La diversion

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Le régime libéral tente de se racheter

Le scandale des augmentations outrancières accordées aux médecins spécialistes par le tandem Barrette-Couillard choque profondément les Québécois. Y compris même des centaines de spécialistes qui le disent haut et fort.


À six mois des élections, les libéraux ont compris une chose : ce boulet, ils seront incapables de s’en défaire. Pour les citoyens durement éprouvés par trois ans d’austérité, les justifications lénifiantes de Philippe Couillard n’ont plus la moindre crédibilité. Et comme dit l’adage : quand on n’est plus cru, on est cuit.


Un boulet qui plombe


Lorsqu’un boulet plombe un gouvernement à ce point, son réflexe classique est de créer une diversion. Question de déplacer l’attention vers une nouvelle d’apparence plus positive. D’où les fuites dans les médias selon lesquelles le budget du 27 mars – le dernier avant les élections du 1er octobre – « gâterait » les familles.


D’où surtout l’annonce faite hier par le premier ministre et son ministre des Finances. « À compter de 2018-2019, lance M. Couillard, nous nous attaquons au remboursement de la dette en utilisant le Fonds des générations, à raison de 2 milliards de dollars par année. »


Depuis 20 ans, on a tellement conditionné les Québécois à faire de l’urticaire au seul son des mots « dette » et « déficit » que les libéraux doivent croire que cette seule annonce fera oublier tout le reste.


Messmer Couillard


Or, avant de sabrer le champagne, de nombreux électeurs comprendront sûrement qu’on cherche tout d’abord à leur faire oublier le scandale des augmentations du revenu des médecins, mais aussi l’austérité elle-même.


Pas besoin d’un doctorat en science politique pour voir à travers une tactique aussi évidente. Une tactique tellement simpliste qu’on dirait un numéro raté d’hypnose.


Diversion ou pas, la réalité reste la même. Pendant que messieurs Couillard et Barrette enrichissaient leurs propres collègues spécialistes à même le trésor public, l’austérité libérale mettait les services publics à mal.