HLM Vs la misère!

Tribune libre

Il y a une grande différence entre la pauvreté et la misère… Je me considère une personne pauvre, mais jamais misérable économiquement… En fait, je suis la personne la plus riche de la planète, mais Revenu Québec insiste que je suis pauvre à cause de notre revenu familial. En 2004, mon salaire était de 1000 $ par semaine, jusqu’au moment où je demande le poste de chef du personnel. La seule réponse que j’ai trouvée a été d’améliorer mon français pour l’avoir – officiellement –, car j’avais à ma disposition 12 employés et la responsabilité de quatre taches – livraison, monteur des salles, homme de ménage et serveur –, mais pour y arriver à mon salaire, je devais travailler 84 heures par semaine. Autrement dit, les clients étaient plus généreux et apprécient mon travail que mon chef. J’ai tout abandonné pour retourner à l’École et pour cette raison je vous dis que je me sens la personne la plus riche de la planète.
Chose étrange… Pour les immigrés éduqués, le taux de chômage est plus élevé. C’est normal… Une personne immigrée éclairée est dangereuse dans une société individualiste, ignorante et xénophobe. Cette société préfère voir ces immigrés dans l’assistance sociale et dans la misère – ou dans la troisième opposition du gouvernement — plutôt que de s’intégrer vraiment dans la société. Le tabac, les casinos, l’isolement et l’alcool ne font pas de ravages chez nous comme chez les autochtones, donc l’isolement est la seule arme qui reste pour nous anéantir.
Pourquoi fais-je la relation entre les HLM – habitation à loyer modique – et la misère? Pour une raison… Ce sont de ghettos de la misère… De là mon étonnement de voir l’ignorance de la FRAPU – front d’action populaire en réaménagement urbain – qui donne comme solution la création de plus HLM. Ici à Joliette, belle ville en progrès, le maire a décidé d’investir dans le béton pour cacher notre misère humaine. Arthur-Normand, Castel des neiges et Saint-Pierre sont des quartiers pour cacher nos immigrés bhoutanais, colombiens et africains… Nous avons une prison, mais pas une université, nos immigrés doivent attendre une année pour commencer la francisation… Trouvez-vous ça normal? Pas moi! Je suis chanceux d’avoir trouvé une coopérative… Je vis actuellement avec 3 familles colombiennes, 1 Cri et 24 Québécoises… Nous avons d’excellents services communautaires comme l’aide aux devoirs pour nos enfants, la visite du Dr. Provencher - une fois par année - et les rapports entre nous sont excellents… J’ai été le premier locataire colombien arrivé dans cette coopérative après une bataille juridique pour racisme… Aujourd’hui on compte 3 familles de plus. Bref, l’inclusion est plus payante que l’exclusion… Tous les quatre – sans exception – sommes des familles qui envolent nos enfants à l’école avec d’excellents résultats et le rêve de les envoyer à l’Université, car en Colombie nous n’avons pas eu ce privilège… Alors, pourquoi ne pas profiter?
ESCLANDRE : c’est avec grand étonnement ça que j’ai appris cette semaine… Les gens qui restent dans les HLM sont discriminés par la Société Sait-Vincent de Paul et la manne quotidienne à Joliette… On se pose la question hypocrite — à la fin de chaque année - pourquoi nous – les QuébécoisEs – sommes de moins en moins généreux… Lorsque je donne, je préfère le faire directement aux familles plutôt qu’à des organismes où le conseil d’administration – des membres abrutis de bonne famille qui ne connaît pas la misère – qui administrent nos dons à leur manière… Feront-ils la même chose que le CRÉDIL? De m’envoyer une mise en demeure pour calomnie pour me faire taire ou de prendre note pour accomplir leur mandat? On verra!


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6 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    29 novembre 2012

    À mon humble avis, une des raisons qui explique pourquoi plusieurs immigrants scolarisés éprouvent des difficultés à se trouver un emploi, c'est le FRANCAIS ÉCRIT.
    Bien écrire en français n'est pas facile même pour bon nombre de Québécois francophones de souche. Qu'on songe seulement aux nombreux homophones dans cette langue.
    Or, l'immigrant doit d'abord maîtriser un minimum de français pour se débrouiller en société. Pour le réfugié, c'est encore pire étant sa situation très difficile. S'il a une famille, il doit, en même temps, s'occuper de sa famille tout en apprenant le français.Mieux encore, il doit apprendre aussi le langage québécois. C'est beaucoup de choses à apprendre en même temps.
    Or, plusieurs emplois exigent une maîtrise du français écrit. Selon mon expérience avec des réfugiés Colombiens, c'est beaucoup demander...pour différentes raisons.
    Qu'on ajoute à cela l'exigence d'un minimum d'anglais dans plusieurs cas.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 novembre 2012

