La frontière occidentale de la Russie est devenue un désert

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L'Ukraine n'a pas d'avenir

Attention : ce qui suit n’est pas une analyse, c’est un "cri du cœur" ! (*)
En regardant la photo des trois comparses (1) oh, si fiers de l’avoir « emporté » sur cette Russie qui serait le mal incarné, j’éprouve des sentiments très mitigés. D’un côté, je ressens un immense dégoût. Non pour les Eurobureaucrates ou pour Porochenko : ils restent fidèles à eux-mêmes. Non, ce qui suscite mon dégoût, c’est ce pseudo-peuple (désolé !) que l’on appelle « les Ukrainiens » et qui maintenant s’est fracturé en deux groupes antagonistes : d’un côté les vrais « Ukrainiens » – les Russes du « noyau originel » de la Russie (ce qui est le sens réel de l’expression « Malorossia » ou « Petit Russie ») – qui vivent sur la frontière ouest de la Russie (le vrai sens du mot « u-Krainy »), et de l’autre côté les ex-homo sovieticus pseudo-ukrainiens (je les appelle Ukies) qui ont muté en pseudo-Européens et qui maintenant aiment à se croire « Européens » simplement parce qu’ils se sont portés volontaires pour devenir la prochaine colonie anglo-sioniste. Ce sont ces gens qui ont échangé une histoire vieille de 1000 ans pour le prix (imaginaire) que les capitalistes ont fait miroiter devant leur museau collectif comme on montre une carotte à un âne. Deux choses caractérisent ces gens : ils sont incroyablement ignorants d’à peu près tout, et surtout de leur propre histoire, et leur crédulité est littéralement infinie. En d’autres mots – ils sont incurablement stupides. Quant à leurs valeurs spirituelles ou culturelles, elles ne dépassent pas ce qu’on leur montre dans ces plages de publicité convenues que diffuse la télévision.
C’est à ce point de ma pensée que je passe du dégoût au soulagement. Soulagement de ce que la Russie moderne n’aura pas à faire face à une population aussi moralement dégénérée et aussi spirituellement corrompue.
Je suis Russe. Mes racines familiales remontent très loin dans le Moyen Age russe, et pour moi chaque phase de l’histoire russe – bonne ou mauvaise – a sa propre signification spirituelle. Depuis la naissance de la Russie, lors du baptême de Saint Vladimir, en passant par la résistance héroïque de Saint Alexandre Nevski, puis la formation progressive d’une nouvelle Russie sous Ivan III, puis la période tragique d’Ivan IV (2), avec le Stoglav (3), le schisme tragique d’avec l’ancien rite, qui fut suivie d’un désert spirituel sous le règne de Pierre Ier (4), puis de la renaissance de la Russie au cours des règnes d’Alexandre II et d’Alexandre III, jusqu’au martyre du tsar martyr Nicolas II, sous le règne duquel s’opéra la transition finale d’un empire terrestre à une réalité spirituelle – chacun de ces moments de l’histoire ne peut être compris qu’avec des yeux spirituels et non au moyen de catégories matérialistes. Et même si la Russie moderne est encore spirituellement malade, et même très malade, je perçois clairement les signes d’un renouveau spirituel, ou un rejet progressif des délires matérialistes qui ont été imposés au peuple russe pendant le 20ème siècle.
Ce que certains appellent (à juste titre) un « choc des civilisations » entre la Russie et l’Occident est une réalité. De même, lorsque la propagande ukrainienne parle d’un « choix de civilisation », c’est une vérité spirituelle profonde qu’elle exprime sans le vouloir. La Russie s’est à peine remise debout, elle est encore vacillante et à bien des égards confuse, mais elle est déjà en état de résistance à la pourriture capitaliste qui corrode la civilisation occidentale, et elle est déjà (correctement) perçue comme une menace par la ploutocratie occidentale. Si c’est là ce dont est capable une Russie faible et encore confuse, imaginez ce que pourrait faire une Russie qui aurait recouvré sa véritable identité et la totalité de sa force spirituelle et culturelle !
C’est donc pour moi une question cruciale : cette Russie encore en voie de guérison a-t-elle vraiment besoin de vivre sous le même toit culturel/civilisationnel que ces gens qui ont été capables de porter un Iatseniuk ou un Porochenko au pouvoir ? Quant à moi, je dis : laissons l’Europe se débrouiller avec eux ! En fait, les Ukies et l’Union Européenne se *méritent* amplement l’un l’autre.
