Élections québécoises

La réforme du mode de scrutin, un enjeu majeur

Tribune libre



 


Lors de la campagne électorale de 2018, le chef de la CAQ, François Legault, s’est formellement engagé à réformer le mode de scrutin afin que ce dernier soit plus représentatif. Si ce n’était pas la première fois qu’un parti politique en faisait une promesse, c’était la première fois que le consensus s’exprimait aussi fortement envers une réforme du mode de scrutin puisque tous les partis politiques québécois l’appuyaient, à l’exception du Parti libéral du Québec Un projet de loi pour réformer le mode de scrutin a été déposé en bonne et due forme le 25 septembre 2019, le PL 39, et a passé de nombreuses étapes parlementaires. Il s’en fallut de peu pour que cette fois-ci soit la bonne... Malheureusement, le projet de loi n’a jamais passé l’étape de l’adoption.

Or, quatre ans plus tard, en 2022, à la veille du lancement officiel de la campagne électorale, les sondages prédisent, en début de campagne, un raz-de-marée caquiste qui pourrait récolter 99 comtés sur 125, à savoir 79,2 des sièges à l’Assemblée nationale, laissant un maigre 26 comtés partagés entre les 4 autres partis. Par ailleurs, dans ce scénario, la CAQ ne récolterait que 44% des suffrages exprimés. En termes clairs, la CAQ contrôlerait quelque 80% des sièges malgré un infime 44 % des suffrages en sa faveur.

Cette situation pour le moins saugrenue fait ressortir un net déficit démocratique au sein de l’Assemblée des élus. À mon sens, tant et aussi longtemps que le parti au pouvoir bénéficiera du mode de scrutin actuel, et disposera d’une majorité écrasante, il m’apparaît tout à fait illusoire qu’il amorce quelque réforme du mode scrutin qui aboutirait à sa défaveur.

Quoique je demeure perplexe quant au fait que la réforme du mode de scrutin devienne un enjeu majeur dans la campagne électorale aux yeux des électeurs, j’ose quand même espérer que certains chefs de partis mettront en lumière le caractère non-représentatif du mode de scrutin actuel, et que cette démarche se répercutera dans l’isoloir, pour le plus grand bien de notre démocratie.


Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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