L’assurance autonomie entraînera-t-elle une privatisation accrue ?

Tribune libre

Contribution de Jacques Fournier, responsable du dossier santé à l’Association québécoise de défense des droits des retraités (AQDR), au panel du colloque de l’Association québécoise de gérontologie (AQG) sur l’assurance autonomie. Drummondville, le 22 mars 2013. Les panelistes pouvaient poser chacun une question au ministre Réjean Hébert à la suite de la présentation par le ministre de son projet.
Question au ministre M. Réjean Hébert
Monsieur le ministre,
Ma question porte sur la qualité des services qui seront offerts dans le cadre de l’allocation de soutien à domicile (ASA). Pour nous, à l’AQDR, la question de la qualité des services offerts est importante. Le personnel doit être bien formé, bien encadré, rémunéré de façon à ce que le taux de rotation ne soit pas trop élevé, etc. Nous nous demandons si une dispensation plus importante des services par le secteur privé nous permettrait d’atteindre les standards de qualité que nous recherchons.
Nous avons lu – et vous avez probablement lu vous aussi – des études qui vérifient si la qualité des services offerts dans le public et dans le privé sont équivalents. Une recherche, menée par Margaret McGregor et Lisa Ronald de l’Institut de recherche en politiques publiques (IRPP), publiée en 2011, démontre qu’il y a davantage de chances d’avoir des services de moins bonne qualité dans les établissements privés de soins aux aînés, que dans les établissements publics. Attention : la conclusion de l’étude est subtile. Les chercheures ne disent pas que les services ne sont pas bons dans le privé et bons dans le public. Elles disent qu’il y a plus de chance (ou de malchance !) d’avoir des services de moins bonne qualité dans les établissements privés. Il y a toute une littérature scientifique, aux États-Unis et en Europe, qui va dans le même sens.
Le cas des ressources intermédiaires, qui sont des ressources privées à contrat, est éclairant à cet égard. Une place y coûte annuellement environ 35 000 $ comparativement à 60 000 $ dans un CHSLD. L’une des raisons, ce n’est pas la seule, c’est que le personnel y gagne autour de 12 $ de l’heure comparativement à environ 18 $ dans les CHSLD. Évidemment, le taux de rotation du personnel est plus élevé dans les RI, avec tous les effets négatifs que l’on connaît sur la continuité des services. Les RI constituent une manière de privatisation car une bonne partie de leur clientèle était auparavant orientée vers les CHSLD, c’est-à-dire les personnes requérant entre deux et trois heures de soins par jour. Bref, l’assurance-autonomie va-t-elle elle aussi conduire à davantage de privatisation des services publics ?
La suite sur
http://www.chronijacques.qc.ca/2013/03/assurance-autonomie-qualite/

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Jacques Fournier98 articles

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1 commentaire

  • Jacques Fournier Répondre

    2 avril 2013

    Nouvel hyperlien pour la suite du texte
    http://www.aqdr.org/com-com/avril_13/ass-aut-mars-2013.pdf