Sans cautionner aucunement les actions posées dans le métro, on peut être révolté de constater que le gouvernement s’apprête à faire de quatre jeunes québécois des “criminels”, qu’il les associe même au “terrorisme”, alors que les vrais criminels continuent à piller nos ressources financières publiques et nos ressources naturelles, et que les liens entre le pouvoir et un milieu indésirable sont amplement documentés.
Si les commanditaires idéologiques des actions posées dans le métro sont à blâmer, nul doute que le responsable principal est un gouvernement qui est l’orchestrateur de la crise, et dont les commanditaires socioéconomiques se comportent comme des prédateurs sans morale autre que celle d’un capitalisme revenu à la barbarie de ses origines.
Est-il interdit de penser que le fait de mettre en place une stratégie de tension à des fins électoralistes, d’organiser une guerre à la jeunesse en détournant de leurs fonctions les institutions judiciaires et les forces policières, que cela constitue, d’une manière évidente, une “incitation à craindre à des activités terroristes” ?
Faire des quatre accusés du métro des boucs émissaires pour l’ensemble de la crise étudiante, et en même temps les piéger dans un statut de martyrs que certains ne manqueront pas d’exploiter dans un insurrectionnisme sectaire et étranger à l’évolution de la société réelle, n’est-ce pas une “incitation à craindre à des activités terroristes” ?
Dans le contexte de cette crise provoquée, tous les citoyens épris d’une justice digne de ce nom devraient exiger la clémence pour les quatre accusés.
Yves Claudé