« La chose la plus difficile au monde est de suivre à la trace n’importe quelle idée jusqu’à sa source. « ( Edward Mandell HOUSE )
3ème Partie
Ultime remontée du courant : De la Banque d’Angleterre à l’empire des Rothschild
L’arrière monde religieux des théories économiques
» L’argent n’a pas de patrie; les financiers n’ont pas de patriotisme et ils n’ont pas de décence; leur unique objectif est le gain. »
Napoléon Bonaparte
1 – Jacques Attali, les juifs et le capitalisme
2 – L’alliance du sang et de l’argent
3 – Un arrière-monde biblico-talmudique
4 – L’usure, un sacerdoce
5 – L’usure, l’usurier et l’Eglise
6 – L’arrière-monde religieux des théories économiques contemporaines
7 – Panorama mondial en guise de conclusion
1 – Jacques Attali, les juifs et le capitalisme
Avant d’en venir à une étude aussi détaillée que possible des conditions dans lesquelles est née la première banque centrale européenne – la banque d’Angleterre – puis à l’analyse de la naissance de la dynastie qui règne sur tout ce qui, de près ou de loin concerne l’argent – la dynastie des Rothschild – il m’a semblé important d’examiner la psychologie de ceux qui se réclament de cette activité à partir d’un exemple concret. On comprend alors à quel point les financiers sont taraudés par un désir d’honorabilité. Il s’agit de briser l’image de l’usurier et du spéculateur avides et de la remplacer par celle d’un gestionnaire vertueux, soucieux de la morale sociale, au service de Dieu, du progrès et du bien-être de l’humanité, et cela par la grâce du prêt à intérêt qui seul serait en mesure d’assurer le financement des investissements et le développement industriel.
Alors que Max Weber avait fait des protestants les créateurs du capitalisme moderne, Jacques Attali rejette vigoureusement cette prétention et attribue au judaïsme l’origine de la pensée économique moderne tout en insistant sur la mise en place d’un capitalisme à fois efficace et éthique.
Pourquoi accorder autant d’importance à Attali? Parce qu’il est le seul à avoir établi un lien direct entre la judéité et l’argent et à s’en être ouvertement félicité. Pour la première fois, on se trouve en face d’une réalité anthropologique. L’activité financière débarque dans la psychologie, dans l’étymologie, dans la sociologie et dans la religion.
C’est pourquoi l’ouvrage Les Juifs, le Monde et l’Argent m’a semblé un document particulièrement éclairant à décortiquer quelque peu, avant d’entreprendre l’analyse, sur un terrain plus factuel, de la manière dont la naissance des banques centrales occidentales est liée aux mythes bibliques, aux injonctions des Talmud et à la psychologie des membres de ce groupe humain.
*
Quel meilleur guide que l’ancien conseiller du prince à la cour du monarque, François Mitterrand, afin de comprendre pourquoi l’essentiel du système financier mondial se trouve dirigé ou possédé par des représentants du peuple juif? Dans une longue interview parue dans l’Express du 10 janvier 2002, Jacques Attali annonce, explicite et défend par avance le thème particulièrement audacieux de son ouvrage – Les Juifs, le Monde et l’Argent – thème qui aurait attiré les foudres sur quiconque aurait osé l’aborder sans bénéficier du parapluie de l’omniprésence médiatique de l’auteur et de sa participation à la communauté dont il analyse les rapports à l’argent.
« Je me suis toujours demandé ce qu’il y avait de fondé dans tout ce qui était raconté, y compris le pire, sur le rapport des juifs au monde et à l’argent. J’ai voulu aborder cette question de front, avec franchise et honnêteté, à travers une longue enquête historique, et ma conclusion est que les juifs ont toutes les raisons d’être fiers de cette partie de leur histoire« , écrit-il.
La presse, accoutumée à accabler et à insulter toute démonstration de l’évidence que décrit Attali a accueilli cet ouvrage iconoclaste concernant les relations étroites qui existent entre le judaïsme et le capitalisme, avec une sorte de stupeur indignée et a finalement préféré passer sous silence des propos qui bouleversent les codes véhiculés par les médias officiels.
Même si certaines affirmations prêtent à sourire dans la volonté de l’ancien conseiller du prince de brosser une image d’Epinal des motivations des usuriers (« Certains sages considèrent que prêter aux non-juifs est un devoir, pour les aider à s’enrichir » ), surtout lorsqu’il ajoute candidement: « Comme les prêts sont de très courte durée – un an ou moins – et à des taux d’intérêt très élevés, de l’ordre de 50 à 80%, l’accumulation va très vite » – il n’en demeure pas moins que les quarante premières pages de son ouvrage représentent une contribution anthropologique importante à la compréhension des relations entre le capitalisme et le judaïsme dans sa forme talmudique.
