Proche-Orient

La tension est vive autour de l'Amalthea

Israël et la Fondation Khadafi se livrent à une guerre de déclarations contradictoires

"Libérez Gaza" - 2e Flottille humanitaire - l' "Amalthea" juillet 2010


Pendant qu'un cargo libyen transportant du matériel humanitaire s'approchait hier de Gaza, tant Israël que la Fondation Khadafi s'adonnaient à une guerre de déclarations contradictoires, faisant monter d'un cran la tension qui règne autour de l'Amalthea, affrété pour forcer le blocus autour de Gaza.
En soirée, le directeur exécutif la Fondation Kadhafi a déclaré que des navires de guerre israéliens entouraient le cargo. «Des navires de guerres israéliens entourent le cargo et le menacent. Il y a réellement une menace», a déclaré Youssef Sawan. Toutefois, une porte-parole de l'armée israélienne a démenti l'encerclement du cargo libyen, ajoutant: «Il n'y a pas de nouveau développement, tout est normal.»
La radio publique israélienne, qui capte les transmissions entre le cargo et les navires israéliens, a cependant rapporté que la marine israélienne était restée plusieurs heures en contact visuel avec le cargo, posant fréquemment des questions sur les mouvements à bord du cargo.
Auparavant, Youssef Sawan avait réaffirmé que le cargo, l'Amalthéa, se dirigeait toujours vers Gaza, démentant une annonce de source égyptienne que le navire irait au port égyptien d'al-Arich. «Le navire se dirige toujours vers Gaza et ne changera pas de direction», a déclaré M. Sawan, qui a ajouté que les communications étaient «brouillées avec le navire».
La marine israélienne a ordonné dans la journée au bateau Amalthea, rebaptisé Espoir, de se dérouter vers le port égyptien d'al-Arich, mais son commandant a refusé d'obtempérer.
Un responsable égyptien a annoncé que le bateau avait reçu l'autorisation d'accoster au port d'El Arich, d'où les autorités permettraient à ses passagers et à sa cargaison médicale de gagner la bande de Gaza via le point de passage de Rafah.
«Il n'y a pas de coordination à l'heure actuelle avec le bateau et nous ne savons pas quelle sera sa destination finale», a-t-il ajouté.
Le navire sous pavillon moldave, qui avait appareillé samedi de Grèce, est affrété par la fondation caritative libyenne présidée par SaJif al Islam, fils du colonel Mouammar Kadhafi.
Chargé de 2000 tonnes de vivres et de médicaments, l'Amalthea a à bord 12 membres d'équipage et une dizaine de militants propalestiniens. Selon son affréteur, le navire se conforme aux règlements maritimes internationaux. Selon une porte-parole de l'armée israélienne, le bateau se trouvait hier matin à 160 km au large de Gaza.
La marine israélienne a déclenché des préparatifs et des actions en vue de stopper le navire, a fait savoir l'armée, précisant qu'il n'y avait pas eu abordage pour le moment. Auparavant, elle avait annoncé que la marine avait engagé «un processus de communication» pour dissuader l'Amalthea de poursuivre sa route.
La chaîne de télévision qatarie al-Djazira a rapporté qu'Israël avait donné jusqu'à minuit (21h GMT) au commandant du navire pour changer de cap ou s'exposer à un abordage, mais un porte-parole militaire israélien a démenti l'existence d'un tel ultimatum.
Par ailleurs, un groupe de militants jordaniens est parti hier vers la bande de Gaza pour y livrer de l'aide et des médicaments depuis l'Égypte. Le mois dernier, l'Égypte avait expulsé un groupe d'activistes jordaniens de Rafah, seul point d'entrée de la bande de Gaza à contourner Israël, au motif qu'ils n'avaient pas annoncé leur arrivée.
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Avec Reuters


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