La Colombie-Britannique dit non à Enbridge

« Northern Gateway n’a pas été en mesure de répondre aux inquiétudes environnementales »

Qu'est ce que la Colombie-Britannique comprend que le Québec ne comprend pas encore ?


Dans sa forme actuelle, le projet de pipeline Northern Gateway que l’entreprise Enbridge souhaite construire de l’Alberta jusqu’à la côte pacifique est tout simplement inacceptable. C’est ce qu’a fait valoir vendredi la Colombie-Britannique, en soulignant que la pétrolière n’avait pas calmé ses craintes environnementales. C’est la même entreprise qui veut faire couler du pétrole de l’Ouest jusqu’au Québec, un projet qui intéresse le gouvernement Marois.
Par voie de communiqué, le ministre de l’Environnement Terry Lake a fait savoir que le gouvernement britanno-colombien « ne peut appuyer le projet tel que présenté parce que Northern Gateway n’a pas été en mesure de répondre aux inquiétudes environnementales ». Victoria a d’ailleurs signifié son rejet à la Commission d’examen conjoint du projet Northern Gateway.
« La Colombie-Britannique a révisé toutes les preuves et les conclusions présentées au panel et a posé des questions au sujet du projet, notamment sur son tracé, sa capacité de répondre à un déversement et sa structure financière pour répondre à tout incident, a-t-il expliqué. Nous n’avons pas obtenu de réponses satisfaisantes à nos questions durant les audiences. »
M. Lake a notamment dit avoir constaté que même si la pétrolière a affirmé être en mesure de répondre efficacement à tout cas de déversement, elle n’aurait pas fourni de preuves de sa capacité à contenir un tel accident en cas de rupture du pipeline ou lors du transbordement du pétrole.
La Colombie-Britannique s’oppose donc à ce qu’Ottawa autorise le projet, même si Enbridge a dit qu’elle mènerait des études plus détaillées une fois qu’elle aurait l’assurance que son projet pourrait se concrétiser.
Avec le projet Northern Gateway, la pétrolière souhaite construire un oléoduc de plus de 1000 kilomètres entre Edmonton et Kitimat, sur la côte de la Colombie-Britannique. Cette nouvelle route de l’or noir permettrait d’exporter du pétrole vers l’Asie à bord de superpétroliers. Le gouvernement Harper est d’ailleurs très favorable au projet. L’an dernier, le ministre des Ressources naturelles, Joe Oliver, a même dit que les groupes environnementaux qui s’opposent à cet oléoduc ne sont rien de moins que des « radicaux » qui veulent ramener le Canada au « Moyen Âge ».
Des échos au Québec
Pour Patrick Bonin, directeur de la campagne climat de Greenpeace, le refus de Victoria devrait avoir des échos au Québec. « Comment Québec peut-il justifier son a priori favorable au projet d’inversion de la ligne 9B d’Enbridge ? Le projet au Québec est tout aussi inquiétant, sinon plus, que Northern Gateway, car il s’agit d’une inversion et d’une augmentation du flux dans un tuyau vieux de 40 ans non conçu pour transporter le pétrole des sables bitumineux. »
Le ministre de l’Environnement, Yves-François Blanchet, a promis d’annoncer sous peu une « consultation » au sujet du projet, qui permettrait d’amener 300 000 barils de brut par jour jusqu’à Montréal.


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