2 – L’alliance du sang et de l’argent
Dans un texte intitulé L’usure, axe central de l’histoire du monde, j’ai tenté de brosser le tableau des aléas et des péripéties qui, au cours des siècles ont opposé juifs et chrétiens sur la question socialement et politiquement cruciale du prêt à intérêt, c’est-à-dire de l’usure et j’ai montré que le fondateur du christianisme lui-même avait payé de sa vie sa tentative de lutter contre l’escroquerie des marchands et des changeurs qui sévissaient à l’entrée du Temple de Jérusalem ( Voir: 1 – La colère de Jésus contre les usuriers du temple de Jérusalem ; 2 – A mort, le contestataire du système usuraire du temple !)
Longtemps, le christianisme s’est élevé contre l’usure au nom des principes évangéliques. Gagner de l’argent sans travailler était considéré comme une activité malsaine. Pour saint Ambroise (337-397) « tout ce qui s’ajoute au capital est usure » (Patrologie latine, t. XIV), 778); pour Thomas d’Aquin, « le vol usuraire est un péché contre la justice » (Somme théologique)
En effet, le prêteur s’enrichit par le seul écoulement du temps, qui fait fructifier l’argent considéré comme un bien parmi d’autres, car l’intérêt, écrit Attali, « est la marque de la fertilité de l’argent » et « la richesse, un moyen de servir Dieu« . Il en conclut logiquement que « pour un juif, la pauvreté est intolérable », alors que « pour un chrétien, c’est la richesse qui l’est« .
La nature humaine étant ce qu’elle est, l’héroïsme moral et l’ascèse des premiers chrétiens qui se refusaient à l’usure, se sont peu à peu fanés et ont fini par pourrir, si bien que les sociétés chrétiennes ont suivi la pente des vices inhérents à leurs pulsions et se sont converties, elles aussi, aux délices du gangstérisme des pratiques usuraires (Voir: 9 – L’Eglise catholique et l’usure)
Mais la partie la plus intéressante de l’ouvrage d’Attali concerne l’analyse étymologique des mots hébreux, ce qu’il appelle joliment un « voyage sémantique« : « On ne peut rien comprendre à la pensée juive, en particulier à son rapport à l’argent, si l’on ne s’intéresse pas au sens des choses tel que le révèle la généalogie des mots qui les désignent. » (p. 37)
Le rapport du judaïsme au capitalisme est donc lié en profondeur à la structure même de son vocabulaire et la structure de son vocabulaire est liée à sa manière de penser, donc à son identité profonde. C’est pourquoi, écrit l’auteur, il s’agit de « débusquer des points communs entre des mots qui s’écrivent avec les mêmes consonnes » – en hébreu, on n’écrit pas les voyelles – et donc de découvir « des invariants communs » à des faits ou à des actes apparemment étrangers les uns aux autres, par le simple jeu de la vocalisation des voyelles.
J’en viens à l’analyse qu’il fait du mot argent au sens de richesse, présent trois cent cinquante fois dans la Bible et qui s’écrit, précise Attali à l’aide de trois consonnes: KSF. Selon que ces consonnes sont vocalisées avec la voyelle a, e ou o, on obtient le désir, la réclamation d’un dû, l’envie, la nostalgie, le vol, la langueur (devant un désir impossible à satisfaire), l’amour, la passion. Tous ces mots inter-agissent entre eux si bien que consciemment ou inconsciemment, ces sentiments sont en relations non seulement entre eux, mais avec l’argent qui permet de les satisfaire ou de s’en rendre le maître et qui, étymologiquement parlant, figure leur matrice originelle. La Bible l’exprime d’ailleurs en toutes lettres: « L’argent et le désir sont indissolubles et insatiables. » (L’Ecclésiaste, 5-10)
Mais l’argent, c’est aussi la monnaie, c’est-à-dire le numéraire bien concret, celui qu’on tient dans la main et qu’on peut manipuler. Et là, les correspondances sont saisissantes. En effet, l’argent-monnaie au sens de redevance due se dit DaMim et le sang DaM (mais il s’écrit DaMim au pluriel). Sang et monnaies sont donc un seul et même vocable. Attali insiste sur cette rencontre sémantique particulièrement révélatrice – « dangereuse et lumineuse proximité« , écrit-il – le mot, DaMim, désignant à la fois l’argent sous la forme de richesse à thésauriser et le sang, car ce liquide, comme l’argent n’est pas réductible à l’unité. Le sang coule, il est abondant et il est bien rare qu’on ne dispose que d’une seule pièce de monnaie. « L’argent, substitut du sang: on asperge l’autel avec le sang (DaM) de l’animal sacrifié acheté avec l’argent (DaMim) de celui qui offre le sacrifice. » ( Attali, op.cit., p. 40).
C’est donc au coeur même du vocabulaire hébreu que surgissent tout à coup les tables des « changeurs » et les flots de sang des sacrifices de bestiaux (voir: 4 – Le déroulement des sacrifices dans le temple de Jérusalem) . La superposition du sang et de la monnaie en un même vocable interchangeable ouvre d’un seul mouvement la porte d’accès à la chambre des sacrificateurs et aux usuriers qui tentaient d’extorquer le plus d’argent possible aux pauvres pèlerins qui croyaient que le temple était une « maison de prière » et qui se retrouvaient dans une « caverne de brigands« .
