Iran: Nétanyahou fait état d’un ex-site nucléaire inédit

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Bibi se présente comme le gardien de la sécurité israélienne à la veille des élections


Le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, a accusé l’Iran, ennemi juré d’Israël, d’avoir construit puis détruit un site visant à la fabrication d’armes nucléaires qui était jusqu’à présent inconnu.


Cartes et présentation Powerpoint à l’appui, M. Nétanyahou s’exprimait lundi devant la presse à Jérusalem, à une semaine d’élections législatives clés pour sa survie politique. Selon lui, cette révélation est fondée sur des documents originaux obtenus l’an dernier par Israël.


L’État hébreu accuse depuis de nombreuses années l’Iran de chercher à fabriquer l’arme nucléaire, malgré les démentis répétés de Téhéran. En 2018, Benjamin Nétanyahou avait déjà affirmé qu’Israël disposait de « preuves concluantes » d’un plan secret que l’Iran pourrait activer à tout moment pour se doter de la bombe atomique. Il disait alors se baser sur « les copies exactes » de dizaines de milliers de documents originaux iraniens obtenus au prix d’une « formidable réussite dans le domaine du renseignement ».


Lundi, M. Nétanyahou a soutenu que ces mêmes « archives » iraniennes avaient révélé l’existence d’un autre site stratégique, au sud d’Ispahan, une ville du centre de l’Iran.


« Sur ce site, l’Iran a mené des expériences afin de développer des armes nucléaires […] mais lorsqu’il a réalisé que nous avions découvert ce site, voici ce qu’ils ont fait : ils l’ont détruit, ils l’ont simplement rayé de la carte », a ajouté M. Nétanyahou.


Sur Twitter, le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, a réagi en écrivant : « Celui qui possède les VÉRITABLES bombes nucléaires crie au loup à propos d’un SUPPOSÉ site « détruit » en Iran. » Il a, dans ce contexte, accusé M. Nétanyahou de « chercher la guerre ».


Menaces


Israël est considéré comme la première puissance militaire du Proche-Orient et la seule de la région à détenir l’arme nucléaire.


À l’adresse de l’Iran, Benjamin Nétanyahou a lancé lundi : « Israël sait ce que vous faites, Israël sait quand vous le faites et Israël sait où vous le faites. »


Le premier ministre israélien est un opposant de l’accord sur le nucléaire iranien, dont s’est retiré le gouvernement américain de Donald Trump, un proche allié de M. Nétanyahou.


Israël accuse en outre Téhéran de vouloir convertir des roquettes en missiles de précision prêts à frapper son territoire à partir du Liban voisin, où le mouvement armé Hezbollah, un allié de l’Iran, est un poids lourd de la vie politique et une autre bête noire de l’État hébreu.


Élections à haut risque


Le premier ministre israélien amorce la dernière ligne droite de sa campagne en vue des élections du 17 septembre.


Lundi, ses rivaux l’ont accusé d’utiliser le dossier délicat du nucléaire iranien à des fins partisanes. « Nétanyahou utilise des renseignements pour faire sa propagande électorale. Le nucléaire iranien ne peut pas être utilisé pour les manoeuvres de campagne », a écrit sur Twitter Yaïr Lapid, ténor de « Bleu-blanc », principal parti rival du Likoud de M. Nétanyahou.


Selon les derniers sondages, la formation centriste « Bleu-blanc », dirigée par l’ancien chef de l’armée Benny Gantz, est au coude-à-coude avec le Likoud.



Un drone israélien possiblement abattu par le Hezbollah


Le Hezbollah a annoncé lundi avoir abattu un « drone israélien » qui pénétrait l’espace aérien du Liban, une semaine après des échanges de tirs à la frontière entre l’armée israélienne et le mouvement libanais pro-iranien.



L’armée israélienne a rétorqué qu’un de ses drones était « tombé en territoire libanais » dimanche, sans autre précision. Une porte-parole de l’armée a assuré qu’il n’y avait « pas de risque » que des informations du drone puissent être décryptées.



Dans la Syrie voisine, des frappes aériennes ont par ailleurs visé des positions de forces iraniennes et de milices alliées, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, qui n’a pas pu en déterminer les auteurs. Téhéran et le Hezbollah interviennent dans la guerre en Syrie aux côtés du régime de Damas. L’armée israélienne a pour sa part fait état de tirs nocturnes de roquettes « sans succès » depuis la Syrie vers Israël.



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