COURS PÉTROLIERS

La dégringolade bouleverse l’échiquier boursier

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Prélude à l'effondrement

La forte chute des cours pétroliers vient brouiller la vue des boursicoteurs. Si les producteurs se retrouvent les premiers dans la mire, l’inquiétude se généralise sur fond d’expansion économique de plus en plus concentrée aux États-Unis.

La séance de lundi a été plutôt marquante. Les investisseurs et analystes constataient que la faiblesse des cours pétroliers se voulait durable, avec une situation d’offre excédentaire appelée à perdurer dans le monde.

Mardi, les Bourses asiatiques imitaient Wall Street avec Tokyo perdant 0,7 %, Hong Kong 2,3 % et Shanghai, 5,4 %. Mais en première ligne, les Bourses des monarchies pétrolières du Golfe tentaient tant bien que mal de limiter leurs pertes. La Bourse de Dubaï a terminé en baisse de 3,5 %. Le marché saoudien, le plus grand du monde arabe, est descendu sous son niveau de fin de l’année dernière, avant de se redresser et de fermer en baisse de 1,8 %. L’indice de la Bourse du Qatar, le deuxième marché arabe en importance, a chuté de 2,3 % en séance. Autre illustration, la Bourse d’Argentine a été violemment secouée mardi, chutant à la clôture de 7,2 %.

Malheur pour les uns, la baisse du prix de l’or noir est un avantage pour les consommateurs. Sauf pour l’Europe, aux prises avec la menace déflationniste. L’indice baromètre de Paris a cédé 2,6 % mardi, Londres, 2,1 % et Francfort, 2,2 %.

L’effondrement des cours pétroliers, qui s’est accéléré au lendemain du statu quo de l’OPEP, n’est pas seul en cause. La Chine aligne les statistiques confirmant le ralentissement de son économie. Le Japon s’enlise dans une nouvelle récession, l’activité économique décélère en Allemagne. Puis la Grèce menace de renouer avec l’instabilité. L’annonce d’une présidentielle anticipée pourrait entraîner des législatives et l’arrivée au pouvoir d’une gauche radicale opposée aux réformes imposées par la troïka des créanciers internationaux, craint-on chez les observateurs.

À l’opposé, l’économie américaine accélère son expansion. La Réserve fédérale américaine pourrait, ainsi, agir plus tôt que prévu sur les taux d’intérêt, accentuant ainsi les déséquilibres sur l’économie mondiale. Au final, le Dow Jones a ajouté à son recul de lundi en abandonnant 0,3 % et le S P, en fléchissant quelque peu.

La Russie secouée

Aux premières loges, la Russie n’est pas au bout de ses peines. La Banque mondiale, qui prévoyait jusque-là une croissance nulle, a abaissé sa prévision de croissance pour ce pays et prévoit désormais un recul de 0,7 % du PIB en 2015. Une contraction qui sera plus prononcée encore si le brut reste à son niveau actuel. Le scénario de base de la Banque mondiale s’appuie sur un baril de brut à 80 $US. Il est tombé aux environs de 65 $US mardi à Londres.

Dans un scénario « pessimiste » à 70 $US, l’institution s’attend à une chute de 1,5 % du PIB russe.

L’économie russe a nettement ralenti ces dernières années, la croissance du PIB passant de 8 % en moyenne lors des deux premiers mandats de Vladimir Poutine (2000-2008) à 1,3 % en 2013 en raison, selon les experts, d’un modèle économique à bout de souffle basé sur les hydrocarbures. Le phénomène s’est nettement accentué cette année avec la crise ukrainienne, qui a poussé les pays occidentaux à adopter des sanctions sans précédent contre Moscou. La récente dégringolade des cours du pétrole, qui représente avec le gaz la majorité des revenus du pays, a aggravé la situation.

Ces facteurs ont entraîné un plongeon du rouble, d’environ 40 % depuis le début de l’année par rapport au dollar et d’un tiers par rapport à l’euro, provoquant une flambée des prix et affectant la consommation des ménages.


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