Jill Stein : les Américains choisissent entre un «protofasciste» et une «reine de la corruption»

Ils appellent ça un choix!

Jill Stein, candidate des Verts à la présidentielle américaine, a réclamé des élections avec plus de deux candidats car d’après elle, les électeurs se prononceront le 8 novembre dans le cadre d’un système bi-partisan «très corrompu».
«Les électeurs sont intimidés afin de voter pour les candidats les plus désagréables et les moins fiables dans l’histoire des campagnes présidentielles», a déclaré Jill Stein, candidate du parti Vert américain, sur RT, à une semaine de l'élection proprement-dite.
Jill Stein est l’un des deux «petits candidats» de l’élection présidentielle américaine 2016 avec le libertarien Gary Johnson, qui recueille 6,4% d'intentions de vote. Les Verts sont crédités de 2,1% des voix.
D’après le système électoral américain, les républicains et les démocrates se partagent la scène politique, ne laissant que peu de place aux autres prétendants à la Maison-Blanche à cause du suffrage universel indirect. Les citoyens ne votent pas pour un président mais pour des «grands électeurs» présents dans chaque Etat, eux-mêmes chargés de voter pour l'un des candidats. La plupart des Etats pratiquent le système du winner takes all, c'est-à-dire que le candidat qui arrive en tête récolte la totalité des voix des grands électeurs de l'Etat. Dès lors, obtenir un résultat de 51% ou de 90% des voix ne change rien, le candidat qui a la majorité relative remporte l'Etat et tous ses grands électeurs. Les petits partis sont de fait lésés par ce système électoral, car ils n'ont presque aucune chance de s'imposer dans un Etat.
Pour cette raison, Jill Stein a précisé dans une interview qu’il vaudrait mieux que les Américains puissent choisir entre des candidats de tous les partis et pas seulement entre le républicain et le démocrate.
«J’espère aider à informer et permettre aux Américains de faire des choix, des choix informés sur notre futur», a-t-elle poursuivi en précisant qu’on ne verrait la «démocratie», dont on parle beaucoup aux Etats-Unis, que lorsqu'on se débarasserait d’un système bi-partisan «très corrompu». En ce qui concerne ses anciens rivaux, elle les a qualifiés de «proto-fasciste» et de «reine de la corruption».
«Soit c’est Donald Trump, soit c’est Hillary Clinton qui s'installera à la Maison Blanche, nous devrons lutter farouchement pour empêcher la prochaine guerre, pour empêcher la troisième guerre mondiale, pour empêcher la catastrophe climatique, pour empêcher le fascisme de s'étendre dans notre pays», a-t-elle conclu.
«La démocratie ne se résume pas à qui on déteste le plus ni à qui on craint le plus», a-t-elle ajouté.
En 2016, Jill Stein était la candidate des Verts américains, représentant de 1% à 5% de l’électorat outre-Atlantique. En 2012 elle avait participé aux primaires et même reçu le soutien de la figure intellectuelle de gauche, Noam Chomsky.
Sa ligne politique diffère considérablement des lignes démocrate et républicaine, peut-être trop. Elle se fonde sur quatre piliers : la réduction considérable du budget militaire, le ralentissement du changement climatique, la transition vers les énergies renouvelables, la justice sociale, l’augmentation du salaire minimum, la mise en place d'un système social, davantage de débats publics et un système électoral plus représentatif de la diversité de la population américaine.


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