Jacques Sapir: «Une sortie de la zone euro ne coûterait rien à la France»

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Parmi les onze candidats à la présidentielles française, Marine Le Pen du Front national (extrême droite) et Jean-Luc Mélenchon de la France insoumise (gauche de la gauche), notamment, évoquent une possible sortie de leur pays de la zone euro dans le cas où les traités européens ne sont pas renégociés. Alors que les opposants à cette proposition mettent en garde contre une explosion de la dette, une croissance en berne et une perte massive d'emplois, Jacques Sapir déplore des arguments basés sur la peur.

"Ils sont diffusés par des gens qui n’ont pas envie d’avoir un débat sur le fond. Je reconnais que cette sortie de l’euro nous confronterait à toute une série d’incertitudes, mais ces incertitudes seraient d’un niveau beaucoup moins élevé que ce que l’on prétend et seraient d’un niveau beaucoup moins grave que si la France restait dans l’euro", affirme le directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences politiques dans l'émission Forum.

Hausse de prix limitée pour les consommateurs

Une sortie de la monnaie unique coûterait quelque 180 milliards d'euros à la France et une baisse de 2% du PIB, selon l'institut Montaigne. Des affirmations rejetées par Jacques Sapir. "Cette sortie ne coûtera rien à la France", estime l'économiste. En effet, il y a selon lui deux possibilités: soit une "petite hausse" des taux d'intérêt qui pourrait être aisément surmontée, soit un mouvement d'investisseurs internationaux qui prêteraient à la France "nécessairement" à faible taux.

Ne craint-il pas une dépréciation de la nouvelle monnaie? "On sait très bien qu’une monnaie qui se déprécie a des effets extrêmement positifs sur l’activité du pays", argumente-t-il. Et de s'appuyer sur une étude publiée en octobre 2015 par le Fonds monétaire international. "Celle-ci montre que pour environ 10% de dépréciations, un pays a un surcroît de croissance de 1,5%". En outre, Jacques Sapir estime que la sortie de la zone euro n'engendrerait qu'une hausse des prix limitée pour les consommateurs, qui "ne durera que la première année de la dépréciation".

Propos recueillis par Sylvie Belzer/hend


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