D’entrée de jeu, je voudrais dissiper toute confusion sur notre système d’éducation que certains qualifient péjorativement de système à trois vitesses en faisant référence aux écoles privées, aux écoles publiques à projets particuliers et aux écoles publiques dites régulières incluant les élèves à besoins particuliers. Or, à mon sens, partant du fait établi que tous les enfants ne naissent pas avec le même rythme d’apprentissage, ce dernier critère devrait servir de base au classement des différents types d’écoles.
Ensuite, pour ce qui est du retrait des subventions versées aux écoles privées comme le préconisent plusieurs experts, il m’apparaît pertinent de spécifier que les écoles privées reçoivent du gouvernement des subventions qui correspondent à 60 % de ce qui est versé à l'école publique pour un élève régulier, ce qui implique que les parents doivent débourser 40% des frais de scolarité. Or dans l’hypothèse où les écoles privées devenaient publiques, les frais encourus par le gouvernement seraient majorés de 40% par élève, soit une augmentation substantielle des argents puisés dans les poches des contribuables québécois.
D’autre part, selon des recherches effectuées sur l’intégration des élèves à besoins particuliers à l’intérieur des groupes réguliers, il a été prouvé que ces élèves, au lieu d’être motivés par les élèves réguliers, subissaient une baisse de motivation pouvant conduire malheureusement jusqu’au décrochage scolaire.
Au début des années soixante, le Rapport Parent décrétait le principe de l’admissibilité à l’école pour tous les jeunes du Québec du primaire au secondaire. L’avènement des écoles publiques à projets particuliers, tels les sports-études et les arts-.études, vient confirmer l’importance de reconnaître le rythme d’apprentissage des élèves. Enfin, je suis d’avis que le ministère de l’Éducation devrait instaurer une demi-journée d’activités parascolaires à l’horaire des groupes réguliers, une mesure qui permettrait aux élèves de se sortir du train train quotidien et, par ricochet, d’être mieux disposés sur les bancs d’école.
Le «mâle alpha» ou le retour en arrière
Nous avons assisté à l‘émergence du féminisme, place maintenant au masculinisme, un mouvement qui prend de plus en plus d’expansion dans le monde, y compris au Québec. Selon les partisans de ce mouvement, l’homme a besoin de retrouver son identité dans un monde dans lequel les rôles des hommes et des femmes sont entremêlés, d’où le retour aux valeurs traditionnelles. Le «mâle» revendique les rôles qui lui étaient dévolus historiquement dans un temps pas si lointain, notamment la domination sur sa femme, espérant de la sorte redevenir l’«alpha», l’acteur principal de la vie en couple, la femme incarnant la soumission. Et, croyez-le ou non, certains couples adhèrent librement à ce mode de vie. Pour vous donner une petite idée de l’ampleur du phénomène, le mot-clic #alphamale comptait près de 900 millions de vues sur TikTok en 2023.
Or à mon avis, l’homme et la femme jouent des rôles complémentaires dans le tissu social, et forcément dans un couple. Le mouvement féministe a certes contribué à une crise d’identité de la part de l’homme qui cherche à retrouver sa place dans la société. En revanche, je suis d’avis que la domination ne peut qu’engendrer une collision brutale et déterminante au sein d’un couple du XXIième siècle. Conséquemment, il m’apparaît essentiel que l’homme retrouve ses repères et se réapproprie son rôle à l’intérieur d’un couple, notamment celui d’accompagnateur dans un projet d’émancipation des deux partenaires.
Enfin je respecte la libre expression pour tous pour autant qu’elle soit reconnue par tous. Aussi, en vertu du principe de l’égalité des sexes reconnu officiellement par l’Organisation des Nations Unies, je m’objecte fermement au retour en arrière drastique et déshumanisant tel que prôné par les «mâles alpha».
Henri Marineau, Québec
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