Chasser le naturel et il revient au galop. La Caisse veut surperformer. Les individus qui choisissent une carrière dans les placements financiers sont généralement ambitieux, confiants et certains qu’ils peuvent faire mieux que les autres. Malheureusement, certains gérants d’estrade qui représentent les déposants auprès de la Caisse de dépôt et placement ont aussi ce même profil. Cela ne poserait pas de problème si les dirigeants de la Caisse savaient encadrer ses ressources spécialisées et définir les grandes orientations de la Caisse sur des bases plus rationnelles.
L’argumentation de la Caisse pour justifier son récent changement de stratégies n’a aucun fondement solide. Si on recherche des rendements plus élevés il faut prendre des risques en conséquence et c’est ce que la Caisse s’apprête à faire. Il n’y a pas de «free lunch» comme disent les économistes. Ce que la Caisse nous demande de croire c’est qu’ils vont être meilleurs que les autres qui gèrent le même type d’actifs. La Caisse va engager plein de nouveaux spécialistes, dans un grand nombre de nouvelles spécialités, et du jour au lendemain, sur un portefeuille de dix milliards de dollars, elle va obtenir des résultats du même ordre ceux de Warren Buffet.
Les actifs dont parle la Caisse sont moins sensibles à l’humeur des marchés parce qu’ils sont moins liquides. On ne voit pas leur valeur fluctuer quotidiennement sur les écrans mais on apprend soudainement que tel ou tel actif ne vaut plus rien. La Caisse parle de tests qui ont été faits mais l’évaluation du risque de tels portefeuilles non liquides est pratiquement impossible. Ce sont les portefeuilles d’actifs non liquides ainsi que les produits dérivés liés à ces actifs qui ont fait perdre quelques dizaines de milliards de dollars à la Caisse en 2008, et supposément en 2009.
La taille de la Caisse lui permet de ne pas se préoccuper des humeurs passagères des marchés, si ce n’est que ces fluctuations peuvent affecter la stabilité des bonifications des gestionnaires. L’environnement où la Caisse choisit de s’investir davantage est un milieu hostile où elle ne sera qu’un joueur de taille moyenne, perçu comme institution publique et à qui on essayera de faire payer les pots cassés. C’est un peu se qui s’est passé avec le papier commercial adossé à des créances en 2007-2008.
Et la Caisse nous dira encore dans cinq ou dix ans que ça n’aurait pas dû arriver. On pourrait s’attendre à ce que le Conseil d’administration joue son rôle face à un chef des placements trop ambitieux, à moins que certains dirigeants ne soient consciemment en train de pousser la Caisse vers la catastrophe.
La Caisse joue encore à l’apprenti sorcier
10 à 12 milliards de plus dans les marchés privés, les infrastructures et l’immo
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10 commentaires
Alain Maronani Répondre
21 février 2013@pierre Gouin
La Caisse n’a aucune obligation d’atteindre un seuil de rendement déterminé qui assurerait le paiement des pensions prévues, c'est vrai, mais...
La Caisse n'a pas l'obligation légale, mais il suffit d'entendre les lamentations de la représentante des retraités d'Hydro-Québec, je ne me souvient plus de son nom, qui n'est jamais satisfaite des rendements de la Caisse, pour comprendre les pressions auxquelles doit faire face la Caisse.
C'est le modèle actuariel actuel qui est intenable, basé sur des rendements irréalistes. Revenir sur ce modèle et l'ajuster nécessite de baisser les pensions actuelles, de prolonger l'âge de la retraite, etc...mesures peu populaires auprès des ayant-droits...et de certains électeurs.
Je crains que le système actuel basé sur la collusion, etc, soit hélas bien plus que ceci. C'est un mirage collectif, une croyance aveugle dans un système économique en route pour sa ruine finale...
