Immigration

La voix dans le désert

Le PQ joue son va-tout

Tribune libre



De toute évidence, François Legault semble bien déterminé à récupérer les pouvoirs nécessaires d’Ottawa en matière d’immigration dans le but de contrôler la langue des immigrants arrivant au Québec. «C’est pour ça que je demande, aux prochaines élections, un mandat fort pour aller négocier ça avec le gouvernement fédéral», a-t-il argué lors de son discours de clôture du congrès national de la Coalition avenir Québec (CAQ).

Si le fédéral répond affirmativement à sa demande, le gouvernement ajoutera la connaissance de la langue française à la liste des critères de sélection du programme de regroupement familial. Si la demande est rejetée, «ça peut devenir une question de temps avant qu’on devienne une Louisiane», a-t-il ajouté. «À partir du moment où on a l’appui d’une majorité de Québécois, c’est dur pour les partis politiques fédéraux de refuser cette demande-là [et] de gagner au fédéral sans appui au Québec», a-t-il lancé. Par ailleurs, François Legault a rejeté l’idée de tenir un «référendum sectoriel» en immigration afin d’établir un rapport de force plus favorable. «Ce n’est pas dans les plans», a-t-il affirmé.

En réalité, nonobstant le fait que le premier ministre du Québec possède de bonnes cartes dans son jeu, je demeure convaincu que la carte du multiculturalisme de Trudeau fils jouera en faveur du statu quo, et que le Québec retournera bredouille pour une énième fois de son pèlerinage à Ottawa. François Legault aura beau faire valoir son écrasante majorité auprès de l’électorat québécois (comme les sondages le prévoient), je suis d’avis que ses demandes vont résonner comme la voix dans le désert aux oreilles de Justin Trudeau.

En résumé, Justin Trudeau tient mordicus à garder un contrôle sur l’immigration et aucun argumentaire, si bien fignolé qu’il soit, n’arrivera à le faire bouger d’un iota.

Le PQ joue son va-tout

En récoltant un maigre 8% d’intentions de vote lors du dernier sondage Léger, le Parti québécois (PQ) a tout un défi à remonter s’il veut reprendre une place significative sur l’échiquier politique québécois.

Toutefois, je suis d’avis que la position du chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon (PSPP) de maintenir le cap sur la raison d’être du PQ, à savoir l’indépendance du Québec, est fort défendable, voire essentielle. D’ailleurs, à cet effet, à ceux qui arguent que « l’indépendance n’a pas la cote », PSPP réplique qu’environ le tiers des Québécois se disent souverainistes dans les derniers sondages.

Face à la montée du nationalisme suscitée par la popularité de François Legault qui en fait son cheval de bataille, le PQ n’a pas le choix, il doit se positionner comme le seul parti qui peut offrir aux Québécois un gouvernement souverainiste qui se détachera de la tutelle d’Ottawa comme doit se soumettre François Legault notamment aux chapitres de l’immigration et de l’éducation… et ce dans un contexte oèu il obtiendrait une centaine de comtés.

Le PQ joue son va-tout. Ça passe ou ça casse! Il doit marteler un message clair aux Québécois: le Québec demeurera toujours sous la dépendance d’Ottawa tant et aussi longtemps qu’il ne parviendra pas à acquérir son statut d’État indépendant. Pour l’instant, pour reprendre les paroles de PSPP, «on ne recule pas, on ne dévie pas, on ne s’excuse pas, on ne change pas d’idée. On s’en va se battre».

Réflexion

"Pour moi, tout parti politique n’est au fond qu’un mal nécessaire, un de ces instruments dont une société démocratique a besoin lorsque vient le moment de déléguer à des élus la responsabilité de ses intérêts collectifs. Mais les partis appelés à durer vieillissent généralement assez mal. Ils ont tendance à se transformer en églises laïques, hors desquelles point de salut, et peuvent se montrer franchement insupportables. À la longue, les idées se sclérosent, et c’est l’opportunisme politicien qui les remplace. Tout parti naissant devrait à mon avis inscrire dans ses statuts une clause prévoyant qu’il disparaîtra au bout d’un certain temps. Une génération ? Guère davantage, ou sinon, peu importe les chirurgies plastiques qui prétendent lui refaire une beauté, ce ne sera plus un jour qu’une vieillerie encombrant le paysage politique et empêchant l’avenir de percer."

–René Lévesque


Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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