M. Bernard, député de Rouyn Noranda Témiscamingue

Ma première idée fut de vous parler de l’élection dans Kamouraska Témiskouata et je pense ici qu’il vous sera facile d’imaginer ce qu’aurait été ma lettre de cette semaine .
Cependant, pour cette fois, je choisis de vous écrire une lettre un peu moins acerbe. Je suis une auditrice de CKVM notre poste de radio local et présentement, j’entends beaucoup parler de la guignolée et pas seulement ici, mais sur toutes les chaînes, autant à la radio qu'à la télévision.
On cherche qui aurait la meilleure idée pour ramasser le plus d’argent possible et il me semble que si mon mieux-être dépendait de ce genre de générosité, je serais extrêmement blessée par ces façons de faire, même si elles partent d’une bonne volonté.
Ce sera donc, aujourd'hui, le sujet principal de ma lettre.
Chaque année, je donne pour cette cause, ce n'est cependant pas, sans me demander à quel point, nous sommes bien loin d’une vraie solution durable et moins avilissante. Mais savez vous, M. Bernard, que certaines personnes vraiment mal en point profiteraient de cette charité et pourtant ne s’inscrivent pas aux paniers de Noël? Si vous ne le saviez pas, je suis vraiment déçue d’être celle qui doit vous l’apprendre
Connaissez-vous la raison pour laquelle ils préfèrent ne pas s’y inscrire? Ces mêmes personnes trouvent trop humiliant de devoir faire cette démarche? Avez-vous une seule fois dans votre vie, essayé de vous mettre à la place de ces gens?
Vous êtes-vous demandé ce qu’est la VRAIE charité, vous êtes-vous demandé si le geste que nous posons annuellement, ne serait pas davantage une façon de se donner bonne conscience une fois par année qu’un acte de partage authentique? Moi je n’ai pas l’impression d’être charitable quand je sais qu’un coup les arbres de noël et les décorations disparus, la misère demeure bien présente...
Est-ce que donner une fois par année à la guignolée, et ce même avec la meilleure volonté et la plus grande sincérité du monde est pour vous la VRAIE générosité? Dans mon livre à moi, la justice est le meilleur chemin pour arriver à cette charité tant acclamée ces jours ci.
Selon vous, M, Bernard, ces gens n’auraient-ils pas droit à une vie décente toute l’année et sans avoir l’impression de quêter?
La VRAIE charité ne consisterait-elle pas plutôt à une meilleure répartition de la richesse?
Pourriez-vous m’assurer, en me regardant dans les yeux, M. Bernard, que votre gouvernement contribue au mieux être de la population? Pourriez-vous m’assurer qu’il ne contribue pas plutôt à son appauvrissement, car si vous écoutez, tout comme moi, les nouvelles et ce qui se rapporte à cette guignolée, les besoins se font de plus en plus criants. Cela n’allume t-il pas chez vous quelques lumières? Votre cœur à vous peut-il battre aussi pour vos concitoyens dans le besoin ou si vous n’avez d’intérêt que pour ce qui vous rapporte à vous et votre parti?
Pour une première fois, M. Bernard, je ne vous demande pas de siéger comme membre indépendant ou même de vous tenir debout devant votre chef… Je vous demande simplement et seulement, en cette période de l’année où tout le monde parle de générosité, de réfléchir intensément, de vraiment penser à tous vos concitoyens du Témiscamingue, et aussi du reste du Québec et vous demander de quelle façon vous pourriez y faire quelque chose… Pour moi, c’est cela un vrai politicien, c’est quelqu’un de conscient des vrais besoins et quelqu’un qui travaille vraiment pour améliorer le sort de ces concitoyens…
Gilberte Boucher, citoyenne québécoise