La Chine - avide de pétrole - critique les sanctions prises contre l'Iran

Géopolitique — nucléaire iranien

Au moins on ne pourra pas reprocher à la Chine d'être hypocrite. Alors que l'Allemagne et d'autres pays de l'Union européenne semblent adeptes du "je t'aime moi non plus" pour traiter avec l'Iran, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois a déclaré vendredi que Pékin "désapprouve les sanctions unilatérales" prises par l'Union européenne envers l'Iran.
Le fin mot de l'histoire ? Samedi un haut responsable iranien a rappelé que la Chine était devenue le principal partenaire économique et commercial de l'Iran, ayant notamment investi quelque 40 milliards de dollars dans les secteurs pétroliers et gaziers du pays.
Critiquant les mesures de "rétorsion" prises par l'Union européenne en vue de dissuader l'Iran de poursuivre son programme nucléaire controversé, la porte-parole du ministère, Mme Jiang Yu a indiqué dans un communiqué que la Chine espérait que "les parties concernées continueront à s'en tenir à la voie diplomatique et résoudront de manière appropriée ce problème à travers les discussions et les négociations".
Pékin réagissait ainsi aux nouvelles sanctions d'une ampleur sans précédent prises lundi par l'Iran, lesquelles impactent en particulier son secteur énergétique.
Mardi, la Russie a également dénoncé ses sanctions, il est vrai que Moscou est un important fournisseur de l'Iran, notamment dans le domaine nucléaire. Ceci pouvant expliquer cela.
"Nous jugeons inacceptable l'utilisation de sanctions unilatérales ou collectives hors du cadre du régime de sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU", a ainsi déclaré mardi le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
C'est dans un tel contexte le vice-ministre iranien du Pétrole, Hossein Noghrekar Shirazi, cité par l'agence Mehr, a indiqué samedi que la Chine participait en Iran "à des projets en amont pour un montant de 29 milliards de dollars et à des projets en aval pour un montant de 10 milliards de dollars". Dans ce dernier cas, il s'agit notamment de construction d'usines pétrochimiques et de raffineries.
Il a ajouté que Pékin avait proposé de participer à la construction de sept nouvelles raffineries.
M. Noghrekar Shirazi a par ailleurs ajouté que les exportations pétrolières de l'Iran vers la Chine avaient baissé de 30% durant les six premiers mois de 2010, s'établissant désormais à 66 millions de barils par jour.
Rappelons qu'en 2009, la Chine est devenue le premier partenaire commercial de l'Iran avec 21,2 milliards de dollars d'échanges contre 14,4 milliards en 2006. L'Empire du milieu a pu ainsi se faire une place au soleil iranien, profitant du retrait de certaines sociétés occidentales pressées par leur gouvernement d'agir de la sorte.
Désormais, la Chine a détrôné l'Allemagne, qui était jusqu'alors le premier fournisseur de l'Iran depuis plus de 20 ans.
Les entreprises chinoises ont également des contrats majeurs tels que la construction d'une autoroute reliant Téhéran à la mer Caspienne.
Sources : AFP, Reuters, Ria Novosti
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Par Elisabeth Studer le 31 juillet 2010
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