Lorsque le temple érigé par Hérode sera détruit, que cesseront les égorgements religieux de bestiaux et que les ruisseaux de sang tariront à Jérusalem, l’argent demeurera orphelin de son lien psychologique avec les sacrifices, c’est-à-dire avec le noyau dur de son rituel. Attali en est conscient : « Le peuple juif, écrit Attali, fait de la monnaie l’instrument unique et universel d’échange, tout comme il fait de son Dieu l’instrument unique et universel de la transcendance. » (p. 41)
3 – Un arrière-monde biblico-talmudique
Attali est le seul théoricien du judaïsme qui ait lié d’une manière aussi étroite l’omniprésence des juifs dans l’univers de l’argent à leur religion. Il est impossible de comprendre l’évolution du système financier mondial si l’on ignore à quel point le quasi monopole que le peuple hébreu exerce depuis les origines sur son fonctionnement en Occident est lié au contenu de la Bible et des Talmud: « Les deux textes fondamentaux sont le Talmud de Jérusalem, au IVe siècle, et celui de Babylone, au VIe siècle [de notre ère], qui apportent d’énormes innovations, souvent très détaillées, sur l’organisation sociale. (…) Pratiquement tous les problèmes de l’économie moderne y sont traités, qu’il s’agisse de la publicité, de l’environnement, de la fiscalité directe et indirecte, du droit du travail, du droit de grève, de l’héritage, de la solidarité, etc. », affirme Attali dans son interview.
L’auteur insiste sur l’élément dominant de l’identité juive, à savoir le nomadisme – antérieur, évidemment, à l’occupation de la Palestine historique – nomadisme qui a permis aux Hébreux antiques déportés à Babylone et émigrés volontaires à Alexandrie et dans l’empire romain dont ils suivaient les conquêtes des légions, jusqu’à ceux de la dispersion durant des siècles dans toute l’Europe, nomadisme, dis-je qui leur aurait permis d’acquérir une compétence financière et commerciale particulièrement efficace: « Ils inventèrent en particulier le chèque, le billet à ordre, la lettre de change » vante Attali.
Affirmation présomptueuse et fausse. Attali attribue aux commerçants juifs la création de mécanismes financiers élaborés et d’un système économique complexe qui existaient dans l’empire assyrien deux millénaires avant notre ère, comme le révèlent des fouilles récentes en Anatolie, et cela à une époque où Jérusalem n’était même pas un village. Malgré les efforts titanesques de l’actuel Etat, qui creuse partout où il espère trouver une trace du passé mythique d’Israël pour tenter de donner une crédibilité historique aux récits bibliques et grâce aux travaux des archéologues Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman (,La Bible dévoilée. Les nouvelles révélations de l’archéologie, 2001 ,trad. Ed. Bayard 2002) , il est avéré qu’au Xe siècle, Jérusalem « était un petit village de montagne qui dominait un arrière-pays à l’habitat dispersé » (p.118), alors que de puissants empires s’épanouissaient entre le Nil et l’Euphrate depuis plus d’un millénaire.
D’ailleurs la totalité de « l’Israël » de l’époque (environ mille ans avant notre ère) n’avait pas d’existence politique au sens moderne et ne comptait que quelques milliers de fermiers et d’éleveurs nomades. Quant à l’auteur de l’ouvrage capital sur les découvertes bibliques récentes, l’Italien Mario Liverani (La Bible et l’invention de l’histoire, 2003, trad. Ed. Bayard 2008) il conclut que « l‘image que l’on se fait de Jérusalem à l’époque de David, et davantage encore sous le règne de son fils, Salomon, relève, depuis des siècles, du mythe et de l’imaginaire romanesque. « (p.208) A l’évidence, ces deux « rois« ,largement légendaires, ont, certes, existé, mais plutôt comme chefs de bande ou chefs de villages.
Il est plus que probable que lors de leur séjour forcé à Babylone au cinquième siècle avant notre ère, les Judéens ont eu connaissance des techniques financières complexes utilisées par les fonctionnaires des brillants empires mésopotamiens et qu’ils se les ont appropriées.
Or, l’imagination romanesque d’un économiste aliéné par son mythe religieux présente de la horde qui était censée avoir fui la servitude en Egypte le tableau d’un Etat moderne, organisé et policé, bref, le frère jumeau des Etats européens actuels: « Les exigences de la guerre et de l’économie les y poussent. Il faut des impôts, un budget, de la monnaie, des règles de propriété. Dans une impressionnante éclosion de lois et de procédures s’expérimentent certaines des valeurs et certains des principes de l’économie de marché qui serviront de base aux lois de l’Occident pour les trois millénaires à venir » ! (Attali, p. 43) Les biblistes s’arracheraient les cheveux s’ils avaient le courage de lire de semblables sornettes.
