Un incubateur attendu

L'Institut de PKP

Vers un argumentaire efficace!

Tribune libre

«Si je deviens un jour chef du PQ, moi, Pierre Karl Péladeau je créerai un Institut de recherche scientifique et appliquée sur l'indépendance pour mesurer les bienfaits et les bénéfices de l'option que nous défendrons. Les études porteront aussi bien sur les revenus à tirer du passage sur le fleuve de pétroliers que sur les réels bénéfices de la péréquation.» Voilà ce que nous promettais Pierre Karl Péladeau, il tient promesse.

Ce qui n'était jadis qu'un projet et un rêve pour le PQ deviendra prochainement une réalité. Pierre Karl Péladeau, en plus des dons des Québécois, propose lui-même d'offrir un montant significatif, tel un instigateur ou un promoteur, pour faire atterrir son projet d'Institut de recherche sur la souveraineté sur la piste du succès.

Cet organisme se veut, systématiquement, un incubateur et un accélérateur dans la réflexion et les études pour mieux construire l'argumentaire et la démarche jusqu'aux élections de 2018. De plus, l'Institut produira des études sur l'indépendance du Québec, «sur ses conséquences et ses avantages, tant sur le plan économique et financier que sur d'autres», nous a expliqué un interlocuteur associé à la réflexion. Il devrait aussi se pencher sur des questions comme celle de la reconnaissance internationale d'un Québec souverain.

Conséquemment, cet Institut, considéré comme un organisme sans but lucratif, servira la cause et les objectifs du PQ. Les études seront réalisées par des gens reconnus comme des experts dans leur domaine et surtout proches du PQ, selon les dires d'un expert-responsable au Parti Québécois. Les dernières vraies études du genre, faut-il le rappeler, datent d'une génération. Une mise à jour pour les années 2016-17-18 ne sera pas de trop et fera le plus grand bien pour activer pertinemment la réalisation de l'indépendance. Voilà un rafraîchissement qui sera le bienvenue tout en apportant une lumière mieux dirigée vers le succès.

Mais, de l'autre côté, comment peut-on affirmer ou prouver que cet Institut sera financièrement indépendant du PQ si son produit nourrira, directement et sans hasard, l'intelligentsia du parti? Même le Directeur général des élections opte pour le mutisme le plus complet, du moins pour l'instant. Conséquemment à cela, faut-il craindre que le DGE se lève et demande un frein immédiat à ce projet? Il ne faudrait pas se surprendre, dans un tel cas, que les libéraux se joignent au DGE pour contrer les objectifs de l'institut que le PQ projette de réaliser.

Personnellement, je n'ai pas obtenu de détails concernant l'endroit où sera placé cet Institut, le nombre de collaborateurs et la date de sa mise en opération. Si un fidèle lecteur de Vigile connaît des détails à ce sujet, je lui serais très reconnaissant de les mentionner dans un commentaire sous ce texte svp. Je vous remercie d'avance.


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5 commentaires

  • Michel Beaumont Répondre

    16 janvier 2016

    @ Tous
    Excusez le retard à répondre mais le ski au Mont Ste-Anne était trop merveilleux.
    D'entrée de jeu, je dois vous avouer que je me suis intéressé à l'institut ( dont je connaissait superficiellement les détails ) lorsque Benoît Charrette, le vassal désigné par François Legault, mettait en doute la légalité du financement de l'institut par PKP. De plus, le DGE ne désirait pas commenter en choisissant le mutisme pour l'instant préférant analyser la structure envisagée plus tard.
    Je trouvais ce point intéressant à souligner car Legault est prêt à toutes les incartades pour mousser son parti qui prend l'eau de la poupe à la proue.
    Je ne doute pas une fraction de seconde des détails très éclairants que M. Cloutier et M. Nantel ont su apporter.
    N'allons pas penser autre chose en ce qui me concerne.
    Salutations à mes amis du Mont Tremblant en passant.
    M. Beaumont

