UKRAINE

La coalition au pouvoir vole en éclats

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La décomposition politique de l'Ukraine

La coalition gouvernementale au Parlement ukrainien s’est désintégrée jeudi, entraînant la démission du premier ministre, Arseni Iatseniouk, en plein conflit armé avec les séparatistes prorusses et sur fond d’accusations américaines de tirs russes, tandis que les problèmes nés du crash de l’avion de ligne malaisien sont loin d’être réglés.
Les deux partis politiques ukrainiens, Oudar, de l’ex-boxeur Vitali Klitschko, allié du président Porochenko et Svoboda (Liberté, droite nationaliste) ont annoncé leur retrait de la coalition au pouvoir. Le président Porochenko qui a promis des législatives anticipées dès son élection le 25 mai a salué la décision des deux fractions.
Divergence
Intervenant également sur fond de crise économique, la démission de M. Iatseniouk — qui doit être encore approuvée par le Parlement pour devenir effective — semble causée par une divergence avec le président Petro Porochenko concernant la stratégie politique de la majorité gouvernementale. Le chef de l’État s’est montré favorable à la disparition de la coalition actuelle pour aller vers des élections législatives anticipées, alors que son premier ministre, très apprécié des Occidentaux, trouvait que le moment n’était pas bien choisi, vu la situation de l’Ukraine.

M. Iatseniouk est membre du parti Batkivchtchina de Ioulia Timochenko, la plus importante force de la coalition et qui est opposée à des législatives anticipées.
Les combats

Pendant que Kiev est secoué par cette crise politique inattendue, les combats entre loyalistes et rebelles prorusses s’intensifient et les accusations d’implication directe des forces de Moscou dans le conflit pleuvent. Les États-Unis ont à cet égard affirmé jeudi détenir des preuves selon lesquelles des militaires russes ont procédé à des tirs d’artillerie à partir de la Russie sur des positions de l’armée ukrainienne.

L’Union européenne a, de son côté, renforcé ses sanctions ciblées contre la Russie en ajoutant à sa liste noire 15 personnalités et 18 entités accusées de soutenir les séparatistes dans l’est de l’Ukraine.

Les Pays-Bas ont, eux, annoncé qu’ils allaient dépêcher 40 gendarmes sans armes sur le site de la chute, le 17 juillet, de l’avion de Malaysia Airlines, en vue de «stabiliser la zone», actuellement sous le contrôle des insurgés prorusses et où se trouveraient toujours des corps de victimes du crash. Le Premier ministre australien Tony Abbott, dont 28 de ses concitoyens étaient à bord du Boeing, a pour sa part déclaré que 50 policiers australiens étaient prêts à partir de Londres.

Quant à la mission de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), elle a signalé que ses observateurs avaient pu se diriger jeudi matin vers le site de l’crasement, à Grabove.

Deux avions, un néerlandais et un australien, qui transportaient au total 74 cercueils, ont atterri jeudi aux Pays-Bas, un jour après l’arrivée des quarante premiers corps.

Sur le terrain, les combats semblent surtout porter sur le contrôle de la frontière russo-ukrainienne, dont les séparatistes occupent une partie, ce qui leur permet, selon Kiev, de recevoir des renforts de Russie, y compris chars et autres blindés.

Moscou a l’intention d’envoyer des «lance-roquettes plus lourds et plus puissants» aux insurgés, a affirmé la porte-parole adjointe du département d’État américain, Marie Harf, citant des sources du renseignement américain.

Autre signe de la tension croissante, les insurgés ont annoncé aux journalistes travaillant sur leur territoire qu’il leur était désormais interdit de s’approcher des zones de combat, et même des points de contrôle, sans autorisation ponctuelle préalable.

La chaîne d’information américaine CNN a demandé jeudi la libération d’un Ukrainien qui travaille pour elle retenu par les séparatistes depuis deux jours, tandis qu’un Britannique employé par la chaîne de télévision russe proche du Kremlin en langue anglaise Russia Today (RT) a été pris en otage par les forces ukrainiennes, a annoncé RT.


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