D’ailleurs ce n’est pas le seul « emprunt » que les scribes judéens ont fait aux textes et aux dieux des empires voisins. A partir du moment où il est établi que les tablettes de pierre ramenées par le Moïse imaginaire sont une copie d’un épisode semblable emprunté à un dieu babylonien et où les dix commandements sont une reprise du Code babylonien d’Hammourabi, le Pentateuque ou Torah ainsi que les Livres des Rois deviennent des chapitres d’une vaste épopée imaginaire racontant sur le mode héroïque l’histoire rêvée d’une petite peuplade sans passé glorieux, constamment vaincue ou occupée par de puissants voisins, coincée entre deux fastueux empires – l’Egypte des Pharaons et les empires assyro-babyloniens – il n’existe, évidemment pas de raison de lire ces textes autrement que d’un point de vue symbolique et anthropologique. « Il s’agit de la peinture d’un passé idéalisé, d’une sorte d’âge d’or nimbé de gloire. » (Liverani, p.201)
« L’erreur ne devient pas vérité parce qu’elle se propage et se multiple; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit », écrivait le Mahatma Gandhi.
4 – L’usure, un sacerdoce
Dans sa « légende dorée du judaïsme », Attali insiste constamment sur le rôle de l’argent comme « moyen de servir Dieu », « d’être digne de lui ». Il éprouve le besoin de préciser: « A condition que ce soit une richesse créée, une mise en valeur du monde et non pas une richesse prise à un autre. Les biens fertiles (la terre, le bétail) sont donc particulièrement recherchés. » Il semble que les riches troupeaux du légendaire patriarche Abraham en route vers le pays de Canaan ou le tableau de la prospérité agricole de Job avant que son Dieu, quelque peu vicieux, le conduise à la ruine, hantent l’imagination d’Attali.
Le Vatican, directement branché sur l’au-delà, comme chacun sait, a reconnu en 2002 que les règles morales prétendument attribuées à Moïse n’ont pas été dictées par Dieu et le professeur Yaïr Zakovitch, spécialiste de littérature biblique à l’université hébraïque de Jérusalem explique que « même la sortie Égypte, sous la conduite de Moïse, ne doit plus être envisagée sous l’angle historique, mais comme une fiction littéraire constitutive d’une idéologie politique et religieuse…« , confirmant, si besoin est, les travaux des archéologues américains cités ci-dessus et de l’éminent bibliste italien, Mario Liverani.
Les fouilles archéologiques sont cruelles car la vérité est cruelle: rien de la grandeur mythique d’Israël n’est confirmé. Il faudra donc finir par accepter qu’Abraham, Moïse, Josué, Samuel, les Juges sont des personnages mythiques: mythiques également la sortie d’Egypte, la conquête de Canaan et la chute de Jéricho, mythique le fastueux royaume unifié du roi David, mythiques les splendeurs du palais du roi Salomon, l’homme aux sept cents épouses et aux trois cents concubines … « L’objectif des auteurs est d’exprimer des aspirations théologiques et non de brosser d’authentiques portraits historiques« , écrivent les auteurs de La Bible dévoilée, Les nouvelles révélations de l’archéologie, (p.225) Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman.
C’est pourquoi, lorsqu’il quitte l’imaginaire biblique, Attali reprend pied dans la réalité de la spécialisation financière à laquelle les juifs se sont adonnés par goût, par talent ou par contrainte partout où leur nomadisme volontaire les avait conduits, puisqu’ils étaient les seuls, en Europe, à jouer le rôle de prêteurs « l’une des rares activités qui leur sont autorisées au milieu d’un océan d’interdictions professionnelles. » Mais, ajoute-t-il, c’était aussi « une obligation: souvent, une communauté n’est tolérée dans une ville que si elle accepte d’assurer ce service« .
Dans son ouvrage Deux siècles ensemble, 1795-1995, tome I, Alexandre Soljenitsyne décrit la manière dont les usuriers assuraient leur « service » auprès des populations autochtones: « Ayant appris que les juifs, par goût du lucre , soutiraient du blé lors des beuveries, puis en faisaient derechef de l’eau-de-vie, affamant ainsi les paysans , Derjavine ordonna de fermer leur distillerie dans le village de Liozno. Dans la foulée, auprès de gens simples mais raisonnables , comme auprès des nobles, des marchands et des villageois, il recueillit des renseignements concernant la façon de vivre des juifs , leurs industries, leur façon d’abuser et toutes sortes de ruses et de subterfuges par lesquels ils réduisaient à la famine les pauvres et stupides villageois. » (Derjavine, Oeuvres en 9 volumes , Saint Petersbourg. 1864-1883, t.6, pp. 690-691, cité par Soljenitsyne, p. 51, trad. Fayard 2001)
On est loin du goût pour l’exploitation agricole, du bétail et des terres cités ci-dessus et dont les « nomades » juifs auraient été friands! Mais Attali n’est pas à une contradiction près dans sa volonté d’éviter de regarder le réel historique et de se réfugier dans les fumées du mythe biblique.
