L’incarnation du «JE M’EN FOUTISME»

Tribune libre

Il est plus que déplorable de constater que malgré la succession effroyable d’erreurs historiques qui ont fait de nous ce que nous, peuple québécois, sommes aujourd’hui, certains persistent à voir la réalité avec des œillères teintées de rose. Nul doute qu’ils incarnent avec brio l’attitude du «je m’en foutisme généralisé».
Généralisé au sens qu’ils sont tellement sûrs de leurs convictions, ou plutôt de leur manque de, qu’ils prétendent également que toute la population adopte la même «vision» qu’eux, si vraiment ils en ont une. En réalité, ils évoquent par ce type de comportement un manque flagrant de conscience sociale. D’ailleurs, cette prétention ne fait que démontrer davantage la petitesse de leur esprit et leur carence de réelles convictions humanistes.
«Ouais mais personne n’accorde d’importance à ça, y font pas la différence, dans l’fond tout l’monde s’en fou»
Telle a été la réaction d’une étudiante à la suite d’un éclaircissement que je tentais d’obtenir d’un enseignant sur une «nuance» que je jugeais importante de faire concernant la différence entre l’indépendance et la souveraineté. Cette différence est d’autant plus flagrante qu’il est outrageant de constater que de telles personnes, si petites soient-elles, peuvent exister. À l’heure où il est de plus en plus urgent de faire l’indépendance totale du Québec, il est tout à fait inconcevable de perpétuer l’idée que nous vivons bien en cette prison qu’est le Canada. Nous sommes victimes de l’emprise d’un tortionnaire conservateur qui à petit feu, nous rapproche davantage de la faucheuse et qui de par ses discours fielleux, attise sans merci la haine déjà plus qu’à son comble de nos ennemis fédéralistes.
Pour celles et ceux qui se demandent encore quel est mon fichu problème et qui sont trop aveugle pour comprendre que ce texte est une critique de la société qui n’est pas foutue de concevoir la différence existante entre l’indépendance et la souveraineté, permettez-moi de vous rééduquer un peu car oui, il FAUT être en mesure de faire la différence entre ces deux termes.
Tout d’abord, présentons cela sur une échelle qu’on nommera «L’échelle de la libération du peuple». Tout en bas, on retrouve l’autonomie. Cette idée est pareille à un bonbon que l’on donne à un enfant après que ce dernier ait fait une crise pour ledit bonbon dans le but de le faire taire tellement il nous fait honte. On peut également comparer se «bonbon» à celui que nous ont donné ces primitifs au pouvoir sur la reconnaissance de la nation québécoise. Bullshit la reconnaissance! Si vraiment elle existait, nous serions déjà un pays à part entière, et ce, depuis cette soi-disant reconnaissance, opportunité dont les souverainistes n’ont pas su tirer profit puisque ce n’est pas dans leurs habitudes de sonner à grand coup de cloche, le peuple afin qu’il se réveille dans le but de faire avancer la cause. Bien au contraire. Il est là le problème avec la souveraineté et telle est la différence majeure entre la souveraineté et l’indépendance. Le souverainisme se veut plus étapiste alors que l’indépendantisme prône l’urgence d’agir.
D’ailleurs, au fil de l’histoire, le terme indépendantisme a laissé place au souverainisme. Pourquoi? Tout simplement parce que l’idée est plus soft, parce qu’il fallait trouver un moyen de faire avaler la pilule plus délicatement. Alors maintenant, on prend le peuple pour des ignorants telle une cruche que l’on veut remplir, et ce, sans qu’il s’en aperçoive. Le pire dans toute cette histoire, c’est qu’on se sert du peuple en leur promettant un autre bonbon alors que celui-ci est empoisonné. Le Québec ne deviendra jamais un pays sous une idéologie souverainiste. Voilà la vérité. Pourquoi? Parce que le seul parti qui soi-disant la prône est devenu un parti provincialiste et ne cherche que le pouvoir et non pas la libération de son peuple.
Les deux échecs référendaires sous tous leurs aspects confirment justement cette thèse ainsi que l’étapisme de la souveraineté. L’idée d’un référendum est pareille à une étude de marché. On sonde la population avant d’agir. Ce n’est pas nécessairement mauvais en soi. Par contre, le moyen n’est pas le meilleur pour faire du Québec un état indépendant à sa juste valeur. Depuis le début du combat qui remonte à la Conquête, il est grand temps que l’on cesse de jouer avec cette question primordiale pour notre identité. Il est temps qu’on se lève et qu’on agisse. Tel est le discours indépendantiste. Cessons de jouer avec notre avenir et prenons-le en main.
Mobilisons-nous pour construire le Québec de demain. Cessons d’espérer un troisième référendum qui ne ferait qu’anéantir le désir du peuple d’être ce qu’il aurait dû être depuis fort longtemps déjà, indépendant et libre. Le seul moyen convenable pour y parvenir réside dans la voie électorale. Fini les ambiguïtés, nous serons enfin libres en tant qu’état indépendant et non souverain. [sic]
Comme vous l’avez sans doute déduit, pour en revenir à notre échelle, l’idée souveraine se trouve au milieu alors que l’indépendance est tout en haut. La véritable solution pour aboutir au terme de ce projet, c’est de viser le sommet et c’est ce que nous visons, véritables indépendantistes qui avons le sors des québécois et des québécoises à cœur. Il est grand temps de mettre un terme une bonne fois pour toute à cette injustice identitaire dont nous sommes victimes et c’est en visant le sommet que nous atteindrons la réussite de ce projet.
Mélanie Légaré