Pierre Gouin Répondre
20 février 2013@ M. Maronani,
Je suis tout à fait d'accord avec votre évaluation de la cupidité des acteurs du système capitaliste actuel et des grands moyens dont ils disposent, mais je ne peux me résigner à attendre impuissant que le système explose. Ce système antidémocratique ne peut se maintenir que par la corruption, la collusion et la fraude. C'est là qu'il faut intervenir et, vous avez raison, il faut plus que des apparences de méfaits, il faut des preuves.
La Caisse n'a aucune obligation d'atteindre un seuil de rendement déterminé qui assurerait le paiement des pensions prévues. Elle a le droit et le devoir de contrôler ses risques même si le rendement obtenu n'est pas à la hauteur de certaines attentes. Le problème n'est pas que madame Charbonneau ait été souvent absente, c'est plutôt que la quelque dizaine de membres habituellement présents n'ont rien vu. Contrairement aux règles de gouvernance les plus élémentaires, les alertes discutées à la vice-présidence de la vérification interne n'ont jamais été soumises pour discussion aux membres du conseil d'administration. C'est cela et bien d'autres anomalies qu'une enquête sur les pertes de la Caisse aurait permis de découvrir.
Alain Maronani Répondre
17 février 2013@jcpomerleau
Je vais donc répondre a vos commentaires puisque vous le désirez.
Je vais d'abord, et avant tout, répondre sur le fond, ce que vous ne comprenez pas, ou voulez faire semblant de ne pas comprendre.
La Caisse, appelée, le bas de laine de Québécois - il y aurait beaucoup à dire pour commenter ce vocable - est une organisation chargée de faire fructitier des portefeuilles de placement pour verser des retraites.
Cette une organisation, qui a été mise en place de facon légitime, par le gouvernement du Québec.
La Caisse pour agir, doit verser des retraites, par un processus, qui est la capitalisation les systèmes de retraite.
La Caisse, à l'intérieur de ce système utilise les outils, la facon de penser, les stratégies, les hommes et les femmes qui adhèrent aux "valeurs", us et coutumes du capitalisme, de ses systèmes financiers, de son devenir.
La Caisse n'est pas un organisme charitable, et elle fait partie du système de prédation, qui se déploie sur l'ensemble de la planète, capitalisme financier, mondialisation, prédations financières, destructions des ecos-systèmes, etc...
Maintenant sur les "rumeurs" et associations présumées, supposées ou réelles, le fond de votre argumentation qui n'en est pas une.
Sabia et Lescure, relisez ce que j'ai écris, participent à ce système, ils en sont comme beaucoup d'autres les factotums complaisants et complices.
Sabia et Lescure sont très compétents, si la compétence est définie par l'acceptation des règles du sacro-saint MARCHÉ...et Lescure arrive avec une expérience significative, très importante, chez Groupama et Natexis, ou il dirigait les stratégies d'investissement.
Il y a un conseil d'administration à la Caisse qui doit approuver les placements de celle-ci et comme je le rappelais leurs prestations peuvent-être tout sauf parfois brillantes....
Claudette Carbonneau était membre du conseil d’administration et du comité de vérification de la Caisse de dépôt et placement du Québec.
Elle siégeait à la Caisse quand l’institution qui gère le fonds de retraite de nombreux Québécois a perdu 40 MILLIARDS DE DOLLARS !!!!
Elle était où, la grande patronne de la CSN ? Elle faisait quoi ?
Elle était censée SURVEILLER ce que la Caisse faisait !
Rappelons que selon le rapport annuel de la Caisse de dépôt et placement, Claudette Carbonneau est le seul des quatre membres du comité de vérification à s'être absentée des séances du comité de vérification de la Caisse.
Elle s’est absentée TROIS fois sur CINQ !
En 2007, elle a raté CINQ réunions du conseil d’administration de la Caisse sur ONZE !
