La dernière chance du PQ?

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Aussant avec Nadeau-Dubois = le retour de l'alliance mortifère entre la gauche montréalaise et le PQ

La vague de démissions qui vient de frapper le Parti québécois en surprendra plusieurs.


Ce sont des députés enracinés dans des comtés-forteresses qui le quittent, pour peu que de semblables forteresses existent encore pour le PQ. On y verra probablement un autre signe de l’affaiblissement d’un parti qui pourrait bien être rasé de la carte électorale en octobre.


Aussant


Le départ annoncé de François Gendron a quelque chose de triste. Il marque la fin d’une époque, celle des derniers compagnons de René Lévesque. On dira la même chose de celui de Nicole Léger, qui poursuivait le combat de son père, Marcel Léger, un pionnier admirable de la lutte indépendantiste.


Le départ d’Alexandre Cloutier fera particulièrement mal. S’il se soumettait trop facilement aux commandements de la rectitude politique, il incarnait toutefois la possibilité pour la jeunesse progressiste de s’identifier à un parti qu’elle a tendance à rejeter. Il reviendra probablement en politique.


Dans les prochains jours, une pression énorme s’exercera sur Jean-Martin­­­ Aussant. C’est lui qui, aujourd’hui, fait rêver les souverainistes. Depuis son départ de la vie politique, ses fidèles ne guettent que son retour.


Pendant son passage à la direction d’Option nationale, le petit parti souverainiste qu’il avait fondé, il avait étonné tout le monde par sa capacité à rejoindre la jeune génération, alors qu’elle se montre très réservée à l’endroit de l’indépendance. Dans les universités comme dans les cégeps, il remplissait les salles.


En se ralliant au PQ, il en deviendrait immédiatement le numéro 2 et confirmerait le rôle de ce parti comme porteur de la souveraineté. Son arrivée confirmerait aussi probablement un changement de cap stratégique. Aussant ferait preuve d’un grand courage en s’engageant dans des circonstances aussi difficiles. C’est dans des circonstances semblables que Jacques Parizeau était revenu en politique en 1988.


Mais si Aussant espère participer à la reconstruction du PQ, il devra le faire savoir rapidement. S’il attend après les prochaines élections pour revenir, il pourrait bien ne rester que des cendres. Car le souverainisme ne traverse pas qu’une mauvaise passe. Il risque la disparition.


Les Québécois, comme on dit, tournent la page de la souverai­neté. Ils ont essayé, ils ont échoué, et aujourd’hui, ils ne veulent plus en entendre­­­ parler, sauf quelques irréductibles indépendantistes qui placent encore la quête du pays au cœur de leur vie politique.


Indépendance


Leur grande erreur, c’est de croire qu’on peut se détourner de l’indépendance sans en payer le prix. Les Québécois traitent la question nationale avec une coupable légèreté. Comment peuvent-ils croire que l’indépendance, vitale pour n’importe quel peuple, est superflue pour eux ?


Le PQ peut-il encore être sauvé ? Telle est la question. Les Québécois veulent-ils garder dans leur jeu la carte indépendantiste et, conséquemment, un véhicule politique capable de porter cette cause ?


Une chose est certaine : si, alors qu’on annonce la déroute du PQ, Aussant et quelques autres figures de qualité se rallient à lui, cela pourrait envoyer un signal fort à l’électorat : l’aventure continue.


C’est peut-être la dernière chance du PQ.