Vice-présidente du Comité des jeunes du Parti Indépendantiste

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Vice-présidente du Comité des jeunes du Parti Indépendantiste





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11 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    11 avril 2009

    Ah le beau réalisme! Que je voudrais avoir cette qualité moi aussi! On me dit toujours que je ne suis pas réaliste. Ceux qui me le disent, indirectement bien sûr le sont, eux. Ils disent ¨faut être réaliste¨ ou plus clairement ¨ je suis réaliste¨ . Pendant ce temps, moi, j'essaie de l'être et n'y parviens pas hélas! Quelqu'un qui a fait un doctorat en réalisme pourrait-il me dire la nom de l'université où il a gradué que j'aille m'y inscrire au bac?
    Il y a bien l'histoire de Michel qui m'a mis sur la piste de la compréhension et je vous la dis pour que vous puissiez l'évaluer pour moi. Le juge: Michel ça fait 5 fois que tu parais devant moi pour des vols de banque et la dernière fois, tu m'a promis que je ne verrais plus jamais ton visage, que tu changeais de vie. Et te voilà encore devant moi en cour. Et pourquoi? Pour un autre vol de banque! Peux-tu m'expliquer enfin! Michel: C'est pas de ma faute monsieur le juge. Faut être RÉALISTE! C'est là qu'est l'argent.
    Est-ce cela le réalisme bien compris? Les 49.5% d'électeurs qui ont voté pour le oui au dernier référendum étaient-ils réaliste? Est-ce que 49.5 et 18% c'est la même chose? Faut me répondre clairement, je veux être réaliste, moi. Est-ce que George Washington était réaliste en 1776? Péladeau qui a démarré un quotidien avec 1800$ enprumtés à sa mère était-il réaliste, lui? Quand Ghandi, sans armes, après avoir jeûné 30 jours et prié pour un britannique blessé par un indien, pratiquait la résistance passive et fraternelle pour avoir un pays pour son peuple, était-il réaliste? Est-ce parce qu'il a réussi qu'on pourrait le croire réaliste? Alors faudrait réussir quelque chose dans la vie?
    J'attends les conseils des grands esprits de ce blogue pour me comprendre et me corriger de mon irréalisme.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    7 avril 2009

