L'Égypte rouvre sa frontière avec Gaza

Gaza: l'horreur de l'agression israélienne


La réouverture du point de passage de Rafah, le seul de l'enclave palestinienne qui ne soit pas contrôlé par Israël, vise à alléger le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza depuis cinq ans, selon les autorités égyptiennes.
Photo: AFP


Adel Zaanoun Agence France-Presse Rafah - L'Égypte a rouvert samedi à titre permanent sa frontière avec la bande de Gaza, autorisant pour la première fois depuis quatre ans la libre circulation des personnes, une mesure saluée par les Palestiniens, mais critiquée par Israël.
La réouverture du point de passage de Rafah, le seul de l'enclave palestinienne qui ne soit pas contrôlé par Israël, vise à alléger le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza depuis cinq ans, selon les autorités égyptiennes.
Dès l'ouverture du portail en début de matinée, un autobus, à bord duquel ont pris place une cinquantaine de passagers, et deux ambulances transportant des malades ont traversé le poste-frontière en direction du territoire égyptien, selon un correspondant de l'AFP sur place.
Quelque 200 autres personnes ont pénétré dans la salle d'attente du côté égyptien de Rafah, la ville frontalière située à cheval entre l'Égypte et la bande de Gaza.
Selon les modalités annoncées par l'agence officielle égyptienne MENA, le point de passage sera ouvert tous les jours de 9 h à 17 h locales, à l'exception des vendredis et des jours fériés. Seules les personnes seront autorisées à passer, pas les biens, selon une source de la sécurité égyptienne.
Les femmes palestiniennes de tout âge seront exemptées de visa, de même que les hommes âgés de moins de 18 ans ou de plus de 40 ans. L'exemption s'applique aussi aux Palestiniens voulant étudier en Égypte tant qu'ils ont une preuve de leur acceptation dans une université.
En revanche, les hommes âgés de 18 à 40 ans ont besoin d'une autorisation de la sécurité égyptienne.
L'annonce de cette réouverture avait été faite fin avril par l'Égypte deux jours après le parrainage par ce pays d'un accord de réconciliation entre les frères ennemis palestiniens, Hamas et Fatah.
Depuis que le président égyptien Hosni Moubarak a cédé le pouvoir sous la pression de la rue le 11 février, les nouvelles autorités ont desserré l'étau sur le passage de Rafah, qui n'était auparavant ouvert que de manière exceptionnelle, quelques jours par mois, pour des raisons humanitaires.
Pour Ghazi Hamad, un responsable palestinien au comité de liaison avec l'Égypte présent à la réouverture à Rafah, «la décision égyptienne est un fruit du changement en Égypte et de la réconciliation palestinienne. Cela va susciter une grande joie chez les Palestiniens après des années difficiles de blocus».
Il a dit qu'il ne fallait «pas s'inquiéter de trafics ou d'actes illégaux via la frontière, qui ne sont que des prétextes israéliens pour provoquer la panique».
Un autre responsable palestinien présent au poste-frontière a affirmé que les démarches administratives «se font facilement et nous assurons tous les moyens de confort aux voyageurs».
Pour sa part, un fonctionnaire égyptien, du côté égyptien de la frontière, a expliqué que les autorités oeuvraient «en vue d'aider nos frères palestiniens».
Le régime déchu de M. Moubarak était régulièrement accusé de complicité de fait avec le blocus pour son refus de maintenir le terminal ouvert, une décision qu'il justifiait en invoquant la lutte contre les trafics.
De très nombreux tunnels ont en effet été creusés sous la frontière entre l'Égypte et Gaza pour faire passer toutes sortes de marchandises, y compris des armes.
Imposé en juin 2006 après l'enlèvement d'un soldat israélien, le blocus de Gaza a été considérablement renforcé après la prise de contrôle du territoire en juin 2007 par le Hamas. Israël l'a assoupli après d'intenses pressions internationales en 2010, mais a maintenu un strict blocus maritime et l'interdiction des exportations.
«Sans un contrôle strict et efficace, l'ouverture de Rafah va permettre le trafic d'armes et l'entrée de terroristes d'Al-Qaïda et de l'Iran dans la bande de Gaza», s'est inquiété jeudi le ministre israélien du Développement régional Sylvan Shalom.


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