J'imagine que la Caisse a fait des investissements significatifs dans des entreprises contrôlées par le groupe Power Corp, mais ces investissements s'ils existent, je vous rappelle que la Caisse ne dévoile pas, question de stratégie, ou elle investit, combien, etc...nécessite de rencontrer les responsables de ces entreprises...Vous pouvez bien sûr en conclure qu'il y a complot, sans aucune preuve...et si on veut vraiment rencontrer quelqu'un de facon totalement anonyme, ceci ne pose aucun problème...la communauté d'affaire québécoise...
La dernière Bérézina financière de la Caisse, papiers commerciaux, avec Desjardins, la CIBC et d'autres, n'a rien à devoir à Power Corp, mais tout a voir au mode de fonctionnement de la Caisse, du rendement, toujours du rendement, de plus en plus de rendement...
J'imagine qu'avant de procéder a un investissement de 1 milliard de $, dans CGI, une entreprise québécoise qui n'a jamais versé 1 $ de dividende, Sabia a du rencontrer Serge Godin...et obtenir l'aval du conseil.
C'est la philosophie de la Caisse, son mode de focntionnement, ses valeurs qui sont en cause, les acteurs ne font que passer marionnettes ou personnages du théâtre kabuki qui disparaissent pour aller continuer leurs dégâts ailleurs...
C'est ca que vous ne comprenez pas, vous espérez des miracles qui ne peuvent se produire;
Des rendements élevés sans risques
Une entreprise respectueuse de son environnement et impliquée dans son milieu.
Des administrateurs intègres
Une Caisse qui participe au développement du Québec
etc...
Jean-Claude Pomerleau Répondre
17 février 2013Je serais curieux que M Alain Maronani commente mes deux textes (plus haut) relatifs à la prise de contrôle de la Caisse par des intérêts étrangers et le danger de magouille que cela représente pour des manipulations des valeurs des actifs : acheter des actifs à prix gonfler ou, en brader à des prix sous-évalué, à des intérêts qui ont placé leurs pions à la haute direction, pour justement prendre ces décisions :
"Pour qui roule Sabia ? Un indice. Sa première rencontre avec le Québec Inc. a eu lieu, non pas au siège sociale de la Caisse, mais bien dans les bureaux de Power Corp. Pour lui le Québec Inc. se réduit au pré-carré du clan Desmarais. Rappelons que Sabia s’est rendu lui-même en Europe pour embaucher M Lescure (sur recommandation de qui ?)."
(...)
M. Roland Lescure, (responsable de la stratégie de placement, de la répartition de l’actif du portefeuille global et de la recherche concernant les activités d’investissements) pour « donner son avis en ce qui concerne les placements privés et immobiliers ». Lequel a remplacé M. Fernand Perreault qui a été le principal artisan du portefeuille immobilier (sans doute un témoin gênant pour la suite des choses).
(...)
http://www.vigile.net/La-Caisse-Alerte-rouge
...
Il est là le danger. Il nous reste à espérer que les nouvelles nominations au CA de la Caisse vont conduire au renouvellement de la direction.
JCPomerleau
Archives de Vigile Répondre
16 février 2013Pour une fois, je suis entièrement d'accord avec M. Maronani.
Toutes les bases du système financier jusqu'au fondement même des États-Nations modernes participe de la même fraude :
1) Le système monétaire basé sur l'argent-dette et l'intérêt-composé;
2) Le système boursier et les produits dérivés, les papiers commerciaux adossés sur des actifs, le marché des devises et autres instruments financiers basés principalement que sur du vent;
3) Jusqu'à notre Acte de Naissance qui est un instrument financier sur lequel est engagée une dette publique, instrument financier qui nous est enlevé dès la naissance et dont on n'entend plus jamais parler.
Tout ça, ce n'est qu'un château de cartes intellectuel qui ne tient debout que parce que les gens y croient et y placent leur confiance, mais toute leur bonne volonté du monde ne viendra pas à bout d'empêcher le fragile édifice de s'écrouler plus tôt que tard.
