Kadhafi n’est plus notre ami

Géopolitique — Afrique du Nord

KADHAFI n’est plus notre ami! A dire vrai, il n’aurait jamais dû l’être. En réprimant cruellement dans le sang la révolte de son peuple, le «Guide la révolution libyenne» impose son véritable et inaltérable visage: celui d’un despote mégalo prêt à toutes les folies pour garder le pouvoir. Une fois de plus apparaissent à la lumière de ces tragiques événements, les limites de la realpolitik et de ses trop cyniques accommodements.
Comme d’autres, la France y a cédé. On se souvient de l’accueil sur tapis rouge réservé au colonel Mouammar Kadhafi, et à son exotique caravane, lors de sa visite à Paris en décembre 2007. On croyait naïvement Kadhafi repenti sur le terrorisme et donc «fréquentable». On souhaitait même, après la levée de l’embargo sur la Libye, en faire un client pour nos avions et nos armes. On voit aujourd’hui quel usage il est capable d’en faire. Autant de raisons, pour la France, d’effacer par de fermes déclarations ces accointances passées.
Las! Notre diplomatie foutraque, multipliant les impairs entre coups de menton hasardeux et prudences complices, est encore apparue à la traîne dans une condamnation sans équivoque des agissements de Kadhafi. Michèle Alliot-Marie, décidément «larguée», a d’abord timidement appelé à «la cessation des violences» avant que Nicolas Sarkozy ne se résolve à condamner «l’usage inacceptable de la force». C’était bien le moins.
Le temps n’est plus à épargner Kadhafi, même s’il menace, dans un ultime chantage, de libérer les flux migratoires et de nationaliser les actifs des sociétés européennes. Courage, que diable. Kadhafi n’est plus l’ami de personne!
Jacques Camus


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