Le changement de donne qu’ont provoqué les forces de la Résistance dans les zones près des hauteurs du Golan a déclenché une sorte de guerre d’influence secrète entre toutes les parties en lice, qui tentent à présent d’exercer leur domination sur la région pour avoir leur part du gâteau dans la Syrie d’après-guerre.
Les victoires de l’armée syrienne et des forces de la Résistance dans les régions jouxtant les hauteurs du Golan, à la frontière de la Syrie avec les territoires occupés, ont rebattu les cartes dans ces zones qui, avant d’être reconquises, étaient contrôlées par des groupes terroristes largement soutenus par Israël.
À présent tout a changé : Tel-Aviv sent sa sécurité, déjà fragilisée, plus menacée que jamais. Il s’est donc lancé dans une vaste campagne de lobbying auprès de Washington et de Moscou afin que les grandes puissances usent de leur influence pour chasser les forces de la Résistance des zones situées à proximité des hauteurs du Golan.
Depuis 2011, Israël profite du chaos en Syrie pour développer ses colonies au Golan occupé et y transférer des colons. Tel-Aviv a souligné qu’il n’accepterait aucun retrait du Golan à l’avenir. En effet, l’importance des hauteurs du Golan pour Israël est telle qu’il considère que toute menace contre le Golan met en danger sa propre sécurité.
Mais l’importance des hauteurs du Golan ne se borne pas à des questions sécuritaires pour Tel-Aviv, qui tente de faire main basse sur les richesses naturelles de cette région aux ressources hydriques et pétrolières abondantes. En autorisant une société américano-israélienne à y prospecter pour trouver du pétrole, Tel-Aviv a d’ores et déjà entamé en 2013 l’exploitation des ressources pétrolières au Golan.
Un an plus tard en 2014, la Cour suprême israélienne a autorisé la société d’exploration pétrolière et gazière Afek à y lancer des opérations de forage. Tel-Aviv espère extraire plus d’un milliard de barils de pétrole au Golan occupé.
Toutes ces raisons expliquent le déploiement de différentes troupes sur les hauteurs du Golan. D’un côté, Moscou vient d’annoncer sa décision d’y envoyer sa police militaire et de l’autre, l’ONU s’est engagée à y déployer des Casques bleus.
Selon les experts, la fin de la guerre en Syrie approche. Le monde entier lorgne désormais la Syrie. Des États se frottent la main en espérant avoir une part du gâteau de la reconstruction de la Syrie après la guerre. L’offre chinoise de participer militairement aux opérations d’Idlib, formulée par l’ambassadeur chinois à Damas, n’est donc pas anodine.