  • Archives de Vigile Répondre

    16 janvier 2016

    Monsieur Beaumont
    Pourquoi ne pas nommer Jean-Marie Aussant en charge de cet institut de recherche sur l'indépendance? En économie, ce serait l'homme de la situation. Tant qu'aux libéraux et aux caquistes, au lieu de se plaindre de la création de cet institut, ils n'ont qu'à créer leur propre institut pour essayer de vendre leur salade "indigeste" du fédéralisme "canadian" aux Québécois qui sauront bien faire la juste part des choses. Et vous, qu'en pensez-vous?
    André Gignac 16/1/16

  • Pierre Cloutier Répondre

    16 janvier 2016

    M. Beaumont,
    Je vais prendre les devants et répondre à la 2e question que je vous ai posée, concernant le directeur général des élections et le futur Institut de recherche sur l'indépendance.
    Ce sont les articles 41 et 87 (3) de la Loi électorale, L.R.Q. c. E-3.3, qui règlent ce problème. Ils se lisent comme suit :
    - 41. Tout parti politique, toute instance d'un parti, tout député indépendant ou tout candidat indépendant qui désire solliciter ou recueillir des contributions, effectuer des dépenses ou contracter des emprunts doit détenir une autorisation du directeur général des élections suivant le présent chapitre.
    87. Seul un électeur peut verser une contribution.
    Il ne peut le faire qu'en faveur d'une entité autorisée et que conformément à la présente section.
    Ne sont pas des contributions:
     3° les sommes versées à une entité autorisée en vertu de toute loi;
    Le futur Institut de recherche sur l'indépendance n'est pas une entité autorisée en vertu de la Loi électorale puisque ce n'est pas un parti politique, ni une instance d'un parti, ni un député indépendant, ni un candidat indépendant comme le mentionne l'article 41, "mais une entité autorisée en vertu de toute loi", en l'occurrence en vertu de la 3e partie de la Loi sur les compagnies, comme il est légitime de croire qu'elle le sera.
    Reste cependant la question de la période électorale qui prévoit des règles spéciales.
    C'est l'article 402 de la Loi électorale qui s'applique alors. Il se lit comme suit :
    402. Est une dépense électorale le coût de tout bien ou service utilisé pendant la période électorale pour:
     1° favoriser ou défavoriser, directement ou indirectement, l'élection d'un candidat ou celle des candidats d'un parti;
     2° diffuser ou combattre le programme ou la politique d'un candidat ou d'un parti;
     3° approuver ou désapprouver des mesures préconisées ou combattues par un candidat ou un parti;
     4° approuver ou désapprouver des actes accomplis ou proposés par un parti, un candidat ou leurs partisans.
    On verra alors qu'elle sera l'attitude du DGE face aux produits du futur Institut.

  • Robert J. Lachance Répondre

    16 janvier 2016

    « l’ouverture (de l’institut) est prévue d’ici la rentrée parlementaire, le 9 février prochain. »
     
    http://www.ledevoir.com/non-classe/460336/le-dge-s-interesse-a-l-institut-de-recherche-sur-l-independance
    Il y est aussi écrit, 15 janvier 2016 :
    « [Cela dit, la loi électorale québécoise] ne touche que l’encadrement des entités autorisées — parti politique, instances de parti, etc. — et non d’autres organisations, à l’exception des périodes électorales où les tiers — soit des personnes ou organisations autres que des entités politiques autorisées — ne peuvent agir et intervenir de n’importe quelle manière et où leurs biens et services pourraient être considérés comme une dépense électorale pour l’entité politique », a-t-elle souligné (Alexandra Reny, porte parole du DGEQ.
    Autres nouvelles à venir, je dirais au blogue de Daniel Turp.
    http://www.danielturpqc.org
    J’imagine que vous avez déjà lu cet article de Pierre Cloutier.
    http://vigile.quebec/Un-institut-de-recherche-sur-l
    Mon dernier commentaire y remonte au 11 janvier. Les précédents des 18 et 17 novembre.

  • Pierre Cloutier Répondre

    15 janvier 2016

    Monsieur Beaumont,
    On a écrit Jean-Jacques Nantel et moi plusieurs articles sur l'Institut de recherche sur l'indépendance. Ne les avez-vous pas lus?
    D'autre part, pouvez-vous nous dire exactement en vertu de quelles dispositions de la Loi électorale du Québec le directeur général des élections pourrait mettre fin à l'existence de l'IRIQ ou à son financement public?
    Expliquez-nous cela.