L’Ukraine demande au Canada d’envoyer un «signal fort» à la Russie

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L'Ukraine souhaite une intervention armée des Casques bleus ou de l'OTAN dans le Donbass


L’Ukraine demande au Canada d’envoyer un « signal fort » à la Russie en prolongeant et en élargissant la mission d’entraînement par l’armée canadienne sur son territoire.


Dans une entrevue accordée à La Presse canadienne lundi, l’ambassadeur d’Ukraine, Andriy Shevchenko, a dit avoir bon espoir du renouvellement par le Canada de la mission militaire, qui vient à échéance à la fin du mois de mars.


Mais plus tôt seront annoncées une extension et une expansion d’opération UNIFIER, mieux ce sera, a-t-il fait valoir.


L’ambassadeur a souligné que l’une des idées à la base de cette opération a été d’envoyer dès le départ « un signal très fort à la Russie pour la dissuader et lui faire comprendre que l’Ukraine bénéficie d’un soutien très solide sur le plan international ».


Depuis septembre 2015, les Forces canadiennes comptent environ 200 militaires en Ukraine pour aider à former l’armée du pays, qui se bat contre les forces séparatistes soutenues par la Russie.


Les États-Unis, la Grande-Bretagne, la Pologne, la Lituanie, la Suède et le Danemark participent également à la formation des Ukrainiens. Les Canadiens ont formé plus de 10 000 soldats ukrainiens en plus de trois ans, selon le ministère de la Défense nationale.


Alors que la mission du Canada visait initialement à enseigner aux Ukrainiens les rudiments du métier de soldat, notamment à utiliser leurs armes et à se déplacer en unités, elle s’est depuis élargie pour se concentrer sur des compétences plus spécifiques telles que les premiers secours et la formation de certains commandants.


Kiev espère maintenant que le Canada élargira encore la mission en travaillant avec de plus grandes unités et des officiers supérieurs, a déclaré M. Shevchenko, « ce qui signifierait un impact beaucoup plus grand sur le terrain ».


La demande d’assistance supplémentaire intervient alors que l’Ukraine et la Russie demeurent dans une impasse meurtrière pour le contrôle de Donbass, une région de l’est de l’Ukraine revendiquée par des rebelles séparatistes soutenus par Moscou.


Le conflit a tué environ 13 000 personnes depuis avril 2014, en a blessé des dizaines de milliers et en a forcé beaucoup d’autres à fuir leur domicile. L’Ukraine et la Russie sont également en confrontation sur l’annexion de la péninsule de Crimée par cette dernière il y a près de cinq ans.


La semaine dernière, le président ukrainien, Petro Porochenko, a réitéré les appels de son pays à une mission des Nations unies dans le Donbass, qui comprendrait le déploiement de forces de maintien de la paix dans la région et le long de la frontière entre l’Ukraine et la Russie.


Bien que la Russie ait déclaré être ouverte à une mission de l’ONU, elle s’est opposée à l’installation de soldats de la paix le long de la frontière et leur a suggéré de protéger les observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, qui surveillent les violations du cessez-le-feu.


M. Shevchenko a félicité le gouvernement Trudeau et les conservateurs de l’opposition officielle d’avoir soutenu la demande de son pays pour une mission de maintien de la paix, ajoutant que les responsables canadiens et ukrainiens « sont sur la même longueur d’onde ».


M. Shevchenko a prédit que le Canada, les États-Unis et l’Union européenne annonceraient de nouvelles sanctions très prochainement contre la Russie, après que les forces russes eurent capturé trois navires de guerre ukrainiens et 24 marins en novembre.


« Je crois comprendre que la décision est en cours et que nous allons bientôt avoir des nouvelles à ce sujet », a-t-il déclaré. « Nous espérons voir cette décision coordonnée et cette annonce de nos amis occidentaux dans un proche avenir. »




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