Guy Lafleur (1951-2022)

«J’aurai tout donné»

Véronique Hivon ou la politique transpartisane

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Tribune libre





Lors d’une entrevue accordée au journaliste Réjean Tremblay en 2020 par Guy Lafleur, le journaliste, à la fin de la rencontre, demande au démon blond: «Dis-moi Guy, qu’est-ce que tu aimerais que les gens retiennent de toi?» Il y eut un long silence pendant lequel Guy Lafleur laissa échapper quelques larmes, et, d’un ton sérieux, Lafleur regarda son interlocuteur droit dans les yeux et lui répondit: «J’aurai tout donné».

Eh bien ,c’était beaucoup ça, Guy Lafleur, donner à ses coéquipiers du CH par l’ardeur qu’il mettait pour parvenir à la victoire, donner à ses innombrables fans partout dans les arénas de la LNH en se montrant toujours disponible pour signer des autographes, donner aux journalistes à qui il ne refusait jamais une entrevue après un match, donner à des organismes de bienfaisance, telles la recherche sur les maladies mentales et sur le cancer, donner beaucoup de temps au développement de la cause du hockey féminin, etc...

Depuis le tournoi international pee-wee de Québec où il démontrait déjà des talents hors de l’ordinaire, Guy Lafleur a attiré les foules partout où il a évolué tout au long de sa carrière Il est vite devenu un héros par sa rapidité à se déplacer sur la patinoire avec la rondelle et son lancer puissant et précis qui désarmait les gardiens et qui créait une véritable euphorie dans les estrades.

Dans la glorieuse histoire du Tricolore, Guy Lafleur a sa place aux côtés de Maurice Richard et Jean Béliveau, trois étoiles du hockey qui ont marqué leur génération respective par leur talent exceptionnel, mais aussi et surtout par leur désir de vaincre implacable.

Aujourd’hui, le Québec perd un grand homme dont les dimensions humaines outrepassent grandement le joueur de hockey. En réalité, les Québécois perdent un ami qu’ils ont chéri tout au cours de sa phénoménale carrière On ne peut que le remercier infiniment d’«avoir tout donné»… Merci à toi, Guy, mission accomplie!

Véronique Hivon ou la politique transpartisane

La marraine de la Loi sur l’aide médicale à mourir, la députée péquiste de Joliette, Véronique Hivon, tire sa révérence après quatre mandats. «Après une longue et profonde réflexion, j’ai pris la difficile décision de ne pas solliciter un cinquième mandat l’automne prochain. Je fais ce choix à un moment où ma flamme et ma combativité sont toujours bien présentes, mais où elles sont accompagnées d’un besoin devenu irrépressible de trouver un espace de liberté et de normalité», a-t-elle déclaré devant des militants réunis à Joliette.

J’estime que Véronique Hivon était une politicienne hors norme, pour qui le pouvoir n’était pas nécessaire pour obtenir des gains en politique. La députée de Joliette pratiquait une politique transpartisane qui la situait au-delà des lignes de parti, et qui lui permettait de réaliser des projets dans des sphères délicates en équipe avec des collègues de tous partis confondus.

Aux yeux de Véronique Hivon, il est «possible» de «faire bouger et évoluer» la politique. «Moi, l’opposition, j’y ai trouvé mon compte», a dit celle qui y aura passé 12 de ses 14 années en politique active. «J’ai aimé chaque minute de cette vie politique trépidante parce que oui, quand on s’investit et qu’on reste fidèle à nous-mêmes, on est capables de changer les choses de l’intérieur», a-t-elle insisté. «La politique, ça fonctionne, c’est un moteur extraordinaire de changement.»

Tout au long de sa carrière en politique active, Véronique Hivon a gardé le cap sur la transparence dans ses rapports avec l’ensemble des députés tout en maintenant un respect constant envers eux nonobstant leurs différences de points de vue. Elle a constamment fait preuve d’une détermination exemplaire dans la défense des dossiers qui lui ont été confiés.

Enfin, le Parti québécois perd non seulement une députée dévouée mais aussi une partisane inconditionnelle de la cause de l’indépendance du Québec pour laquelle elle a toujours répondu présente.



Henri Marineau, Québec



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Henri Marineau2016 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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2 commentaires

  • Henri Marineau Répondre

    25 avril 2022


    C’est maintenant confirmé, Guy Lafleur aura droit à des funérailles nationales, lesquelles   sont offertes aux différentes personnalités ayant joué un rôle majeur dans la société en ayant marqué leur domaine d’activité. Seulement deux autres joueurs du CH ont eu droit à ces honneurs, soit Maurice Richard en 2000 et Jean Béliveau en 2014.


    Au-delà de sa carrière prolifique en tant que joueur de hockey exceptionnel, Guy Lafleur, l’homme, rayonnait auprès de ses fans par sa générosité et sa disponibilité lorsqu’ils lui demandaient un autographe, massés autour de lui tel un essaim d’abeilles. Guy Lafleur appartenait à ses fans et rien ne pouvait briser ce lien de confiance et d’amitié qu’il leur vouait.


    Lorsqu’il sautait sur la patinoire, le démon blond soulevait les milliers de spectateurs qui, au son de «Guy, Guy, Guy» lui donnaient des ailles. Rien ne pouvait l’arrêter. Ses yeux étaient rivés sur le fond du filet jusqu’à ce que la lumière rouge s’allume et que la foule se lève et applaudisse à tout rompre leur héros.


    Le visage souriant de Guy Lafleur est imprimé à jamais dans l’imaginaire québécois, Le démon blond fait partie des légendes du Québec avec le Rocket et le Gros Bill. Trois générations de joueurs de hockey qui ont marqué à jamais la scène sportive des dernières décennies au Québec et partout au Canada.


    Conséquemment, je suis d’avis que Guy Lafleur a «joué un rôle majeur dans la société» et qu’à cet effet, il mérite amplement que le gouvernement lui offre des funérailles nationales pour le rayonnement qu’il a suscité auprès de la population tout au cours de sa carrière.