    M. Bousquet affirme:
    "Les Québécois ne perdent pas plus leur pouvoir d’achat que les Américains ou que les autres Canadiens. S’ils perdent la maîtrise de leurs hôpitaux et de leur système d’enseignement, ce n’est pas à cause du fédéral, c’est à cause du provincial et le provincial, c’est NOUS..."
    Or, si on se compare, on se désole:
    http://www.iedm.org/uploaded/pdf/mai06_fr.pdf
    L’institut économique de Montréal fait régulièrement des statistiques sur le P.I.B. per capita. Une étude démontre le Qc au 53ième rang sur les 60 États américains et prov can (seuls 3 États américains plus pauvres : Ark, Virg occ et Mississ). Avec 37,117.$ en 2004, Qc ne dépasse que N.B., N.É., I.P.-É. Et Manitoba.
    http://argent.canoe.com/lca/infos/quebec/archives/2008/08/20080828-065328.html
    Institut Fraser (août ’08) : Performance sur le marché du travail, Québec occupe l’avant-dernière place sur les 10 prov can et 50 États
    Par ailleurs, les documents discutés concernent le fédéralisme. Ainsi, le provincial est un élément constituant du régime fédéraliste...
    Comment prétendre que le Québécois ne perd pas son pouvoir d'achat la l'intérieur du fédéralisme? Que NOUS ayons élu l'homme de main de Sagard(futur PM du Canada), et cela à répétition, c'est une autre discussion: Comment en est-on rendus à s'abstenir de voter à 40%? Y aurait-il corrélation avec les 40% de notre population (appauvrie délibérément par les fédéraux) ne gagnant pas suffisemment pour payer impôt?
    Autre discussion sur l'élection d'un gouvernement souverainiste: Que fait le parti de l'opposition officielle pour démontrer dans les faits comment il convaincra dès son élection(et surtout avant) la population de voter majoritairement son indépendance?

  • Archives de Vigile Répondre

    6 avril 2009

    M. O écrit : «Pendant ce temps les Québécois perdent leur pouvoir d’achat, la maîtrise de leurs hôpitaux, de leurs universités et systèmes d’enseignement»
    Les Québécois ne perdent pas plus leur pouvoir d'achat que les Américains ou que les autres Canadiens. S'ils perdent la maîtrise de leurs hôpitaux et de leur système d'enseignement, ce n'est pas à cause du fédéral, c'est à cause du provincial et le provincial, c'est NOUS qui l'avons élu en 2007 et encore en 2008.
    Faudrait commencer par arrêter d'élire des gouvernements fédéralistes au provincial, me semble.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    6 avril 2009

    L'ex-journaliste Richard Vigneault écrit aujourd'hui dans LeDevoir une critique à une lettre de l'ex-journaliste Bernard Drainville:
    "...Le fédéralisme n'a pas été le pire ennemi de la Caisse de dépôt, de Bombardier, de l'Industrielle Alliance, de Quebecor ou de CGI dans l'histoire de leur développement. Tous ont prospéré dans un cadre fédéral et aucun de leurs dirigeants n'a vu ses ambitions entravées sous prétexte qu'il vivait dans une province du Canada."
    Qui croit-il leurrer en donnant ces exemples? "Tous ont prospéré dans un cadre fédéral..." "...aucun de leurs dirigeants n'a vu ses ambitions entravées..."
    Prospéré au profit de qui? Fourni emploi à qui? (Bombardier la mexicaine!!!) les dirigeants et leurs ambitions!!!!!!! (parachutes dorés)
    Pendant ce temps les Québécois perdent leur pouvoir d'achat, la maîtrise de leurs hôpitaux, de leurs universités et systèmes d'enseignement, leurs médias d'information... leur langue!
    ...tant pis, des dirigeants de compagnies aux noms à consonnance française ont vu leurs ambitions comblées, à la tête de maisons prospères au sein du fédéralisme canadian!!!!!!!!!!!!!

  • Archives de Vigile Répondre

    4 avril 2009

    Bonjour!
    Pendant qu'il y a beaucoup d'analystes en fonction,j'invite les lecteurs de vigile.net à la lecture d'un projet du pays Québec
    disponible à la biblio de votre quartier,catalogue IRIS de la BAnQ.