À ce moment-là, on se reconstruira un nouveau château de cartes, plus beau et plus fort, jusqu'à ce que celui-ci ne s'écroule à son tour lorsque son terme sera venu, et ainsi de suite. Ainsi va la vie humaine au fil de son Histoire.
Alain Maronani Répondre
16 février 2013@JRMS
Parce que le rendement financier est nul...
que la Caisse ne peut être, passez-moi l'expression "une vache à lait...", elle a besoin de rendements, pas de rêves...
et que ce "tout électrique" s'il peut paraître flatteur, doit aussi nécessiter énormément d'énergie sale (pétrole, etc...) tout comme les barrages...ou l'éolien, qui ne sont pas de l'énergie uniquement "propre" contrairement a ce qu'affirment les Cassandres de service, pour la construction, la maintenance, la fabrication, le transport, etc...
mais nous nous éloignons des missions de la Caisse pour nous rapprocher de mythes fondateurs à saveur électorale...
Pour les produits dérivés, la Caisse doit déjà les utiliser, car il est nécessaire de se protéger à la hausse ou a la baisse...options, etc, ce serait surprenant que ce ne soit pas déjà à son menu...
La Caisse se fera t-elle tondre ? Nous verrons...
Serge Jean Répondre
16 février 2013Les faux bergers et les loups s'entendent bien au Québec; ils font de bonnes affaires; la concession est paradisiaque. Le peuple lui, se laisse dévorer tout rond, il croit que c'est le cours naturel des choses.
Quelle boucherie écoeurante....
Jean
Archives de Vigile Répondre
16 février 2013Pourquoi est-ce que la Caisse ne se prépare pas à financer l'électfication des transports au Québec, qui coûtera 20 milliards au bas mot?
JRMS
Alain Maronani Répondre
16 février 2013Une fois de plus, je lis la même ritournelle dans Vigile a propos de la Caisse qui prend des risques inconsidérés.
L'une des missions de la Caisse est d'assurer la gestion des portefeuilles de placement servant a payer des retraites (régime général, enseignants, etc...).
Ces systèmes de retraite, leur viabilité, les rendements espérés ont été pensés à une époque, ou l'économie, dite en croissance, permettait d'atteindre ces objectifs.
C'est fini.
Les croissances a parfois 2 chiffres que nous avons connues ne se reproduiront plus. Les investisseurs engagés dans des systèmes boursiers, ont eu un rendement nul depuis l'an 2000.
L'actuaire en chef du gouvernement du Québec, a l'inconscience, d'annoncer que le régime public devrait être capable de fournir des rendements de 6 % par an jusqu'en 2035 !!!
Dans quel monde vit-il ?
Tant et aussi longtemps que le système des régimes de retraite n'aura pas été complètement revu au Québec, prestations, cotisations, etc, la Caisse n'aura d'autre choix que de prendre des risques de plus en plus grand...
Ce n'est pas qu'une question d'encadrement, c'est une question de philosophie, et de croyance dans un système, le capitalisme, et dans ses instruments financiers...
Ne pas changer, continuer à penser que les retraites doivent être basées sur la capitalisation, alors qu'il existe une alternative, la répartition, c'est se comdamner, ce n'est qu'une question de temps, au désastre final...
Jean-Claude Pomerleau Répondre
16 février 2013Ce n'est pas tant le risque que les placements privés représentent que la magouille que cela permet d'opérer à grande échelle.
Cette nouvelle orientation stratégique dans l'affectation des actifs date de 2010. Il s'agit d'une manœuvre qui permet de rendre plus opaques les opérations de la Caisse. En effet, on délaisse les marché boursiers, dont les rendements sont lisibles, pour des placement privés qui eux le sont beaucoup moins. Comme la Caisse est entre des mains étrangères proches de Desmarais, il faut craindre le pire :
http://www.vigile.net/La-Caisse-Alerte-rouge
Surtout qu'il a placé son pion : Sabia le "magicien"
http://www.vigile.net/Sabia-le-magicien
JCPomerleau