L’Histoire revient au galop

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L'éternel retour des deux solitudes


« Le Canada n’a pas d’iden­tité profonde, c’est le premier État postnational » a déjà déclaré Justin Trudeau au New York Times.


Comme l’être humain du XXIe siècle, qui aurait réussi à échapper aux contingences de la biologie pour devenir un pur esprit, le Canada­­­ de Justin Trudeau se serait extirpé de son histoire et de son passé pour devenir un territoire sans racines.


Une page blanche.


« Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est une charte. »


Un bout de terre régi par une série de règles, c’est tout.


L’HISTOIRE AUSSI FORTE QUE LA PHYSIQUE


Or, tout comme on ne peut échapper aux lois de la physique, de la chimie ou de la biologie (seuls les crinqués de la théorie du genre pensent le contraire), on ne peut échapper à son passé.


L’histoire finit toujours par nous rattraper et par reprendre ses droits.


C’est ce qui est en train d’arriver au Canada de Justin Trudeau. « Chassez le naturel, il revient au galop. »


Le Canada n’a pas de « culture propre » ? Pas d’identité « profonde » ?








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C’est le premier État « postnational » ?


Balivernes !


Regardez ce qui se passe actuellement au Canada, la guerre larvée que se livrent le Québec et les provinces de l’Ouest.


C’est ça, le Canada.


Ça fait partie de son identité profonde, de son âme.


Et tu as beau rédiger toutes les chartes possibles et impossibles, tu as beau répéter ad nauseam que le Canada est un pays sans mémoire, entièrement tourné vers l’avenir, un contrat, un work in progress, une sorte de lieu neutre qu’on peut aménager à son goût, comme un espace de coworking à louer à la journée, à la semaine ou au mois, l’histoire te prouvera toujours le contraire.


La bataille entre le Québec et « The Rest of Canada » n’est pas un incident, une anecdote.


Ça fait partie de l’essence même du pays.


Comme la bataille qui oppose le Sud et le Nord aux États-Unis. Ou les Flamands et les Wallons en Belgique.


LES BRUINS ET LE CANADIEN


Pourquoi les Albertains ne s’en prennent qu’à nous, et pas aux résidents de la Colombie-Britannique, qui sont tout aussi réfractaires à leur « pétrole sale » ?


Parce que, pour paraphraser La ferme des animaux de George Orwell, « au Canada, toutes les provinces sont égales, mais certaines sont plus égales que d’autres ».


Pour les Albertains, un Québécois qui critique le « pétrole sale » de sa province sera toujours plus dégueulasse qu’un Britanno-Colombien­­­ qui critique le « pétrole­­­ sale » de sa province.


Pourquoi ?


Parce qu’il est québécois.


C’est comme le hockey. Dans 150 ans, les fans des Bruins éprouveront toujours une haine viscérale pour le Canadien. Et vice-versa.


Ça fait partie de notre ADN culturel.


Pourquoi Justin Trudeau n’a pas nommé Steven Guilbeault à l’Environnement ?


Parce que c’est un militant écolo ?


Pas seulement.


Parce que c’est un militant écolo QUÉBÉCOIS.


Et ça, ça aurait fait chier l’ouest du Canada.


LE FROMAGE


« Comment pouvez-vous gouverner un pays où il existe 258 variétés de fromage ? » demandait de Gaulle.


De la même façon, comment pouvez-vous gouverner un pays formé de deux régions qui défendent des valeurs incompatibles — comme des jumeaux siamois qui se détestent ?


C’est la question qui risque de hanter les prochaines nuits de notre PM.




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