La honteuse surprise, là où le ridicule ne tue pas, mais...
Loin de moi l’idée de faire le procès des candidats et du nouveau parti au
pouvoir, car le résultat aussi surprenant que l’on veuille bien nous le
faire croire a été bien orchestré. Mais là n’est pas mon questionnement ou
plutôt un constat d’une faiblesse qui perdure depuis une décennie.
Je n’ai
plus envie de rire de la manipulation de la conscience collective qui nous
conduit vers l’imbécilité de notre jugement. Ce genre de situation qui est
une des pires manipulations médiatiques régionales où l’on a élu des
députés hors contexte et hors milieu démontre la faiblesse et la médiocrité
de nos médias écrits et visuels. N’ayons pas peur des mots - ils n’ont comme
seul et unique objectif de « blesser leurs proies afin de les rendre
insignifiantes et incrédules ».
Mais lorsque vient le moment de faire une
analyse objective et de mettre le lecteur ou le téléspectateur dans une
aisance décisionnelle, car il faut le dire, c’est à eux qu’incombe ce
rôle, les médias de notre région en sont carrément incapables. Par
surcroit, afin d’expliquer les bévues de leurs errances sarcastiques qui en
résultent, ils s’orientent vers des analystes pour en expliquer l’ampleur et
la surprise. Ils aiment bien mieux courir auprès de leurs députés afin
de leur faire savoir le résultat d’un sondage, que d’essayer d’aider
l’électeur à se bâtir une idée contextuelle appropriée. Au lieu de servir
de guide dans ce cheminement complexe qu’est une élection et d’éclairer
adéquatement le décideur, on aveugle son jugement par un ou deux mots «
goût du changement, balayage de couleur, débâcle, etc..» On additionne à
cela plusieurs sondages pour simplifier la lâcheté de leurs explications.
Mais l’essentiel lui n’est même pas traité, on se fout d’où ils viennent,
qui sont-ils, quelle langue parlent-ils et surtout que pensent-ils.
L’important c’est le contrôle et l’orientation que l’on doit donner à ce
monde votant. Élection de l’ADQ 2007, le dossier sur les accommodements
raisonnables où nos journalistes se sont plu à démolir la crédibilité des
représentants au lieu de leurs donner le support nécessaire à une saine
explication de leur démarche idéologique et voilà maintenant cette
élection. Quel désastre médiatique!
Puisque le ridicule ne tue pas et qu’il a fort à parier que le Bye Bye
2011, mettra la population de notre région comme étant des habitants en
culotte courte qui a un jugement limité à l’apparence des êtres. La
responsabilité de ce ridicule leur incombe, car cet écart de conduite
restera longtemps dans la mémoire collective, canadienne, québécoise et
régionale.
Il est temps de revoir votre impartialité, votre stratégie
médiatique et le rôle que vous devez jouer dans votre communauté. A cela
s’associe l’échec de l’effort, du regroupement et de l’argent, le type de
campagne conventionnelle perd tout son charme. Maintenant, que le
regroupement de membres dans un local électoral, de sympathisants, de
téléphonistes et l’installation à outrance de pancartes viennent de sonner
le glas, les partis politiques devront dès lors innover d’ingéniosité afin
de contrer cette faiblesse médiatique.
Espérons que le peuple adhèrera à
des médias sociaux afin d’éliminer leurs influences et qu’enfin les médias
joueront leurs rôles d’analystes et qu’ils veilleront à l’intégralité de
l’événement et surtout que le peuple votera en pleines connaissance de
cause.
Si j’avais un peu de méchanceté, j’exigerais la démission de tous les
directeurs de communication de la région pour incompétence et manquement à
l’éthique professionnelle de leurs fonctions. Il serait peut-être temps que
la fonction de journalistes retrouve ses lettres de noblesses et qu’ils
deviennent les gardiens de l’image de leur région.
Denis Verville

Trois-Rivières, Qc.
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