Pour les années qui viennent

L'indépendance en étendard

Tribune libre

Depuis la déconfiture du Parti québécois à la suite des résultats du 7 avril, très nombreux ont été les commentaires tentant d’expliquer les raisons qui ont conduit à un tel fiasco. Mon intention n’est pas ici de revenir sur chacune des analyses mais plutôt de m’attarder à une de celles qui m’apparaît la plus importante.

À cet effet, la dernière sortie de Jacques Parizeau fait ressortir avec force arguments l’urgence, pour le PQ, d’arborer en étendard l’option indépendantiste, une stratégie qui a fatalement fait défaut lors de la dernière campagne électorale.

À mon sens, il est là le bobo…En effet, comment voulez-vous que les Québécois adhèrent à l’option souverainiste quand le parti qui est censé la promouvoir essaie tant bien que mal de la camoufler telle une maladie honteuse?

Ce n’est sûrement pas avec des « quand les Québécois seront prêts… » que l’ardeur des souverainistes tièdes ou des fédéralistes mous prendra de la vigueur! Soyons sérieux et parlons des vraies affaires…

Et les vraies affaires se situent au niveau des arguments à évoquer pour convaincre les Québécois qu’il y a plus d’avantages à se séparer du Canada qu’à y demeurer. En effet, tant et aussi longtemps que les citoyens se sentiront bien servis dans le pays qu’ils habitent, jamais, au grand jamais, ils n’adhéreront à un autre statut politique. C’est aussi clair que deux et deux font quatre.

Et l’argument massue, c’est l’argument économique, c’est l’attrait de la richesse que le contribuable mettra dans ses poches advenant l’accession du Québec à son indépendance. Je ne suis pas économiste mais je sais, pour en avoir parlé avec plusieurs personnes de mon entourage, que le poids de l’économie représente un immense pesant d’or.

En conséquence, durant les mois et les années qui viennent, les stratèges indépendantistes se doivent de s’entourer de défenseurs férus en matière d’économie et marteler sans répit les avantages de se séparer de ce Canada si hostile à notre émancipation. Alors, et alors seulement, quand une offre que les Québécois ne sauront refuser leur sera faite, ils commenceront à pencher vers l’option indépendantiste et fort probablement à y adhérer.

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Henri Marineau2093 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    6 mai 2014

    Monsieur Marineau, je crois qu'il faut en effet se dresser face à l'ennemi et porter l'étendard de la souveraineté du Québec haut et fort. Il deviendrait capital que le Parti Québécois ne se cache plus derrière un potentiel pouvoir gouvernemental au détriment de résolutions claires et nettes en faveur de la souveraineté du Québec.
    Hormis tout cela, je trouve horripilant qu'ont les « anciens » ténors du Parti Québécois (Parizeau, Landry, Garon, Chevrette, Charron, etc.), ainsi que des autres partis souverainistes (Aussant, Duceppe, etc.) de quitter et ensuite, maugréer leurs quelques différents. N'était-ce pas les efforts qu'ils brûlaient de promouvoir et de réaliser toute leur vie durant? Où sont-ils et que font-ils entre deux toussotements? Ils semblent toujours ne plus exister. Ils semblent oublier de vouer leur vie à ce projet de société.
    Eux aussi, ils ont l'obligation morale de promouvoir ce qu'ils soutenaient dans leur passé politique. Leurs absences « prouvent » aux antagonistes - les fédéralistes - leurs mauvaises intentions politiques.
    Contrairement à M. Le Hir qui maintient en vie le site Internet de « Vigile.net », que font les autres? Certains osent même publier leur biographie! Comme s'ils avaient tout réaliser dans leur vie. C'est carrément honteux! Où sont les chanteurs, les poètes, les écrivains, les sociologues, les historiens, etc.?
    Que tous ceux qui y ont crû, brûlent leur passion, de rentrer rapidement au bercail et de cesser de se cacher dans les paradis existentiels. Ce sont des lâcheurs!
    Gandhi a consacré sa vie à l'émancipation intellectuelle et politique de l'Inde.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 mai 2014

