Immigration, lutte anti-terrorisme... Trump et Orban affichent leur lune de miel à la Maison Blanche

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Malgré l'hostilité des médias et de la caste politicienne de Washington, Orban est reçu en ami


Le président américain a reçu le Premier ministre hongrois à la Maison Blanche, l'occasion pour lui de saluer l'action d'un «homme dur» mais «respecté» et de saluer son inflexibilité sur la question migratoire.


«Vous êtes respecté dans toute l'Europe, peut-être un peu controversé comme moi mais ce n'est pas grave [...] vous avez fait du bon travail et vous avez maintenu votre pays en sécurité» : c'est une des phrases laudatives que le président américain Donald Trump a adressé au Premier ministre hongrois Viktor Orban, invité à la Maison Blanche le 13 mai.


La rencontre illustrait une convergence idéologique du point de vue de Donald Trump qui a centré ses éloges sur la détermination de Viktor Orban face aux flux d'immigration illégale vers l'Europe. 


«Les gens ont beaucoup de respect pour ce Premier ministre», a déclaré le locataire de la Maison Blanche face aux journalistes. «Je sais que c'est un homme dur mais un homme respecté, et il a fait la bonne chose, selon beaucoup, sur l'immigration», a-t-il enchaîné, invoquant les problèmes «gigantesques» engendrés selon lui par des choix politiques «différents» sur le Vieux continent. 


La critique des politiques migratoires menées en Europe est un thème récurrent chez Donald Trump. Il les avait notamment qualifiées de «grande erreur commise partout en Europe auprès de millions de personnes qui ont changé leur culture de manière si forte et si violente», dans un tweet en juin 2018.


«Je voudrais dire que nous sommes fiers de nous tenir aux côtés des Etats-Unis dans la lutte contre l'immigration illégale, le terrorisme, et dans la protection et l'aide des communautés chrétiennes dans le monde», a pour sa part déclaré le Premier ministre hongrois. 


Une visite sous tension politique


La chaleur affichée par Donald Trump envers son invité contraste avec la froideur d'une partie de la presse et de l'opinion publique sur la venue du Premier ministre hongrois – une première en 14 ans – en visite officielle aux Etats-Unis. 


«Cette visite est une faute grave, pas seulement parce qu'elle sera perçue comme l'approbation d'un dirigeant qui a démantelé avec succès une démocratie, mais aussi parce qu'elle signe l'affirmation d'un agenda qui menace fondamentalement la sécurité transatlantique», pouvait-on lire par exemple dans une tribune du Washington Post signée Rob Berschinski, de l'organisation Human Rights First, et Hal Brands, historien de l'université John Hopkins.


Il y est notamment reproché au dirigeant hongrois d’avoir «démantelé les contrôles judiciaires du pouvoir, étouffé un média autrefois très actif, contraint une grande université à quitter le pays et criminalisé les activités de certaines organisations de défense des droits humains».


Dans la ligne de mire des deux auteurs de la tribune : sa révision constitutionnelle, la fermeture de l'Université d'Europe centrale créée par le milliardaire américain d'origine hongroise George Soros, son hostilité ouverte envers ce dernier et sa lutte contre l'immigration clandestine. 


Parallèlement, le chef du gouvernement hongrois est accusé de se rapprocher de la Russie alors même que son pays est membre de l'OTAN. 


Du côté de la classe politique, le démocrate Bernie Sanders a accusé le dirigeant hongrois de saper «la démocratie en Hongrie comme Donald Trump le fait aux Etats-Unis». «Le travail du président des Etats-Unis devrait être de défendre la démocratie, pas de louer les dirigeants qui la rejettent», a-t-il reproché. 


La coalition menée par Viktor Orban a emporté 133 sièges sur 199 en avril 2018, à l'issue d'un scrutin ayant connu le plus haut taux de participation depuis 20 ans dans le pays. L'adhésion du parti Fidesz au sein du PPE au parlement européen, groupe politique dans lequel se trouvent notamment la CDU d'Angela Merkel ou les Républicains français, a été suspendue en mars dernier, en raison de déclarations et mesures jugées trop radicales par ses membres, sur l'immigration ou l'Union européenne notamment. 


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