« Service« , « obligation« , mais aussi « devoir« , Attali vient d’inventer le scoutisme financier. Malgré le « risque d’être haïs pour services rendus« , « prêter aux non-juifs est un devoir, pour les aider à s’enrichir« . Avec un intérêt annuel de cinquante à quatre-vingts pour cent, il y a peu de chances que l’emprunteur s’enrichisse, contrairement à l’usurier.
On comprend, dans ces conditions, que « pour le peuple juif (…) il n’y a aucune raison d’interdire le prêt à intérêt à un non-juif, car l’intérêt n’est que la marque de la fertilité de l’argent. En revanche, entre juifs, on doit se prêter sans intérêt, au nom de la charité. » D’ailleurs, le Deutéronome (23, 20) ne disait-il pas déjà: Tu ne prêteras pas à intérêt à ton frère, qu’il s’agisse d’un prêt d’argent ou de vivres, ou de quoi que ce soit dont on exige intérêt. À l’étranger tu pourras prêter à intérêt, mais tu prêteras sans intérêt à ton frère. » Pas de doute, il y a frère et frère! En l’espèce, les chrétiens ne sont pas des « frères« .
Nous arrivons au coeur du sujet. Il y a donc des règles pour les juifs et d’autres pour les non-juifs, et cela, d’ailleurs conformémement aux prescriptions des textes bibliques et des Talmud qu’Attali suit à la lettre. Quel dommage que notre talmudiste financier ait omis de préciser comment, concrètement s’opèrerait la discrimination ! Un certificat de judéité devrait-il être présenté au guichet des banques? C’est avouer que l’intérêt du prêt est une forme de vol rationalisé et dissimulé sous l’expression « fertilité de l’argent« .
Il faut croire Kafka lorsqu’il disait que son oeuvre est comique. Comique La Colonie pénitentiaire, comique Le Procès, comique La Métamorphose.
Kafka nous fournit peut-être une clé de lecture des Talmud à laquelle les non-juifs n’avaient pas pensé, prenant innocemment leur contenu au pied de la lettre! Ainsi, les innombrables conseils sur les moyens de dépouiller les « goïms » et les précisions particulièrement crues sur les pratiques sexuelles auxquelles il est permis aux juifs de se livrer avec des bambins de quatre ans – non juifs, comme il se doit – ou avec des animaux, constitueraient l’ouvrage le plus hilarant de la littérature mondiale, une manière de condensé d’humour au second ou au troisième degré, ou de « théologie de l’absurde« , comme il existe un « théâtre de l’absurde« .
Dans l’introduction à son Analyse spectrale de l’Europe, le grand connaisseur de l’esprit des peuples, Hermann von Keyserling écrivait: « Le caractère national par lui-même ne garantit à aucune nation une valeur quelconque. On ne peut pardonner à qui exalte un peuple aux dépens des autres, à qui prétend qu’un peuple est supérieur au sens absolu, tandis que les autres seraient inférieurs. »
Quant à Sigmund Freud, il insiste, dans le portrait féroce qu’il brosse du Président Woodrow Wilson, sur la puissance d’entraînement d’un homme ou d’un groupe obsédés par un but unique, celui d’imposer au monde l’anomalie psychique de se prétendre d’une essence différente à celle des autres humains et de s’imaginer les chouchous d’une divinité particulière: « Les fous, les visionnaires, les hallucinés, les névrosés et les aliénés ont, de tout temps, joué un grand rôle dans l’histoire de l’humanité (…). Ce sont précisément les traits pathologiques de leur caractère, l’asymétrie de leur développement, le renforcement anormal de certains désirs, l’abandon sans réserves ni discernement à un but unique qui leur donnent la force d’entraîner les autres à leur suite et de vaincre la résistance du monde.« (Sigmund Freud, Le Président Wilson)
Ainsi, « l’abandon sans réserves » d’un groupe volontairement séparé du reste de l’humanité au « but unique » de son destin, celui de reconquérir, après une parenthèse de mille neuf cents ans environ, une des terres les plus anciennement habitées et politiquement organisées de la planète – la ville de Jéricho existait déjà sept millénaires avant que soit détectée l’existence d’un village sur le site de Jérusalem – cet abandon « sans réserves ni discernement » répond de manière troublante à la pathologie psychique que décrivait Sigmund Freud à propos du Président Woodrow Wilson et qui, pour être partagée par un groupe d’individus, n’en demeure pas moins une pathologie.
D’ailleurs, on ne peut que constater que cette pathologie collective a bel et bien vaincu la « résistance du monde » et qu’elle a joué « un grand rôle dans l’histoire de l’humanité« , puisqu’elle a non seulement influencé de manière décisive l’établissement et le fonctionnement de tout le système financier, mais qu’elle est devenue le pilier géopolitique de la politique internationale contemporaine.
