L’Indépendance du Québec versus la Dévolution

On sortira le squelette du placard et le fera gigoter jusqu’à l’indépendance.

Tribune libre

Il est instructif de noter qu’avec la Proclamation Royale de 1763, les graines de la dévolution ont été semées. Cette proclamation était un mélange de soucis politiques, commerciaux et militaires, sur un territoire où demeurait 95% de la population canadienne. Entre cette proclamation et l’Acte du Québec de 1774 – une période de quelques 11 ans - le territoire de la Province de Québec a quintuplé. La panique s’est emparée du gouvernement britannique au spectre de voir leur territoire nouvellement acquis de la France passer aux mains des treize colonies révolutionnaires américaines. Les représentants du Québec ont d’ailleurs été invités au congrès général de l’Amérique septentrionale à Philadelphie deux ans avant la déclaration d’indépendance des États-Unis en 1776. Pour le gouvernement britannique, il fallait à tout prix pacifier les français, nouveaux sujets britanniques, et en parallèle inonder le territoire de sujets britanniques fidèles, en vue d’assimiler les français. Solution – la dévolution – les pouvoirs parlementaires strictement limités.
Avec l’Acte constitutionnel de 1791, la dévolution est passée en haut vitesse. Le parlement du Bas-Canada – toujours sujet au plaisir du Conseil exécutif, nommé par le souverain et pas responsable devant les députés ! – a été institué afin d’assurer ‘….le bon ordre et la saine administration du pays’.
S’ensuit la confédération de 1867, ou nos ancêtres pères de la confédération n’ont pas accompli leur devoir de prévoyance devant une autre grande arnaque dévolutive du colonisateur, ‘Les deux peuples fondateurs’. Il n’y a qu’un peuple fondateur – c’est nous ! Ont suivies d’autres arnaques monumentales, le tra-la-la de ‘Né sous le lys et grandi sous la rose’ chanté par une Église Catholique coincée entre l’arbre et l’écorce, Maîtres chez nous, le bilinguisme, ensuite le multiculturalisme, suivi des accommodements raisonnables, et le dernier cru de John James Charest, ou on deviendra très très riche et rapidement, en faisant exploiter le sous-sol québécois avec le Plan Nord par les compagnies multi-nationales. On tombe dans le même panneau à chaque fois – RÉVEILLONS-NOUS !!!
Lors de la Conquête en 1759 ‘le Canada’ était peuplé de 97% québécois ! Peu de gens le savent, mais nous les Québécois, nous sommes véritablement des canadiens. Cela ne me dérange pas que d’autres aient volé mon identité, nous sommes des voisins, et des voisins s’entraident ! Donc au diable à ‘mordre la main qui nous nourrit’, avec l’indépendance on organisera nous-mêmes de quoi à manger, et tout ce qu’il nous faut pour vivre heureux, et de plus on coupera l’autre main du colonisateur qui nous pille allègrement pendant qu’on mange.
On s’est habitué très jeune d’être minoritaire, mais il faudra un minimum de confiance en soi-même – on n’est absolument pas un peuple de locataires, porteurs d’eau, né pour un petit pain tels qu’on se définie nous-mêmes. Il faut prioritairement arrêter de s’entredéchirer, et qu’on fasse valoir notre force le plus important, notre vouloir collectif de s’épanouir sans l’ingérence d’un système colonial bâtard et dépassé qui s’appelle le Canada, système qui a été tricoté, recousu et bâclé pendant 253 ans, et qui est dans un état de délabrement avancé. Qu’on s’offre un vrai gouvernement avec les pleins pouvoirs souverains en matière de politiques sociales et éducatifs, de finance, de communications, de politique étrangère, d’économie, et de défense nationale – fini le parlement bidon de la dévolution, ON MÉRITE UN VRAI GOUVERNEMENT !!!
On ne finira pas comme le pauvre pays de Galles de 3 millions d’âmes, qui grâce à la dévolution très avancée, a eu finalement son petit parlement bidon en 1999 – à l’intérieur bien sûr du Royaume-Uni. Les représentants de ce peuple, ne parlant souvent pas le tant vantée langue nationale le gallois, sont offerts des primes annuels selon leur capacité de distribuer la plus grande quantité d’enveloppes brunes afin d’assurer la servilité de la population envers le gouvernement central britannique; et avec des responsabilités limitées à disputer quel côté de l’autoroute planter leur fleur nationale la jonquille ……….
La naissance du Norvège en 1905, de l’Irlande en 1922, la Nouvelle Zélande en 1947, l’Autriche en 1955, le Singapour en 1965, et la République Czech en 1993 ne sont que quelques examples de peoples courageux qui ont osés, sans plier, devant les grands qui les dominaient. Il est à noter que tous les pays cités étaient, au moment de leur libération de leurs oppresseurs, plus petits en termes de population et de PNB que le Québec d’aujourd’hui, et qu’ils se trouvent actuellement dans le premier peleton des pays dévelopés.
‘Non merci’ à la dévolution version libéro-conservateur John James Charest/Stephen Harper; ‘Non merci’ au Canada fédératif; ‘Non merci’ au colonisateur. Comme l’a découvert la philosophe américaine Jane Jacobs dans son livre qui traite le Québec, ‘The Question of Separatism’ (Random House 1980), l’indépendance du Québec n’est pas un squelette qu’il faut absolument, comme veulent la plupart des ‘Canadians’, ranger au fond du placard une fois pour tout.
On sortira le squelette du placard et le fera gigoter jusqu’à L’INDÉPENDANCE.


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1 commentaire

  • Jacques Dubreuil Répondre

    2 juin 2012

    Rectification : si le territoire du Québec a quintuplé entre 1763 et 1774, c'est qu'il avait d'abord été rogné par mille. En effet, en 1760, le Québec s'étendait de Terre-Neuve à la Louisiane et jusqu'aux Rocheuses. La dictature de 1763 l'a réduit pour enfermer les Québécois comme en prison. Un peu comme Israël fait aujourd'hui avec les Palestiniens, après leur avoir volé leur pays.