    Bien dit monsieur Marineau.
    Après avoir été vaincu,dépossédé puis maintenu dans la pauvreté, le peuple québécois a toute les raisons historiques et identitaires de vouloir s'émanciper du joug anglo-fédéral. Mais je pense aussi que ces raisons ne suffisent pas aux yeux du "québécois ordinaire" pour l'amener à voter en faveur du Projet d'Indépendance. Il faut en prendre acte une fois pour toute et réorienter notre action en conséquence.
    La prospérité bien relative du Québec-province canadienne, en fait, c'est de la pauvreté, de la médiocrité. C'est ce que dit en d'autres mots le constat du "déséquilibre structurel" du gouvernement du Québec. Nous valons plus, nous valons mieux que cette médiocrité de dépendants où nous confine le fédéralisme canadien.
    L'Indépendance politique facteur de prospérité économique !
    Si depuis 1995, on avait centré nos argumentaires sur cette idée fondamentale, si on l'avait illustrée au fil des actualités politiques, la jeunesse d'aujourd'hui ne serait pas aussi tiède devant cette aspiration normale de tout peuple adulte et qui se respecte, de vouloir accéder à l'indépendance politique pour pleinement contrôler sa vie économique.
    Le PQ qui a neutralisé la vitalité et le radicalisme du RIN par ses stratégies politiques électoralistes douteuses doit faire son mea culpa. Place aux vrais militants de l'Indépendance ! Dans le contexte de mondialisation d'aujourd'hui qui justifie encore plus notre option !
    Comme le dit avec insistance monsieur Cloutier , il faut interpeler les gens d'affaires, les amener à justifier leur refus de l'Indépendance, les contester dans leur a priori et préjugés. Et cela en interpelant en priorité la jeunesse pour qu'elle se donne un rêve d'avenir exaltant: celui de contribuer à la marche de l'Humanité vers la justice sociale et la pleine affirmation de soi des peuples de la terre. Penser son épanouissement personnel dans et par l'épanouissent de sa collectivité. Il n'y a pas d'autre chemin de salut que celui-là.
    Faut-il pour autant que le PQ se donne à toute vitesse un chef tel PKP ? Respirons par le nez ! Réfléchissons, échangeons. Nous avons bien quelques mois devant nous avant de trancher. Mais de grâce ne perdons plus de vue que c'est par l'argumentaire économique que nous arriverons à ouvrir les yeux de nos concitoyens et concitoyennes.

  • Claude Beaudet Répondre

    5 mai 2014

    Je me souviens...Le PQ doit changer ses "têtes d'affiches" de la vieille garde. Souhait-on un renouveau des vues ...et des visages !
    "Pour moi, tout parti politique n’est au fond qu’un mal nécessaire, un de ces instruments dont une société démocratique a besoin lorsque vient le moment de déléguer à des élus la responsabilité de ses intérêts collectifs. Mais les partis appelés à durer vieillissent généralement assez mal. Ils ont tendance à se transformer en églises laïques, hors desquelles point de salut, et peuvent se montrer franchement insupportables. À la longue, les idées se sclérosent, et c’est l’opportunisme politicien qui les remplace. Tout parti naissant devrait à mon avis inscrire dans ses statuts une clause prévoyant qu’il disparaîtra au bout d’un certain temps. Une génération ? Guère davantage, ou sinon, peu importe les chirurgies plastiques qui prétendent lui refaire une beauté, ce ne sera plus un jour qu’une vieillerie encombrant le paysage politique et empêchant l’avenir de percer."
    –René Lévesque

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    5 mai 2014

    Un échantillon des injustices frappantes du Canada (Sylvain Boucher)
    Ottawa investit 30 milliards de $ pour Halifax et 15 milliards de $ pour Vancouver applicable à la construction de navires + quelques milliards pour les sables bitumineux + 10 milliards pour l’industrie automobile + des centaines de millions à Terre-Neuve pour le câble sous-marin amenant l’électricité du Labrador + autres projets majeurs dans les autres provinces.
    Pour le Québec, Ottawa s’occupe du Pont-Champlain qui sera payé par les contribuables. Il investit une somme supposée considérable ( entre zéro et 6 millions) de $ pour les chantiers maritimes de Lévis, il subventionne d’une hauteur apparemment magistrale l’industrie forestière du Québec avec 250 millions de $ sur deux ans, il coupe dans des programmes essentiels aux travailleurs et ferme plusieurs centres de services en région et dans plusieurs grandes villes du Québec. Il octroie zéro $ pour un train rapide NY-Montréal.
    Enfin, LA CATASTROPHE DU 20ième SIÈCLE : fermeture complète de Mirabel.
    Et c'est pour les plus jeunes que ça importe. Voilà pourquoi Monsieur Parizeau écrivait en 2007: « Depuis 1995, le Québec a beaucoup changé ; le monde aussi. Le pays à construire sera différent de celui auquel on aspirait il y a 20 ou 30 ans et le parcours pour y arriver ne sera probablement pas le même non plus. »
    Ces paroles "obligent" maintenant Monsieur à faire le pont entre Option Nationale, qu'il a aidé à fonder, et la reconstruction du vaisseau amiral, qu'il a souvent aidé à sombrer.