Un bon et un mauvais choix du gouvernement Legault

Interdisciplinarité en santé, un atout / Les droits acquis, une clause discriminatoire

Le crucifix comme monnaie d'échange

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Tribune libre

Ce n’est pas d’hier que notre système de santé éprouve de sérieuses difficultés, notamment eu égard au temps d’attente démesurément long dans les cliniques d’urgence. À cet effet, la ministre de la santé, Danielle McCann, forte de son expérience à titre de directrice du Centre de santé et des services sociaux (CSSS) de Verdun, entre 2004 et 2012, période pendant laquelle elle a mis sur pied une équipe multidisciplinaire, désire implanter un modèle semblable sur tout le territoire du Québec.


De l’avis de plusieurs de ses collègues de travail, Danielle McCann « cherche à établir des consensus pour qu'on arrive à un objectif commun… Ce n'est pas une femme de pouvoir, mais une leader qui est capable de rallier ses troupes… On va avoir une excellente gestionnaire qui va permettre au réseau de se stabiliser ». À cet effet, la ministre a d’ailleurs déjà franchi un pas dans son intention d’instaurer l’interdisciplinarité du fait que le Collège des médecins a accepté de permettre aux infirmières praticiennes spécialisées de faire six diagnostics pour des maladies chroniques.


Toutefois, le véritable test sur le leadership de Mme McCann se jouera sur le changement du mode de rémunération des médecins, les deux corporations médicales ayant toujours résisté aux tentatives de changement du mode de leur rémunération… Un dossier à suivre!


Les droits acquis, une clause discriminatoire


Si la tendance se maintient, quelque 500 employés de l’État seraient exemptés de l’interdiction de porter un signe religieux comte tenu qu’ils en portent déjà un avant l’adoption de la loi sur la laïcité. En termes clairs, la loi inclurait une clause de droits acquis, communément appelée la « clause grand-père ».


Or, quelqu’un peut-il me dire en quoi un employé de l’État qui porte déjà un signe religieux est différent d’un autre qui n’en porte pas ou qui serait tenté d’en porter si la loi le lui permettait? À mes yeux, cette clause grand-père est tout à fait discriminatoire et crée de façon inappropriée deux catégories d’employés de l’État.


D’ailleurs, est-il utile de se rappeler que la position traditionnelle de la Coalition avenir Québec ne faisait aucunement référence à une clause de droits acquis. Je suis d’avis que ce virement de cap est purement politique, François Legault, par cet « assouplissement », tentant de ratisser plus large avant le vote sur le projet de loi.


Le crucifix comme monnaie d’échange


Le gouvernement Legault est prêt à déposer une motion en faveur du retrait du crucifix du Salon bleu de l'Assemblée nationale, mais après l'adoption de son projet de Loi 21 sur la laïcité de l’État, un virement de cap complet sur sa position antérieure à l’effet que ce « symbole patrimonial » devait demeurer en place.


Le libellé de la motion se lit comme suit : « Que l’Assemblée nationale mandate le Bureau de l’Assemblée nationale, suivant l’adoption du projet de loi n°21 "Loi sur la laïcité de l’État", afin que ce dernier déplace le crucifix du Salon bleu pour le mettre en valeur dans l’enceinte du Parlement. »


Autrement dit, le ministre Jolin-Barrette accepte de retirer le crucifix de l’Assemblée nationale à la condition que son projet de loi 21 soit adopté… Le crucifix devient, par le fait même, une monnaie d’échange!


Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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