5 – L’usure, l’usurier et l’Eglise
Dans la pièce d’Alfred Jarry, le père Ubu déclare que « s’il n’y avait pas de Pologne, il n’y aurait pas de Polonais« . Parodiant cette tournure, nous pouvons dire que s’il n’y avait pas d’usuriers, il n’y aurait pas d’usure …et le monde vivrait dans la prospérité. On ne peut donc écarter la psychologie et l’anthropologie de l’analyse économique. Conçu par le cerveau humain, tout système ne fonctionne que grâce aux innombrables petites mains qui le mettent en mouvement.
Or, Jacques Attali se félicite de ce que, durant des siècles, les juifs aient été des usuriers prospères et même qu’ils aient rempli un rôle social irremplaçable. L’analyse des racines théologico-psychiques qu’il développe librement éclaire les mécanismes qui ont permis aux juifs de mettre une grande partie du commerce de l’argent entre leurs mains.
Bien que le quatrième concile de Latran en 1215 ait durement condamné le fait d’acquérir un profit sans travail et sans risque puisqu’il a assimilé le prêt à intérêt, donc l’usure, à un péché mortel, des usuriers chrétiens, les Cahorsins – à l’origine des marchands originaires de la région de Cahors – et les Lombards, originaires du Piémont, furent de rudes concurrents des juifs en Flandres et en Suisse notamment. Ainsi, à Berne, Fribourg, Lucerne, l’achat d’un « privilège » leur permit de tisser un véritable réseau d’établissements gérés par des associés appartenant aux mêmes familles. Partout où les usuriers prennent racine, ils reproduisent ce type de développement par métastases de proche en proche.
L’Eglise a été une marâtre sévère qui a longtemps voué les usuriers chrétiens aux flammes et aux tourments de l’enfer ainsi qu’à l’opprobre public de sa famille, puisque certains diocèses refusaient au défunt une sépulture chrétienne dans le cimetière de la paroisse, lequel en général, entoure l’église du village . La dépouille de Molière, au XVIIe siècle eut encore à subir cette avanie et Voltaire, le pourfendeur des papistes, se confessa en grande pompe à la fin de sa vie afin de ne pas « finir à la voierie« .
Mais l’Eglise sait rétropédaler sur ses principes. Comme en l’absence de toute banque le prêt à intérêt était devenu une quasi nécessité économique avec le développement du commerce et de l’artisanat, devenue une mère bienveillante elle a fini par trouver une solution qui satisfaisait tout le monde: elle inventa le sas du purgatoire. Les usuriers chrétiens repentis et surtout ceux qui avaient alimenté généreusement les oeuvres pieuses du clergé, ne seraient pas automatiquement propulsés dans les flammes de l’enfer et feraient dorénavant un petit séjour de repentance dans un lieu intermédiaire, où ils seraient soumis à une purgation de leurs péchés. Il n’a pas été précisé clairement la localisation de cette sorte de vestibule à deux sorties, puisque l’une pouvait vous propulser dans les cieux au bout d’un temps difficile à évaluer et l’autre vous précipiter dans les flammes infernales en cas de récalcitrance avérée.
Dans la foulée, il a été créé une nouvelle catégorie de péchés, le péché véniel , du latin venia, qui signifie pardon, indulgence, grâce, bienveillance. Un petit péché pardonné d’avance figure désormais à côté des gros péchés mortels.
Depuis lors, le purgatoire a définitivement pris place dans la géolocalisation des stations destinées aux défunts.
Il faut dire que le rôle économique mondial de l’Eglise chrétienne a été particulièrement néfaste. En effet, lorsque l’empereur Constantin (272-327) a décidé d’offrir au nouveau pouvoir religieux le dixième de tous les revenus de l’empire afin de lui permettre de se développer et de financer ses oeuvres de charité, il ne se doutait pas que quelques siècles plus tard, l’église chrétienne détiendrait entre le tiers et la moitié de toutes les terres et de toutes les richesses de l’empire. Le vice de la thésaurisation et de l’avarice s’étaient glissé dans les coeurs et avait pris la place de la charité.
Au lieu de construire des hôpitaux, des écoles ou des bibliothèques ou de recycler l’énorme masse monétaire qui affluait dans ses coffres tant au Vatican qu’à Constantinople, dans des actes charitables qui auraient remis le numéraire en circulation, des dépôts protégés par des murailles de plusieurs mètres d’épaisseur ont été construits afin de mettre l’or et l’argent en sécurité.
L’Eglise catholique officiellement « épouse » mystique d’un Christ prêchant la pauvreté et l’humilité, mais en réalité héritière et continuatrice des Césars romains, se livra tantôt ouvertement, tantôt en tapinois au fameux culte du Veau d’Or. Durant de nombreux siècles, la croix et les pièces d’or, le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel, Jésus et le Veau d’or firent bon ménage dans tout l’Occident chrétien.
