Éducation

L’école «en souffrance»

La «mauvaise blague» de Legault

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Tribune libre

 




 


C’est le titre de l’ouvrage de la sociologue Marie-France Maranda en collaboration avec Simon Viviers, publié aux Presses de l’Université Laval. Après un an passé dans une école secondaire en milieu défavorisé, Mme Maranda attribue la détresse des enseignants à une multitude de facteurs: l’intégration d’un trop grand nombre d’élèves en difficultés, le manque de temps, les situations d’urgence, la complexité des tâches, la lourdeur de la bureaucratie, la précarité de l’emploi.

Ce portrait négatif est-il attribuable au fait qu’il provient d’une école en milieu défavorisé? Mme Maranda réplique que la deuxième partie de la recherche, présentement en cours, tend à démontrer des résultats comparables d’une école à l’autre, peu importe le milieu.

Dans ces circonstances, il ne faut pas s’étonner que 20% des nouveaux enseignants abandonnent la profession au cours des cinq premières années! À mon sens, il est urgent que l’école soit remise entre les mains des principaux intervenants en éducation, soit l’équipe-école et les parents.

Pour ce qui est des ressources humaines et matérielles inhérentes aux problèmes engendrés par les élèves éprouvant des besoins particuliers, il appartient au gouvernement de dégager les fonds nécessaires, selon moi, le rôle prioritaire qu’il devrait jouer et ce, pour le plus grand bien des enseignants et le meilleur épanouissement de notre jeunesse sur les bancs d’école.

La «mauvaise blague» de Legault

À force de trôner sondage après sondage comme le roi de la scène politique au Québec, le premier ministre François Legault agit parfois comme s’il était dans son salon avec des amis, ce qui l’autorise à lancer de mauvaises blagues à ses amis d’en face. Or, cette fois-ci, c’est le député libéral de Mont-Royal, Pierre Arcand, qu’il a choisi comme dindon de la farce.

L’histoire se déroule au moment où Pierre Arcand s’apprête à poser une question au Salon bleu. Au même moment, François Legault, hors micro, lance: «Il est pas mort, lui?», Une blague pour le moins «déplacée» qui démontre à quel point la CAQ prend de plus en plus ses aises à l’Assemblée nationale.

Et pourtant, la réalité est que la CAQ a remporté 37,4% des voix contre 57,9 % pour les trois autres partis. Or, François Legault a développé une tendance à oublier que les députés des partis d’opposition sont plus nombreux que l’ensemble de ses députés et, qu’en ce sens, il devrait faire preuve de civilité envers eux, d’autant plus que Pierre Arcand fait partie de la vieille garde et qu’il a consacré une bonne partie de sa vie à la politique active.

En terminant, je vous laisse sur cette pensée de la journaliste, écrivaine et femme politique française, Françoise Giroud: «Souvent, ceux qui sont au pouvoir se croient invulnérables». Le pouvoir quasi absolu de François Legault aurait-il contribué à développer chez lui un sentiment d’invulnérabilité? Le cas échéant, il aurait tout avantage à retrouver l’humilité dont il vante les mérites régulièrement, et à s’adresser à ses adversaires avec tout le respect qu’ils méritent…


Henri Marineau, Québec


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Henri Marineau2016 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • Normand Bélair Répondre

    2 mai 2022

     «À mon sens, il est urgent que l’école soit remise entre les mains des principaux intervenants en éducation, soit l’équipe-école et les parents.»


    Je trouve bien loin, le temps, où les enseignants enseignaient. Aujord'hui, il y a tellement d'intervenant que très peu se fait.


    Je crois qu'il faut garder ça simple: établir la matière, et que l'enseigant l'enseigne. Point.


    Pas de comité sans fin de parents, de directeur, de commission scolaire, d'éleves, de particiapants communautaire...assez.


    Tant qu'a moi, j'éliminerais toute la bureaucratie intermédaire, laissez l,enseignant tranquille.


    Cessez d'occuper l'enseignant avec des réunions sans fin, laissez ces gens enseigner.


    Il ne faut pas non plus, avoir peur de dénoncer la trop grande quantité d'immigrants qui sature nos classes; cessons cette folie du 50k de nouveaux venus à tous les ans.


    Gardons ça simple, respectez-les, et les enseignants resterons.