La Presse et le pétrole sale: lettre ouverte à André Pratte

Tribune libre

J'ai lu votre article intitulé [La Presse et le pétrole->24703] paru le 24 décembre dernier et je trouve très ironique qu'à titre d'éditorialiste en chef, vous vous emportiez contre le Journal de Montréal en ce qui a trait au dossier des sables bitumineux. D'emblée, il me semble que La Presse a publié de nombreux articles dénonçant les pratiques du Journal de Montréal sans "obtenir leur version" (comme vous dites).

L'argument à propos des textes de François Cardinal frôle le sophisme, car ses textes au sujet de l'environnement n'ont pas le même "facteur d'impact" que vos propres éditoriaux et ceux d'Alain Dubuc. Vous ajoutez "À notre connaissance, aucun journaliste québécois n’a documenté avec autant de soin et de constance le problème des émissions de gaz à effet de serre produites par l’exploitation des sables bitumineux." Connaissez-vous un certain Louis-Gilles Francoeur? Ou omettez-vous sciemment de le citer?

Vous affirmez par la suite, comme si c'était la Vérité absolue que si le Québec peut vivre au-dessus de ses moyens (sic), c'est grâce à l'exploitation des sables bitumineux (sic) ! Pour tirer une telle conclusion, il faudrait faire une analyse EXHAUSTIVE qui tient compte d'une part des coûts et bénéfices À LONG TERME et, d'autre part, du coût d'opportunité des sources de carburant alternatives (notamment l'électricité et l'hydrogène qui pourraient créer de très nombreux emplois de qualité au Québec à moyen terme... à condition que le gouvernement ne prenne pas les prétendus bienfaits des sables bitumineux comme le Saint Graal). Autrement dit, cette analyse est nettement insuffisante et elle peut amener des lecteurs de La Presse a se forger des opinions mal informées.

Enfin, vous terminez votre article en faisant allusion à l'intérêt public, mais vous omettez paradoxalement de mentionner la ligne éditoriale fédéraliste de votre quotidien (suite au discours de Jean Charest sur la doctrine Guérin-Lajoie à Copenhague, il apparaît de plus en plus évident que la question de l'environnement est l'un des enjeux les plus bouillants par rapport à l'unité nationale) et vous balayez sous le tapis les intérêts de Power Corporation dans les sables bitumineux. Pareille rhétorique indique que vous n'êtes pas bien placé pour donner des leçons de journalisme à vos collègues.


Richard Larouche, PhD(c)


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2 commentaires

  • Christian Huot Répondre

    30 décembre 2009

    Comme de coutume chez les souverainistes et indépendantistes lecteurs de Vigile, la mode suicidaire n'est pas encore chose du passé.
    Cela est un autre excellent billet qui ajoute à la notoriété et donc aux profits de la Pesse de Geska. Surtout, qui ajoute encore plus de fric à la rémunération de l'écrivain Pratt (220M+). Étant donné que son évaluation comprend une bonne dose du niveau de lecteurs et donc de popularité.
    Merci d'avoir ajouté un autre 75 $ au salaire du libéral Pratt, monsieur Larouche. Vous devriez aussi lui écrire et demander un reçu de charité, pour votre déclaration fiscale de 2009.
    À l'auteur de l’état optimal, favori de tous, JCP.
    De la part de vos lecteurs inconditionnels au Bleu, SP, CM, GG, JB, MM, WB, JS…
    Bonne et prospère année 2010 !...
    CH

  • Archives de Vigile Répondre

    28 décembre 2009

    Il ne s'agit plus de s'obstiner avec la brigade à plume; et essayer de défaire le noeud Gordien, Il s'agit de le trancher:
    http://www.vigile.net/Arretons-de-nourrir-la-bete-Gesca
    Si le 50% de souverainistes qui forment le lectorat de Gesca-La Presse, sortent de leurs confusions stratégiques et arrêtent de nourrir la bête, elle va mourir de faim devant nos yeux.
    En lien:
    http://www.vigile.net/Gesca-La-Presse-Propagande-Total
    JCPomerleau