Lorsqu’en 1260, Thomas d’Aquin rendit visite au pape Innocent IV, celui-ci voulut l’éblouir et lui présenta toutes les richesses de la papauté. Après avoir admiré ces trésors, Innocent déclara:
« Voyez-vous, mon brave Thomas, je ne peux pas dire comme le premier pape [l’apôtre Pierre] : « Je n’ai ni argent, ni or. »
Thomas d’Aquin acquiesça et ajouta:
– Et vous ne pouvez pas dire non plus: « Au nom de Jésus-Christ, lève-toi et marche! »
La condamnation des fabuleuses richesses d’une papauté dévergondée, jouisseuse et avide de plaisirs, d’évêques et de cardinaux ignorants et arrogants, vivant dans une pompe ostentatoire, figure en bonne place parmi les griefs des Réformateurs allemands. Luther et tous les protestants allemands s’élevaient d’abord contre le luxe des dignitaires de l’Eglise et dénonçaient violemment le commerce des indulgences, véritable pompe à finances du Vatican.
6 – L’arrière-monde religieux des théories économiques contemporaines
Dans son ouvrage intitulé Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations , paru en 1776), l’économiste anglais du XVIIIe siècle, Adam Smith, le théoricien de la fameuse « main invisible du marché » censée assurer la régulation heureuse des activités humaines, plaçait la cupidité au coeur de toute activité industrielle et marchande. Ainsi, il écrivait que « ce n’est que dans la vue d’un profit qu’un homme emploie son capital. » Car « il tâchera toujours d’employer son capital dans le genre d’activité dont le produit lui permettra d’espérer gagner le plus d’argent. »
L’homme vu par Adam Smith est non seulement cupide, mais égoïste et ignorant: « A la vérité, son intention n’est pas en cela de servir l’intérêt public », car « il ne sait pas jusqu’à quel point il peut être utile à la société ».
Eurêka, c’est là que la « main invisible » prend la direction des opérations: « L’homme se trouve conduit par une main invisible à remplir une fin qui n’entre nullement dans ses intentions . (…) Tout en ne cherchant que son intérêt personnel, il travaille souvent d’une manière beaucoup plus efficace pour l’intérêt de la société que s’il avait réellement pour but d’y travailler ».
La « loi du marché » n’est donc nullement une loi économique, mais un avatar de la psychologie. Elle est la résultante de la somme des désirs, des vices et des intérêts divergents des différents acteurs de l’économie.
La somme des égoïsmes individuels est donc censée produire une société dont le fonctionnement idéal ferait le bonheur de l’humanité. On aboutit à un mélange curieux de pessimisme sur la nature humaine qui n’est pas sans rapport avec l‘Epître aux Romains de Saint Paul et d’optimisme sur les conséquences des vices dénoncés avec lucidité.
Dans l’épître de l’apôtre des Gentils, Paul de Tarse, brossait déjà un portrait peu flatteur de la condition humaine . Il y accusait les hommes d’être « remplis de toute espèce d’injustice, de perversité, de cupidité, de méchanceté ; pleins d’envie, de meurtre, de querelle, de ruse, de perfidie; rapporteurs, calomniateurs, ennemis de Dieu, insolents, orgueilleux, fanfarons, ingénieux au mal, indociles aux parents, sans intelligence, sans loyauté, sans cœur, sans pitié. » (1-28-31).
Il y a fort à parier qu’en bon Anglais du XVIIIe siècle nourri de la Bible, celle-ci constituait l’arrière-monde d’Adam Smith. Néanmoins, il faut une grosse dose d’optimisme pour fonder l’économie d’une nation sur le fonctionnement d’une société mystérieusement auto-régulée au moyen même des vices de ses participants.
Or, la notion d’harmonie des intérêts et de l’équilibre heureux et spontané des sociétés, évoque également la Théodicée (1710) de Leibniz (1646-1716) . L’auteur y exposait déjà la théorie selon laquelle des « lois naturelles » gouverneraient la vie des hommes. Une théodicée (du grec theou dikè signifie la « justice de Dieu« ) présente le projet de justifier la marche harmonieuse de l’histoire conduite par un « Dieu totalement bon » et réputé « tout-puissant » alors que, dans le même temps, chacun peut constater que la malice, la méchanceté, l’avidité, la ruse, la cupidité et le malheur sous toutes ses formes sont le lot quotidien de l’humanité.
Voltaire s’est moqué de cette vision du monde dans son Candide ou l’optimiste, paru en 1759, soit dix-sept ans avant les Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations d’Adam Smith.
Une formule lapidaire d’un autre philosophe, Hobbes, résume la situation: « L’homme est un loup pour l’homme », reprenant une partie de la locution de Plaute dans sa Comédie des Anes.
