La coupe déborde

Brasse-camarade au sein de l'ASSÉ

Tribune libre

D’entrée de jeu, je suis en accord avec le mouvement de contestation étudiant relativement aux mesures de compressions, particulièrement en éducation. À cet effet, je déplore l’attitude infantilisante du ministre de l’Éducation, François Blais, lorsqu’il suggère d’agir à la manière d’un « bon » père de famille face à un enfant indiscipliné.

Toutefois, les derniers événements qui se sont produits à l’UQAM témoignent d’un manque de civisme désolant de la part d’une frange radicale du mouvement étudiant qui risque de s’attirer le rejet de la cause que les étudiants défendent. Il m’apparaît de plus en plus évident que l’ASSÉ se radicalise dangereusement et que le nouvel exécutif qui doit être désigné bientôt devra lancer un appel au calme.

À jouer avec le feu, on finit par se brûler, et c’est exactement ce qui est en train de se produire…La coupe déborde de tous côtés, que quelqu’un ferme le robinet avant que l’inondation n’atteigne des sommets dramatiques! Et cette personne est le ministre de l’Éducation. À vous, M Blais, de fermer le robinet en privilégiant une trêve dans toute cette saga dans le but de vous asseoir et de dialoguer avec les étudiants dans le but de trouver une porte de sortie à ce conflit.

Brasse-camarade au sein de l’ASSÉ

La démission-destitution fracassante des membres de l’exécutif de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) démontre sans contredit, à mes yeux, que des tensions existent actuellement au sein même de ses membres relativement à la poursuite de ses moyens de pression ou à son report à l’automne.

Or, dans son plan d’action adopté lors du dernier congrès, l’association souligne que « la diversité d’opinions et une conflictualité constructive sont valorisées au sein de l’ASSÉ ». Et, aux dires la porte-parole intérimaire, Hind Fazazi, « …je ne pense pas que c’est une bonne analyse de dire qu’il y avait une chicane à l’interne. Il y avait une saine dissension et je pense que c’est important de souligner que l’ASSÉ est unie, même si elle n’est pas homogène. »

Soit ! Toutefois, il m’apparaît que les futurs membres de l’exécutif de l’ASSÉ devront s’atteler dans les meilleurs délais à colmater cette brèche dangereuse entre leurs membres s’ils désirent mobiliser l’ensemble de la population contre les mesures d’austérité du gouvernement Couillard, à commencer par leurs propres membres. À défaut de quoi, la population risque de se lasser de l’ASSÉ !

Featured 19e390a78eaf9d290f5b6b4a1e389e83

Henri Marineau2090 articles

  • 1 470 728

Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com




Author extra bg

Le charisme de Donald Trump


Author extra bg

Deux pubs, deux mondes


Author extra bg

Autopsie d’une campagne


Author extra bg

L’échec de Kamala Harris



Laissez un commentaire



4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    11 avril 2015

    «En attendant, les étudiants auraient avantage à élaborer les motifs de leurs revendications dans leur champ d’application et les étaler aux yeux de la population... »
    Nos media "mainstream" font leurs choux gras avec une pancarte "f**k toute", ou avec un étudiant qui ne peut pas épeler le mot "austérité" correctement.
    Toutefois, il n'y a pas que cela. Certains étudiants sont drôlement articulés, mais on en entend moins parler. Par exemple:
    [->https://www.facebook.com/video.php?v=866027300129215&pnref=story]
    Il est difficile d'étaler leurs idées après de la population lorsque l'on ne donne la parole qu'à ceux qui n'ont pas d'idées.

  • Henri Marineau Répondre

    10 avril 2015

    Le dernier sondage Léger, mené pour Le Devoir, révèle que six Québécois sur dix condamnent le mouvement de grève étudiant, et cela avant les événements du 8 avril à l’UQAM. Sans être un expert stratégique en conflit, j’ai l’impression que ce déni de la population face aux revendications étudiantes émane principalement du fait que la cause qu’ils attaquent, à savoir l’austérité, ratisse trop large.
    À mon point de vue, les étudiants devraient concentrer leurs énergies sur les conséquences des coupures proposées par le gouvernement Couillard en éducation, et laisser aux autres secteurs de travailleurs les causes qui les concernent. De cette façon, un front commun chapeauté par l’austérité pourrait prendre forme en temps opportun, à savoir au moment des négociations dans le secteur public à l’automne.
    En attendant, les étudiants auraient avantage à élaborer les motifs de leurs revendications dans leur champ d’application et les étaler aux yeux de la population qui pourrait porter un œil plus éclairé sur l’ensemble du conflit et qui sait, faire preuve d’une certaine sympathie envers le mouvement étudiant. En clair, comme dirait le vieil adage, « qui trop embrasse mal étreint. »

  • Gaston Carmichael Répondre

    10 avril 2015

    [Le JdeM a fait écho à ce clip de Guy Nantel.->https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10152773656235267&set=a.75318125266.81415.670950266&type=1]
    Trois fautes d'orthographe en à peine trois courtes lignes.

  • Henri Marineau Répondre

    9 avril 2015

    Comme l’exprime fort à propos Sophie Durocher dans son billet du 10 avril intitulé « Guy Nantel et la nonocratie » dans Le Journal, je me suis demandé, en visionnant son clip viral, si je devais en rire ou en pleurer. Des étudiants manifestant dans la rue contre l’austérité alors qu’ils ne connaissent même pas sa définition, voire même son orthographe où les accents sont littéralement confondus.
    D’autres hésitant longuement sur le nom du premier ministre du Québec ou sur celui du fondateur de Montréal, et toute cette farce, tout en esquissant un sourire béat et sans aucune gêne manifeste. On aurait cru assister à une comédie montée de toutes pièces. Mais non, l’ignorance crasse trônait telle une normalité qu’on pouvait étaler au grand jour sans complexe. On pourra toujours alléguer que Guy Nantel a choisi les pires réponses à ses questions, il n’en demeure pas moins que son clip regroupait 13 étudiants sur 15 rencontrés, une moyenne, pour le mois, plutôt élevée!
    Toutefois, derrière ce cirque d’inculture émane une autre vérité plus cruelle encore, à savoir une crédibilité fortement entachée de la part de ces étudiants relativement à la « cause » qu’ils défendent, En réalité, rien pour mobiliser qui que ce soit mais tout au contraire, le goût de leur suggérer de retourner sur les bancs d’école au lieu de jouer maladroitement aux adultes…En attendant, pour utiliser le néologisme de Sophie Durocher, bienvenue en Absurdistan!