de l’avant? Enfin, ce bon Pepe, qui aime plus que tout son peuple, s’est fait bien silencieux devant les persécutions dont son peuple a été et continue d’être victime.
Eh bien ,s’il est si bon et que son peuple ne peut que l’aimer plus que tout, qu’il accepte alors l’organisation d’élection qui permette véritablement au peuple de le choisir comme étant son préféré. Il ne faudrait toutefois pas qu’elles soient organisées par les putschistes. Ce serait comme si Mom Boucher avait choisi lui-même les membres du jury devant le juger. Il est évident qu’il ne serait pas là où il est présentement.
Je comprends que des millions de $ soient investis dans l’industrie de la désinformation et que des milliers de personnes en vivent.
Merci M. Charbonneau à la fois pour votre humour et la consistance de votre propos. J’ai plaisir à vous lire.
Serge Charbonneau Répondre
9 décembre 2009Mme Perreault à qui j'ai envoyé le texte, me répond:
Bonjour Monsieur,
Si vous avez pris la peine de lire mes autres articles, vous avez sûrement vu que j'ai parlé de tous les autres éléments dont vous faites mention en plus de faire un portrait de Pepe Lobo. Je prépare pour demain un article sur les violations des droits humains. J'ai parlé dans mes articles passés de la répression des médias.
Pour ce qui est de l'anonymat, je l'explique dans l'article. Contrairement à ce que vous pensez, les gens qui m'ont parlé pensaient que parler du passé gauchiste de Pepe pourrait leur attirer des problèmes. Lobo veut faire disparaître le tout. Je ne vois pas en quoi en parler lui donne un coup de main.
Le travail de journaliste est de rapporter l'information trouvée sur le terrain, pas de se lancer en croisade pour un côté ou l'autre.
Salutations,
Laura-Julie Perreault
Ma réponse:
Lorsque vous dites:
«Le travail de journaliste est de rapporter l'information trouvée sur le terrain, pas de se lancer en croisade pour un côté ou l'autre.»
Vous avez totalement raison.
C'est justement pourquoi je me demande comment vous avez pu nous faire ce «Pepe le bon».
Mme Perreault n'avait visiblement pas lu mon courriel précédent je lui écrivait en début de semaine ceci (preuve que j'ai aussi lu ses autres articles).
Envoyé : 7 décembre, 2009 09:17
Objet : Bravo que vous soyez au Honduras.
Bonjour Mme Perreault,
Merci et bravo d'être enfin sur place au Honduras.
Vous pouvez ainsi témoigner de ce qu'est la "démocratie" en Amérique latine.
Vous avez fait une erreur dans votre dernier reportage.
Vous dites: « Comme ses concitoyens qui se sont opposés au renversement du président, Roni Martinez en veut aux pays qui ont reconnu le résultat de l'élection du 29 novembre.. . Le Costa Rica, la Colombie, le Pérou, le Panama, le Nicaragua, la Bolivie et l'Équateur sont du nombre. «Tous les leaders de l'Amérique latine qui ont donné leur assentiment au coup ont probablement signé leur suicide politique», soupire le journaliste.
le Nicaragua, la Bolivie et l'Équateur
ne sont ABSOLUMENT pas du nombre.
Comme en témoigne cet article:
« Estoril, 1er décembre, (RHC)--. Les pays signataires de l’ALBA, l’Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique, ont condamné, devant le Sommet de l’Amérique Latine, de l’Espagne et du Portugal, qui s’est tenu à Estoril, au Portugal, le suffrage organisé ce dimanche au Honduras.
Un communiqué signé par Cuba, la Bolivie, l’Équateur, le Nicaragua et le Venezuela, souligne que reconnaître un suffrage organisé par une dictature qui n’a été reconnue ni par le peuple hondurien ni par la communauté internationale porterait un rude coup aux valeurs démocratiques en Amérique Latine.
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Vous avez la démocratie à coeur Mme Perreault ?
Vous connaissez les valeurs de la démocratie ?
La consultation populaire en démocratie c'est sacré. L'utilisation des armes pour opprimer la population c'est interdit.
L'intimidation contre les journalistes c'est interdit.
Alors, brossez-nous le portrait de ce que vous observez au Honduras et imaginez que les mêmes événements se produisent, ici, chez-nous au Québec ou au Canada. Auriez-vous le culot en tant que journaliste de nous faire croire que ces gestes armés, cette dictature militaire a quelque chose de légal et de démocratique.
Les manifestations sont rares. Savez-vous que c'est presqu'un miracle qu'il y ait encore des manifestations après plus de cinq mois.
Essayez de faire une semaine de manifestation ici ou partout au monde. Les Honduriens manifestent depuis cinq mois et risque leur vie à chaque fois. Il faut dire les vraies choses, Mme Perreault. Vous auriez dû être sur place il y a cinq mois et y rester pendant les cinq mois qui ont suivi. Les médias ont été complices de ce Coup d'État par leur silence.
Lire mon article du 25 juillet dernier: « Honduras : désinformation et silence complice »
http://www.legrandsoir.info/Honduras-desinformation-et-silence-complice.html
Alors, maintenant que vous êtes sur place, essayez de corriger la situation médiatique en utilisant ces valeurs démocratiques qui servent à envahir les pays et à exploiter les gens. Servez-vous de ces mêmes valeurs pour éclairer cette lutte hondurienne pour le retour de la démocratie véritable et pour que les Honduriens-nes obtiennent enfin une consultation sur la possible formation d'une Assemblée constituante.
Le retour de manuel Zelaya importe peu. Zelaya n'est rien par rapport à cette cause ayant pour objectif de rendre aux Honduriens-nes le contrôle de leur destinée.
Il faut du courage, car c'est plusieurs années de sa vie qui risquent de lui être enlevées, mais je crois qu'il est très possible que Zelaya ait le courage de se livrer à l'injustice de son pays où la dictature fait la loi.
S'il choisit l'exil, je le comprendrais. Par contre, il est bien possible que Zelaya considère cette cause plus importante que son confort et même que sa vie. Comme certains Honduriens disent: « Nous sommes prêts à nous battre jusqu'à la mort s'il le faut».
Ça me rappelle lors de mon reportage effectué au Venezuela lors du référendum révocatoire (qui a été ratificatoire) contre Hugo Chávez, tous ces Vénézuéliens-nes qui étaient^prêts-es à donner leur sang pour leur Président.
( http://www.youtube.com/user/Cinexplo#p/u )
Continuez votre bon travail. Les gens d'ici ont besoin de vos yeux, vos oreilles et votre coeur sur place.
Serge Charbonneau
Québec