Hongrie : largement plébiscité, Orban se félicite de sa «victoire historique» aux législatives

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Le refus du Grand remplacement explique la victoire d'Orban

Le Premier ministre hongrois sortant a été reconduit pour la troisième fois consécutive par ses concitoyens, qui valident ainsi sa politique de droite dure, à la faveur d'une croissance en hausse et d'un chômage en baisse.


Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a évoqué une «victoire historique» après son succès aux législatives le 8 avril, succès qui lui ouvre la voie pour un troisième mandat d'affilée à la tête du pays, le quatrième de sa carrière.


«C'est une victoire historique qui nous offre la possibilité de continuer de nous défendre et de défendre la Hongrie», a déclaré le dirigeant conservateur dans un court discours après la proclamation de résultats officiels partiels.


Son parti, le Fidesz, arrive largement en tête en obtenant 48,8% des voix (sur la quasi-totalité des bulletins dépouillés), avec près de trente points d'avance sur le Jobbik, formation ultra-nationaliste qui a tenté de modérer son image auprès de l'opinion. Ce résultat laisse bon espoir à la future majorité de décrocher 133 sièges sur les 199 du parlement hongrois et donc une nouvelle «super-majorité» des deux-tiers, comme en 2010 et 2014, qui permet de faire voter des changements constitutionnels.


De la dissidence anti-communiste à la célébration des valeurs conservatrices


A 54 ans, dont 12 ans passés à gouverner la Hongrie, le Premier ministre sortant paraît inamovible sur la scène politique de cet ancien pays communiste, que Viktor Orban, ancien libéral devenu pourfendeur de l'immigration de masse, a profondément transformé, en dépit des critiques de certains de ses partenaires d'Europe occidentale.


Modèle des droites dures d'Europe et d'Outre-Atlantique, Viktor Orban a été récemment qualifié de «héros» par Steve Bannon, ex-conseiller du président américain Donald Trump, dans une interview au New York Times.


C'est pourtant en jeune libéral qu'à 26 ans il se fait un nom, quand il défie le régime communiste à Budapest avec un discours enflammé, en juin 1989, pour la liberté, lors d'un hommage aux victimes du soulèvement de 1956.


Cofondateur un an plus tôt de l'Alliance des jeunes démocrates (Fidesz), il devient le symbole des aspirations de la Hongrie à adopter les valeurs occidentales.


Premier ministre en 1998, il doit cependant abandonner le pouvoir quatre ans plus tard après sa défaite de justesse face au Parti socialiste, héritier des anciens communistes, alors qu'il était donné favori. Revenu au pouvoir en 2010, alors que le pays est profondément ébranlé par la crise économique et par des scandales liés au précédent gouvernement de gauche libérale, il entreprend de cimenter l'emprise de son parti sur toutes les institutions du pays au nom du salut de la «nation hongroise».


La stratégie payante de l'homme fort de la Hongrie


Face à une chancelière allemande affaiblie, il s'estime aujourd'hui conforté par la politique qu'il a mise en œuvre lors de la vague migratoire de 2015, érigeant notamment des centaines de kilomètres de clôture barbelée pour bloquer les réfugiés, qu'il assimile régulièrement à des «terroristes» en puissance.


Dans la foulée, Viktor Orban a fait de George Soros son bouc émissaire favori, accusant le milliardaire américain d'origine hongroise, qui finance de nombreuses ONG en Europe, de fourbir un «plan» destiné à noyer le contient sous les migrants. Fait cocasse : né le 31 mai 1963, Orban est passé par l'université d'Oxford... grâce à une bourse du même George Soros.



RT France@RTenfrancais


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Moins de chômage, plus de croissance et des rapports complexes avec l'UE


Quoi qu'il en soit, son électorat lui sait gré d'un chômage au plus bas (3,8%) et d'une croissance dynamique (4% en 2017). Par ailleurs, la lassitude manifeste d'une partie des Hongrois face aux pratiques jugées clientélistes et aux allégations de corruption dans les cercles du gouvernement n'a pas bénéficié à une opposition divisée. 


Celui qui a été affectueusement qualifié de «dictateur» par le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a toujours pris garde à ne jamais franchir complètement les lignes rouges, alors que son pays dépend des fonds européens pour la quasi-totalité de ses investissements structurels. Toujours est-il qu'avant l'élection, le dirigeant a prévenu vouloir prendre des mesures «morales, politiques et juridiques» dans la foulée des législatives.