Oui, je sais que Kiev est le berceau de toute la civilisation russe, mais le Christ Lui-même n’a-t-il pas dit : « Et si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi ; car il est avantageux pour toi qu’un seul de tes membres périsse, et que tout ton corps ne soit pas jeté dans la géhenne » ? (Matthieu 5:29). Je ne veux pas que la Russie périsse pour l’Ukraine, et encore moins qu’elle périsse pour la pseudo-Ukraine que j’appelle « Banderastan ».
Les Croisés du Pape sont venus de l’Ouest. Les Maçons de Napoléon sont venus de l’Ouest. Les impérialistes allemands et austro-hongrois sont venus de l’Ouest. Ensuite, les nazis sont venus de l’Ouest. Maintenant, les anglo-sionistes viennent de l’ouest. Dans le passé, à chaque fois, les « Russes de l’extérieur » (la traduction correcte de « Grands Russes » (5)) sont venus sauver l’Ukraine de ses envahisseurs, et c’est à coût énorme pour la Russie qu’ils l’ont fait. Mais au moins, dans le passé, les vrais Ukrainiens n’avaient-ils jamais confondu l’occupant et le libérateur. Aujourd’hui, cela a changé. De fait, les « Ukrainiens » modernes pensent qu’ils se sentent une parenté profonde avec l’envahisseur, ils vont même jusqu’à s’identifier à lui. Je pense que la Russie devrait cesser de faire comme si tel n’était pas, et arrêter de considérer que les deux nations sont des nations « sœurs ». Bon, peut-être étaient-elles soeurs dans le passé, mais à présent, elles ne partagent plus rien d’autre que la fraternité de Caïn et d’Abel.
Il n’y a pas de continuité entre Saint Vladimir et Porochenko, et ce que nous observons aujourd’hui à Kiev, c’est ce que l’Écriture appelle « l’abomination de la désolation établie dans le lieu saint ». Et les Ukies aiment qu’il en soit ainsi. Ils n’ont que faire de la sainteté. Je dis donc : après tout, qu’il aient ce qu’ils veulent !
Oui, bien sûr, il y a la Novorossia, que la Russie ne peut abandonner et n’abandonnera pas. Et la Crimée qui restera à jamais une partie de la Russie. Et il y a encore de vrais Russes à Kharkov, Dniepropetrovsk, Mariupol, Nikolaev, Odessa, et même à Kiev. Mais ces Russes-là soit ne peuvent soit ne veulent pas se battre pour libérer leur terre de l’actuel occupant occidental, et il leur faut dès lors vivre avec les conséquences de ce choix.
En ce qui concerne le reste de la Russie, j’espère le voir se tourner vers le Nord et vers l’Est, là où est son réel avenir. Laissons l’Union Européenne se débrouiller avec le Banderastan, et laissons le Banderastan se débrouiller avec l’Union Européenne ; laissons-les profiter conjointement de leur rôle de fidèles serviteurs de l’élite ploutocratique qui administre le protectorat anglo-sioniste européen pour le compte des États-Unis d’Amérique. Laissons les Ukies, les Baltes et les Européens de l’Est poursuivre leur compétition les uns contre les autres pour voir lequel se verra décerner par l’Oncle Sam le titre d’« employé du mois ». Laissons-les se prélasser dans leur fierté toute neuve d’être enfin devenus membres à part entière de la civilisation de Wal-Mart et de McDonald. Et qu’ils continuent à creuser une tranchée profonde tout le long de la frontière russo-ukrainienne. Si cette tranchée est, bien sûr, militairement inutile (qu’est-ce que les généraux Ukies s’imaginent-ils donc ?!), elle est un fantastique symbole de ce que l’ex-Ukraine, maintenant « Banderastan associé à l’Union Européenne », est devenue. On devrait transporter les enfants russes par autobus, depuis leurs écoles, et leur montrer cette tranchée, tandis que leurs enseignants leur expliqueraient quel genre de personnes la creusent et pourquoi.
La frontière occidentale de la Russie est à présent devenue un désert. Il est grand temps pour la Russie d’accepter cette réalité et d’agir en conséquence.
Le Saker, le 28 juin 2014
NdT
(*) en français dans le texte
(1) Barroso, Porochenko et Van Rompuy
(2) dit « le Terrible »
(3) le Livre des Cent Chapitres, recueil des décisions du Concile de l’Eglise russe de 1551, présenté sous la forme de réponses à 100 questions posées par Ivan IV.
(4) Pierre le Grand.
(5) la Grande Rus’ est le nom historique des territoires de la Russie centrale européenne, et plus tard, de toute la Russie.
Version anglaise
The Vineyard of the Saker


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