Étrange que depuis des années on entend les politiciens en premier, mais aussi les intellos de service et tous les critiqueux-journalisteux sur papier ou à la télé, nous dire que c'est un véritable scandale de voir un taux de participation aussi bas aux élections, que c'est une honte nationale de voir la belle jeunesse du Québec ne pas s'intéresser à la politique et ne pas assez participer au débat avec les partis traditionels, que c'est déprimant que madame et monsieur tout le monde ne s'intéresse plus, même un peu, à la chose politique. Et bien croyez-le ou non, mais cette semaine, pour ne donner que quelques exemples, James Charest et le parti Libéral du Québec incorporé, ont demandé au directeur des élections de bien surveiller les regroupements étudiants pour ne pas qu'ils s'impliquent trop fortement dans le débat électoral, on les entend même depuis des mois dire et redire que les étudiants devraient s'occuper d'étudier et ne pas trop s'intéressé au débat socio-politique.
De leur côté les journalistes (comme à la merveilleuse SRC) intérrogeant des représentants étudiants leur demandent ad vomitum pourquoi ils donneraient leur opinion sur la politique, ou leur reprochent à mots non couverts d'avoir des revendications qui dépassent la seule augmentation des frais de scolarité, comme si un dentiste ne devait parler que de dents.
Et les super intellos à la Bock-Côté, que j'ai eu l'honneur d'entendre sur un clip Radio-X partagé sur Facebook, et qui faisait, lui aussi, le reproche que la Classe était un regroupement d'extrémistes de gauche qui voulait aller jusqu'à proposer, OH HONTE, que le capitalisme était probablement à revoir et que le système avait probablement besoin d'un léger changement plus égalitaire. Il leur reprochait lui aussi de se mêler de ce qui ne les regarde pas. En chambre le Premier ministre à traité les madames et les monsieurs de la rue avec leur casseroles d'être des menaces, la police a dit que les personnes qui allaient dans la rue manifester étaient à risque de se faire faire mal, et de ne pas s'étonner si on était arrêter ou blessés. La CAQ et son incipide chef laissaient entendre qu'on devait utiliser tous les moyens possibles, même plus de force, pour faire taire les étudiants et les faire entrer en classe. Charest est allé jusqu'à laisser entendre que Madame Marois était une activiste de la cuillère et Amir Khadir est devenu notre terroriste national. Ça donne le goût de s'impliquer tout ça n'est-ce pas?
MORALE, si vous ne vous intéressez pas à la politique, ne venez pas vous plaindre si les politiciens vous fourrent jusqu'à l'os, et si vous vous y intéressez de trop près, ne soyez pas étonnés de vous faire traiter d'extrémistes, de communistes, d'anti-tout ou de vous faire battre ou arrêter. Voilà l'espace auquel vous avez droit dans la tête de ces êtres primitifs et sans conscience aucune.
OUI le débat social, le débat politique, qui est encore sous-terrain pour certain au Québec, touche à beaucoup plus large que l'augmentation des frais de scolarité, ou à la théorie de l'utilisateur-payeur si chère à James Charest et son guru Desmarais, oui ça dépasse les honteuses magouilles des Libéraux, oui ça dépasse le Plan Nord et le Gaz de chiste, bien sûr ça dépasse la très liberticide loi 78, triomphe historique du traitre Charest, oui ça dépasse toutes ces choses horribles, mais ça les englobe toutes ! C'est vrai que c'est notre système tout entier qui est malade. C'est vrai ici et c'est vrai à l'International. Pas besoin d'être un anti-capitaliste pour voir ça.
Nous devons débuter par nettoyer notre bout du monde de cette corruption et de sa vermine. Ici ça commence par se débarasser de ces faces de bouffons malsains, si bien représentés par la mascotte James et ses petits amis tous aussi déprimants et laids les uns, les unes que les autres !
Intéressons nous tous à la politique. Soyons là, partout, même là où ils ne nous attendent pas !
Et à ceux qui nous reprochent d'avoir des pensées, des idées, des prises de positions, des désirs de changement, à ceux qui nous reprochent d'être des citoyens et de vouloir nous occuper du monde dans lequel nous vivons, à ceux qui nous disent de nous fermer et de nous mêler de nos affaires, à ceux qui préfèrent organiser le monde sans nous et qui ne voient pas de raison de changer quoi que ce soit, à ceux là répondons donc DISPARAISSEZ MORONS ! TASSEZ-VOUS À TOUT JAMAIS !
La situation est trop grave pour continuer à écouter des navets comme vous ! Faisons un PAYS et sa constitution et ça presse, et ne laissons plus d'espace à la magouille. Enfin, autant que faire se peut !
Un peuple uni, jamais ne sera vaincu.
Clode Hamelin, compositeur et citoyen du Québec.