  • Georges-Étienne Cartier Répondre

    4 avril 2009

    La "Souveraineté" est un mot creux qui politiquement ne veut rien dire de plus que ce qui existe déjà "a priori": je suis "souverain" dans mes décisions et mes actes, et le Peuple, tout Peuple, l`est en soi tout autant !
    L`"Indépendance", c`est tout autre chose : c`est un statut et un état concret qui mettent l`exercice des Souverainetés hors d`atteinte des interférences impérialistes et racistes néfastes d`Autrui: ça rend la "Souveraineté réellement effective au jour le jour !
    Quant au zozo qui nous commande de suivre le Peuple, il veut oublier que le rôle du Politique est représenter le potentiel des électeurs dans ce qu`il a de meilleur, de les révéler à eux mèmes, de les mener, de les ÉLEVER ("leadership") vers mieux et non de les laisser croupir dans le marécage mortel de leur état de médiocrité. Quitte à les bousculer au besoin.
    Sans compter que se mettre à la remorque de l`"impuissace apprise" ( voir Seligman pour ce concept fondamental ) d`un peuple colonisé depuis 250 ans, sous prétexte d`humilité, de délicatesse et de "démocratie" c`est abdiquer sa responsabilité de façon imbécile, veule, lâche, ignominieuse. Ce concept enseigne qu`il faut SAVOIR par moment bousculer la victime de ce syndrome car précisément il la rend littéralement ( neuro-psychologiquement : sic !) incapable de se décider.
    De plus, le mot "démocratie" lui même est bien plus exigent: "kratein", en grec, signifie " ÊTRE FORT, PUISSANT, DOMINER, REGNER", même si dans la bouche des politiciens pleutres et insignifiants de tout acabit il est devenu un alibi pour démissionner et ne rien entreprendre !Question fondamentale : un Peuple qui se refuse à cette exigence est il apte à vivre une démocratie ?

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    3 avril 2009

    @ Mélanie Légaré:
    Attention, Mme Légaré:m vous parlez des deux échecs référendaires. S'il est vrai que le premier référendu fut perdu, en revanche, Jean Chrétien et son organisation, en 1995, nous ont littéralement volé, le second référendum, en permettant de voetr à environ 30000 personnes, qui normalement, n'auraient pas dû (en l'échange d'un engagement de leur part à voter NON).

  • Archives de Vigile Répondre

    3 avril 2009

    M. Tellier, vous me demandez : «C’est quoi votre projet de société détaillé comme solution ?»
    Ce n'est pas important MON projet de société. Je me contente d'analyser ce que pensent la majorité des Québécois afin d'être réaliste. Quand les Québécois ne veulent pas, en assez grand nombre, aller à un endroit comme l'indépendance pure du Québec, je cherche pourquoi et me demande s'ils devraient demeurer où ils sont ou quel voyage pourrait les intéresser assez pour en convaincre au moins 60 % sans avoir à trop forcer inutilement.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 avril 2009

    Bonjour M.Bousquet!
    C'est quoi votre projet de société détaillé comme solution?
    -constitution
    -gouvernance
    -fiscalité
    -économie
    -culture
    -éducation
    -santé
    -relations internationales
    -problèmes de transition
    -etc.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 avril 2009

    Comme il n'y a que 18,5 % de vrais séparatistes "indépendantistes" au Québec qui ne veulent pas d'association ou de partenariat ou d'une vraie confédération avec le ROC, dès que les partis indépendantistes/souverainistes vont déclarer qu'ils vont déclarer l'indépendance du Québec dès qu'ils seront élus, ils vont simplement perdre toutes leurs prochaines élections parce que 18,5 % divisé en 3 partis, c’est ce qui devrait arriver.
    Faudrait trouver une meilleure solution que cette chimère.
    J'aimerais rappeler ici que le seul sondage connu qui demandait aux souverainistes s'ils désiraient continuer à faire partie du Canada en cas de souveraineté du Québec, 56 % d'entre eux on dit OUI. Ça fait réfléchir à d'autres solutions réalistes.
    Fait que, ce n'est pas l'étapisme qui a tué l'idée d'indépendance du Québec, c'est la crainte économique et le fait que plusieurs Québécois se sentent encore Canadiens...point.

  • Michel Guay Répondre

    3 avril 2009

    Et ceci parce que tous les médias font qu'il en soit ainsi et font en sorte de diviser les Québecois dans des partis bidons pour empècher le Parti Québecois de reprendre le pouvoir.
    Les gens répètent ce qu'ils lisent dans les médias et la promotion de l'indépendance n'a aucune place dans les médias tous fédéralistes et divisionnistes donc colonialistes