Blocus de Gaza

La police égyptienne dépassée

L'ONU estime que pas moins de la moitié de la population de la bande de Gaza, qui compte 1,5 million d'habitants, a franchi la frontière égyptienne depuis mercredi.

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Gaza: l'horreur de l'agression israélienne



C'est par milliers que les Palestiniens de la bande de Gaza affluent toujours vers l'Égypte, au lendemain de vaines tentatives des forces de l'ordre égyptiennes pour refermer la frontière.
Asphyxiés par le blocus israélien depuis le 17 janvier, les habitants de Gaza multiplient depuis mercredi les allers-retours en sol égyptien pour se doter des biens de première nécessité qui leur font défaut.
L'Égypte avait entrepris vendredi de refermer sa frontière, mais son armée s'était finalement retirée dans la nuit, après qu'une nouvelle brèche ouverte dans le mur qui la sépare de Gaza eut compromis les efforts faits pour colmater celles ouvertes depuis mercredi par les militants du Hamas.
En matinée, samedi, la police antiémeute a tenté de barrer, à deux endroits, le passage à des voitures venant de la bande de Gaza, appuyée par des blindés. Entretemps, des centaines de voitures et des dizaines de camions avaient déjà passé la frontière pour se procurer du carburant et des vivres, des biens qui se raréfient à Gaza et que l'on ne pouvait plus acquérir qu'à prix d'or.
« Je vais en Égypte chercher du diesel. Il n'y en a pas dans les stations-service de Rafah, alors il faut en acheter sur le marché noir », explique au volant de son taxi Abou Djihad, 48 ans, de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
La ruée vers les villes frontalières a cependant entraîné une hausse des prix affichés par les marchands égyptiens, au grand dam des Palestiniens. Les marchands blâment pour leur part les grossistes pour cette situation, qui pénalise tout aussi les consommateurs égyptiens.


Des Égyptiens ont également fait le voyage inverse à Gaza avec leur voiture pour la première fois depuis plusieurs années, provoquant le grand étonnement des habitants de la ville.
L'intervention ponctuelle des forces de l'ordre semble ne viser qu'à contrôler un tant soit peu le flux de Palestiniens. L'agence officielle égyptienne Mena a en effet rapporté que Le Caire continuera à les autoriser à franchir la frontière pour s'approvisionner en sol égyptien. Elle ajoute que les forces de sécurité ont reçu l'ordre de faciliter leur passage.
Cette même agence rapportait plus tôt que 22 membres de services de sécurité égyptiens avaient été blessés vendredi en tentant de contenir la foule.
Le président de l'Autorité palestienne Mahmoud Abbas, dont l'autorité se limite de facto à la seule Cisjordanie, depuis la prise de la bande de Gaza par le Hamas, entend profiter de sa rencontre dimanche avec le premier ministre israélien Ehoudd Olmert pour demander la levée du blocus.
Israël avait décidé de boucler une nouvelle fois la bande de Gaza le 17 janvier dernier pour protester contre la poursuite des tirs de roquettes contre son territoire.
Le chef de la diplomatie égyptienne, Ahmed Aboul Gheit, a annoncé samedi que son pays allait inviter séparément des délégations de l'Autorité palestinienne et du mouvement rival Hamas afin de discuter de la situation à la frontière de l'Égypte avec la bande de Gaza.
Le Conseil de sécurité de l'ONU n'avait toujours pas réussi tard vendredi à s'entendre sur une déclaration commune sur la situation.
L'ONU estime que pas moins de la moitié de la population de la bande de Gaza, qui compte 1,5 million d'habitants, a franchi la frontière égyptienne depuis mercredi.
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