Il n’y a là rien de nouveau sous le soleil et cette description pourrait parfaitement s’appliquer au monde d’aujourd’hui. Les conséquences de la rapacité des acteurs de l’économie, loin d’avoir un effet d’équilibre harmonisateur tel qu’annoncé par la théorie sont, au contraire, désastreuses pour l’économie et pour la société. Les théoriciens de l’économie libérale qui, depuis la chute du marxisme est devenue la nouvelle religion planétaire, continuent cependant de se réclamer ouvertement des principes exposés par Adam Smith. « Enrichissez-vous par tous les moyens », clament-ils, reprenant la douce mélodie du « Enrichissez-vous » de Guizot..
Mais Adam Smith n’a évidemment jamais imaginé un marché dans lequel le bien principal des échanges serait l’argent et surtout pas un argent virtuel. L’économie de marché dans laquelle la poursuite égoïste des intérêts particuliers de tous les membres de la société formerait miraculeusement une gerbe harmonieuse appelée « intérêt général » ne pouvait s’appliquer, dans l’esprit d’un philosophe du XVIIIè siècle, qu’à des échanges de biens réels.
L’originalité de la conception d’Adam Smith est qu’elle semble opérer une synthèse entre le pessimisme des Voltaire, des Hobbes et des Saint Paul, d’une part, et l’optimiste de Leibniz et de sa Théodicée, d’autre part : les hommes sont certes méchants et surtout cupides, mais grâce à une providentielle « main invisible » , l’ensemble de leurs vices et de leurs malices, mystérieusement malaxés dans on ne sait quels souterrains d’un « psychisme de groupe » virtuel, serait censé « providentiellement » aboutir à un fonctionnement harmonieux et prospère des sociétés.
La situation actuelle de l’économie mondiale révèle plutôt qu’en fait d’harmonie, les mains bien visibles des tenanciers cupides de la finance internationale sont en train de conduire la planète entière au bord du gouffre.
Mais on ne peut isoler les Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations de l’ensemble de l’œuvre philosophique d’Adam Smith. Dans son Histoire de l’astronomie, c’est au divin et notamment au dieu grec Jupiter (ou Zeus) que se rapporte le pouvoir de disposer d’une « main invisible » : « Dans toutes les religions polythéistes (…) ce sont seulement les événements irréguliers de la nature qui sont attribués au pouvoir de leurs dieux. Les feux brûlent, les corps lourds descendent et les substances les plus légères volent par la nécessité de leur propre nature; on n’envisage jamais de recourir à la « main invisible de Jupiter » dans ces circonstances. Mais le tonnerre et les éclairs, la tempête et le soleil, ces événements plus irréguliers sont attribués à sa colère. «
On retrouve cette même expression dans sa Théorie des sentiments moraux: « Les riches (…) ne consomment guère plus que les pauvres et, en dépit de leur égoïsme et de leur rapacité naturelle (…) ils sont conduits par une main invisible à accomplir presque la même distribution des nécessités de la vie que celle qui aurait eu lieu si la terre avait été divisée en portions égales entre tous ses habitants ; et ainsi, sans le vouloir, ils servent les intérêts de la société et donnent des moyens à la multiplication de l’espèce. »
Il faut donc d’autant moins s’étonner que la « main invisible » du marché soit impuissante à régler harmonieusement les sociétés , comme le prouve l’état actuel de l’économie libérale, que pour Adam Smith lui-même il ne s’agissait donc nullement d’une notion économique – bien que d’innombrables économistes se soient acharnés à essayer d’en préciser le sens et les contours – mais d’une métaphore théologique servant à désigner une force occulte, une vague et indistincte puissance divine.
Dans sa Théorie des sentiments moraux, la « main invisible » est un instrument de régulation et de maîtrise des passions, donc le contraire même du laisser-aller moral aux vices et à la cupidité tel que le pratique aujourd’hui le capitalisme financier débridé que permet la dématérialisation de la finance actuelle. Le succès de cette expression religieuse s’explique par le confort psychologique et la bonne conscience qu’elle offre à des thuriféraires ignorants et absous d’avance de leurs propres turpitudes.
On voit à quel point la psychologie et l’anthropologie sont consubstantielles à toute analyse économique.
7 – Panorama mondial en guise de conclusion
« Lorsque le gouvernement de l’ancienne Egypte s’effondra, quatre pour cent de la population possédait toute la richesse.
» Lorsque la civilisation babylonienne bascula, trois pour cent de la population possédait toute la richesse.
« Lorsque l’ancienne Perse fut détruite, deux pour cent de la population possédait toute la richesse.
« Lorsque la Grèce antique tomba en ruines, la moitié d’un pour cent de la population possédait toute la richesse.
« Lorsque l’empire romain s’écroula deux mille personnes possédaient toute la richesse du monde civilisé.
« Puis suivit l’âge sombre d’où le monde ne sortit que lorsque les richesses ne furent plus aussi concentrées.
« Aujourd’hui, moins d’un pour cent de la population des Etats-Unis contrôle quatre-vingt dix pour cent de la richesse du pays.
Cité par R. Maguire , dans Money Made Mysterious, American Mercury Magazine, New-York, 1958.
Aline de Diéguez
http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/mariali/chaos/arriere-monde/arriere_monde.htm#b
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