La raison des Nations

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Thibaut Gress écrit au sujet de La raison des Nations (extrait) :
"La troisième – et dernière – partie de l’ouvrage, peut-être la plus troublante, interroge la question de la souveraineté à partir de l’existence d’Israël. « Le rétablissement d’Israël pose aux nations européennes une question bien plus difficile, en tout cas bien plus intime, que celle que pose la venue, ou le revenir, de l’Islam. » En quel sens Israël pose-t-il une question difficile ? Israël pose la question de l’universalisme, de ses limites et de ses apories. Israël est un pays fondé sur la double instance d’un peuple et d’une souveraineté. Rien de plus inactuel que de pareils fondements. Rien de plus « suspect » également aux yeux de tant de progressistes universalistes.
« L’Etat juif met sous les yeux des Européens les limites d’un universalisme qu’ils croyaient pouvoir déduire du long malheur des Juifs. Il oblige les Européens à reconnaître ceci : vain et creux est l’humanisme qui prétendrait se détacher entièrement de toute responsabilité envers un peuple particulier ou d’une perspective distincte sur le bien humain. »
Israël incarne donc l’Etat pleinement souverain qui signe l’impossibilité de l’universalisme abstrait, l’impossibilité du fondement seulement humain de la démocratie. Israël est cet Etat-Nation qui use de la force et de sa souveraineté au moment exact où les Etats européens y renoncent, quitte à laisser dépérir la démocratie, au nom de la démocratie, devenue principe abstrait d’un universalisme vague, transformant l’Europe en ce que Manent appelle, avec – hélas ! – raison, une « foule »."

- A la fin du 21e siècle, une Europe sans Juifs ?


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