Sans entrer dans les détails du budget Marceau déposé le 20 novembre, je me permettrai de souligner un élément qui m’apparaît majeur pour le développement de la société québécoise, à savoir l’éducation.
Même si ce budget semble se donner bonne conscience en annonçant une augmentation de 1,8% des sommes consacrées à l’éducation, ce niveau de croissance réussit à peine à couvrir les coûts du système qui doit subir en plus une réduction de 150 millions $ des sommes qui lui étaient accordées en vertu d’un programme de péréquation scolaire.
Et Marie Malavoy, la ministre de l’éducation, de répliquer : « Oui, les commissions scolaires vont devoir se serrer la ceinture, mais il ne s'agit que de 150 millions sur un budget total de 8 milliards $. On ne voit pas comment ça pourrait avoir un impact sur les services aux élèves.»
Faux, rétorque Josée Bouchard, présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec qui évalue plutôt le manque à gagner à 214 millions $ par année scolaire, une somme qui s'ajoute aux compressions de 300 millions $ déjà exigées depuis deux ans. En réalité, conclut Mme Bouchard, «on nous demande d'absorber un demi-milliard de dollars de compressions sur trois ans, alors que nos frais d'administration représentent environ 500 millions $. C'est sûr que les services aux élèves sont compromis. »
Dans un contexte où l’éducation m’apparaît une des pierres angulaires fondamentales de l’avenir de notre jeunesse, il est inacceptable, voire inconséquent, de placer ce secteur vital de la société québécoise sur la voie d’une diète sévère et dangereuse quant à ses conséquences, particulièrement en ce qui a trait aux infrastructures nécessaires pour répondre adéquatement et rapidement aux besoins des élèves en difficultés d’apprentissage.
Par ailleurs, pour des raisons qui n’ont rien à voir avec des facteurs économiques, le gouvernement du Parti québécois a décidé de maintenir l’implantation de l’anglais intensif en 6ième année, prônée par l’ex-gouvernement libéral et critiquée sévèrement par le PQ en campagne électorale…une mesure que je qualifie d'irresponsable et de laxiste, compte tenu, d’une part, de l’utopie de penser que tous les élèves du Québec pourront surmonter avec succès les exigences d’un tel programme, et d’autre part, du paradoxe de demander aux immigrants de s’intégrer en français tout en soumettant leurs enfants à un cours d’anglais intensif en sixième année.
Henri Marineau
Québec
Budget Marceau
L'éducation à la diète
Laxisme inacceptable au sujet de l'anglais intensif en sixième année
Tribune libre
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplô...
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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com
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2 commentaires
Serge Jean Répondre
22 novembre 2012C'est pas possible, on ne peut tout de même pas se laisser dicter encore une fois notre carnet de route national, par une poignée de professeurs d'anglais syndiqué calvaire!
Il faut en finir avec les groupuscules d'intérêts de toutes sortes.
On en finit plus de descendre sur le mauvais quai avec ces bonyeux de moules zébrées qui s'accrochent à la coque.
VOS GUEULES! DÉBARASSEZ LE PONT, NOUS ON A UN VOYAGE IMPORTANT À TERMINER.
Jean
Raymond Poulin Répondre
22 novembre 2012Pleinement d’accord. L’anglais intensif en dernière année du primaire, dans le contexte québécois, est non seulement inconséquent mais criminel. Déjà que les étudiants, à leur entrée au cégep, écrivent le français de peine et de misère depuis le censé renouveau pédagogique, le nouveau gouvernement aurait dû se garder une petite gêne, lui qui descendait cette mesure en flammes lorsqu’il siégeait dans l’opposition.
Quant aux réductions budgétaires en éducation, voilà longtemps qu’elles ont atteint la limite du tolérable. Lorsque les écoles et les collèges n’arrivent même pas à entretenir correctement les lieux ni même à assurer la salubrité et la propreté des salles de toilette, il serait temps qu’Augias, outre ses écuries, s’occupe aussi de récurer ses chiottes plutôt que d’acheter des tableaux interactifs, alors qu’il peine à fournir des craies et des brosses pour les tableaux en ardoise.
Faudrait-il donc reprendre un slogan populaire en 2003 contre Charest? On n’a pas voté pour ça, Mme Marois.