La première et dernière erreur de Paul Desmarais

Réaction à 3 articles: Le Hir, Léger et Le Devoir

Tribune libre

Trois articles des derniers jours, ceux de Richard Le Hir , celui du Devoir et celui de Jean Marc Léger dans le J de Montréal m’ont incité à faire une analyse croisée du contenu de ceux ci qui m’apparaissent complémentaires.
Dans un premier temps, le point de vue du Devoir est important. je le cite où il paraphrase André Pratte qui a dit:
Le Canada actuel est toujours à une crise près de l'indépendance québécoise
Jean Marc Léger nous dit qu’un peu moins de 10% de la population votante du Québec a entre leur main, le destin du Québec. il dénote 10 éléments importants à considérer dans l’analyse des comportements des électeurs le jour J, je le cite:
1) Les dernières minutes cruciales. 9% des électeurs ont fait leur choix dans l'isoloir.
2) Un coup de dés. 6% des électeurs du Non ont envisagé de voter Oui le jour du vote.
3) Des électeurs mêlés. 6 % croyant qu'en votant Oui, ils demeureraient au Canada.
4) Un effet d'entraînement. S'ils avaient été convaincus de la victoire du Oui, 5% des Non auraient voté Oui.
5) Le choix des femmes non actives a été déterminant. Elles ont flirté avec le Oui pour finalement dire Non.
6) Le vote des nouveaux Canadiens. Les francophones ont voté Oui à 61%, les anglophones à 10% et les allophones à 4%.
7) Le facteur clé. La nomination de Lucien Bouchard comme négociateur en chef du gouvernement.
8) Le vrai changement. 71% des Non souhaitaient aussi du changement.
9) Les freins à la souveraineté. Dette du Québec, taux d'intérêt, valeur du dollar et crise économique possible ont empêché 10 % des électeurs du Non à voter Oui.
10) Un Québec satisfait. Les Québécois voulaient donner une dernière chance au Canada de se réformer.
De plus il ajoute un élément clé, je le cite:
Le Canada est un pays confortable que ces 10% de Québécois quitteraient s'ils étaient persuadés que la souveraineté les rendrait plus riches ou si le Canada anglais les provoquait de nouveau. Faites confiance au système fédéral, il saura bien créer cette nouvelle crise.
Richard Le Hir lui nous amène un contenu extrêmement intéressant qui me fait dire que cette tentative ( a long shot) de Paul Desmarais d’acheter Hydro-Québec est la crise que André Pratte, Jean-Marc Léger font référence. Il y a un passage du billet de Le Hir qui est important, je le cite:
De plus, la méfiance à l’endroit du Québec et de ses visées est très grande dans ces régions, et j’anticipais la possibilité d’un backlash comme celui de l’accord de Meech, dont on se souviendra que le premier à le remettre en question avait justement été le premier ministre du Nouveau-Brunswick d’alors, Frank McKenna.
Pour ce qui est du backlash dans les provinces Atlantiques, je ne m’étais pas trompé. La réaction a été si vive que la région est en pleine ébullition depuis. On assiste à une mobilisation sans précédent d’une population généralement très placide et peu encline aux débordements.
Voilà, à mon avis, une crise de l’ampleur de celle de l’accord refusée par le ROC du Lac Meech dont fait référence Pratte et Léger. La mobilisation de la population du Québec serait très vive pour contrer les gros sabots de Desmarais. Si mes souvenirs sont bons, il y a déjà eu des sondages sur le sujet, et sauf erreur, la privatisation en totalité ou en partie d’hydro-Québec était refusée par plus de 70% de la population du Québec. Tout serait en place pour un référendum gagnant sur la Souveraineté.
On peut ajouter que Jean-Francois Lisée rappelait qu'on entendait fréquemment en 1994, je le cite
«les gens sont ailleurs et ne s'intéressent plus à la souveraineté» — en 1994, un an avant le référendum de 1995. Il cite Parizeau: «On ne peut demander à un peuple d'être tendu comme une corde de violon pour une décennie.»
Je conclue de ces 3 articles que si aujourd’hui des tendances lourdes dans les sondages nous indiquent que 42% de la population du Québec est fermement favorable à la Souveraineté du Québec, ce coup de force de Paul Desmarais pourrait être sa première et dernière erreur puisque le 10% dont on a besoin pour se faire un pays serait suffisamment motiver pour voter OUI…M. Desmarais allez y provoquer donc cette crise…
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