Colisée de Rimouski

La Sun Life veut oblitérer son passé

Isabelle Hudon en maquilleuse

Tribune libre

La Financière Sun Life, L'Océanic de Rimouski et la Ville de Rimouski ont annoncé, en un point de presse festif, que pour les cinq prochaines années, le Colisée de Rimouski portera le nom de Colisée Financière Sun Life. «L'équipe [journalistique] de toute une région» a passé sous silence un aspect important de l'entente.

Le Colisée Financière Sun Life, port d'attache en Ontario

En 2010, comme nouvelle dirigeante de Sun Life au Québec, Isabelle Hudon ne voulait pas seulement augmenter les ventes d'assurances ou de REER. Elle s'est donnée comme mission de faire oublier aux Québécois le douloureux épisode du déménagement du siège social de Sun Life à Toronto, en 1978.

Devant l'adoption de la Loi 101 par le gouvernement du Parti québécois et l'éventualité d'un référendum sur la souveraineté, la compagnie d'assurances avait déménagé son siège social dans la Ville Reine. Une décision qui a toujours des répercussions trois décennies plus tard. «Ça ne continue pas de faire mal, mais c'est dans la mémoire collective, disait Isabelle Hudon. Mon fils, qui étudie au secondaire, me disait qu'on prenait l'exemple de Sun Life dans ses cours pour expliquer le déménagement des sièges sociaux de Montréal vers Toronto. (La Presse, 9 août 2010)»

Contrairement aux journalistes «de toute une région» (slogan de L'Océanic), cette dimension historique n'a pas échappé à madame Hudon. Rompue aux relations publiques, elle choisit Rimouski, une ville qui a voté Oui aux référendums de 1980 et 1995, pour redorer l'image corporative de son employeur. Les affaires sont les affaires, mais allez prétendre que la culture, la politique et l'histoire n'agissent pas sur les «vraies affaires»!


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2 commentaires

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    27 août 2014

    On est ici témoins de notre accoutumance!
    Sun Life est devenu un soufflet parmi d'autres.
    On s'est accoutumés à jouer profile bas au Québec.
    Anglais à plein temps à l'école? Ouais, pis?...
    Affichage des multinationales, rien là!
    Se faire traiter de racistes quand on résiste à l'assimilation, un gouvernement qui se laisse voler des milliards, un autre qui regarde assassiner les femmes autochtones, le pétrole sale en goguette sur les rails, dans les pipelines, en mégatankers sur le Saint-Laurent...
    Les Canadiens vont-y gagner à souère?

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    24 août 2014

    On a observé la même chose quand M. Heurtel permit à la Financière Sun Life d'afficher son nom sur l'esplanade du Stade Olympique de Montréal... Officiellement, la multinationale allait redonner vie aux plaques bétonnées en attendant le toit que Heurtel promettait (presque) pour bientôt sur le Stade. On lui donna le bénéfice du doute: le jeu en valait la chandelle, une pute un toit.
    Mais la vie promise autour du stade se concrétisa en bébelles: yoga, danse et dîner en blanc, tennis miniature, shows d'unicycles, camions à patates frites au premier vendredi du mois, concerts symphoniques visibles sur écrans pour cause de non gradins à l'extérieur!
    Mais le pauvre Heurtel se poussa en douce quand il se fit offrir une "vraie affaire": ministre de l'environnement qui ne s'objecterait pas au massacre du golfe St-Laurent...
    Et la Sun Life de Mme Hudon se pavane toujours sous le mat du Stade, qui ne connaîtra pas de toit: il faut construire un stade de baseball au centre-ville pour les 1% qui s'accaparent les condos invendus des nouvelles tours du centre! P'tit Québec!