    @ M. Lugo Herrera
    J'ai effectivement très bien lu l'article en question.
    Pour ma part, j'ai parlé de mon expérience avec les réfugiés Colombiens.Point à la ligne. Je ne peux parler des Arabes ou des Haïtiens ou des autres communautés.
    Je ne change pas un iota à ce que j'ai écrit.
    http://www.lactualite.com/20071122_114651_5384

  • Pablo Lugo Herrera Répondre

    27 novembre 2012

    http://www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2012/11/27/004-canada-immigratoin-scolarite.shtml

  • Archives de Vigile Répondre

    27 novembre 2012

    @ M. Bélisle
    En complément.
    Un réfugié, qui arrive scolarisé, doit être prêt à mettre les efforts voulus pour travailler et faire vivre sa famille. Ce n'est pas normal qu'il soit sur l'aide sociale au bout de 10 ans, à moins de maladie.
    Il y a différents programmes pour lui aider dans son cheminement:des corporations professionnelles offrent des cours de mise à niveau, Emploi Québec a des programmes d'aide et il y a le système d'aide financière du Ministère de l'Éducation. Les universités,les cégeps et les commissions scolaires fourmillent de programmes.
    Il doit s'adapter à la société québécoise et aux ouvertures qui lui sont faites....pour faire vivre sa famille. Cependant cela exige, parfois, de la souplesse.

  • Archives de Vigile Répondre

    26 novembre 2012

    M. Bélisle a écrit:"Cependant, si l’élite dirigeante tient les immigrés éduqués à l’écart du marché du travail, je me demande pourquoi il continue d’en faire entrer autant au Québec.".
    Mon commentaire:
    J’ai personnellement accompagné, à titre bénévole, plusieurs familles de réfugiés Colombiens de 2003 à 2009, dans leur intégration à la société québécoise. Depuis 3 ans, le Québec n'en reçoit plus.
    IL faut d’abord distinguer entre l’immigrant qui vient ici par choix et l’immigrant réfugié. Dans le premier cas, il sait davantage ce qui l’attend et il est normalement appuyé soit par des proches ou par des entreprises et il n’est pas sur l’aide sociale.
    Dans le cas du réfugié, la situation est fort différente. Normalement il s’en vient ici, pour sa sécurité, pour fuir son pays. Il arrive ici sur l’aide sociale. Il doit d’abord apprendre la langue: il y a d’abord les cours de francisation du MICC. Les plus ambitieux vont ensuite suivre une AEC en perfectionnement en français pour immigrants, au cégep....ou à l'Éducation des adultes au secondaire.
    Par la suite, se pose la question de l’emploi. L’adéquation des diplômes entre pays n’est pas une chose évidente. Bien sûr qu'il arrive que le fait de ne pas vous appeler Tremblay n’aide pas. Mais, je suis en mesure de dire que, de façon générale, la majorité de ces familles sont aujourd’hui autonomes et bien intégrées. Les réfugiés Colombiens, en règle générale, sont reconnus comme travaillants et fiables.
    Bien sûr que pour les personnes âgées l’intégration au marché du travail est difficile.Idem pour les personnes peu scolarisées.
    Mais je suis en mesure de dire que les adultes scolarisés, dans la majorité des cas, parviennent à s’intégrer au marché du travail. Mais si vous étiez philosophe ou sociologue, par exemple, il vous faudra accepter de vous recycler, de vous réorienter. Je connais des Colombiens arrivés ici avec un diplôme universitaire mais qui ont décidé de suivre une formation professionnelle, soit de niveau secondaire soit de niveau collégiale, et qui ont décroché d’excellents emplois.
    Selon mon expérience, le réfugié ayant obtenu au moins un diplôme de niveau secondaire dans son pays, s’il est souple et accepte de s’adapter,ou parfois de se réorienter, il va réussir. Vaut-il mieux chercher un emploi en philosophie ou en sociologie , à titre exemple, et demeurer sur l'aide sociale, ou suivre une formation en électricité, à titre d'exemple....avec des chances excellentes d'emploi et de bons salaires?
    En conclusion: je connais de nombreuses familles de réfugiés Colombiens bien intégrées et autonomes. Plusieurs ont même leur propre maison. Le Québec manque de personnel dans plusieurs secteurs d'emploi. L'immigrant souple, un tantinet scolarisé, s'il accepte de s'adapter, et parfois de se réorienter, en fonction des besoins en main d'oeuvre...a des bonnes chances de réussir son intégration...et celle de sa famille.
    Gilles Jean

  • Archives de Vigile Répondre

    24 novembre 2012

    "Une personne immigrée éclairée est dangereuse dans une société individualiste, ignorante et xénophobe. Cette société préfère voir ces immigrés dans l’assistance sociale et dans la misère – ou dans la troisième opposition du gouvernement — plutôt que de s’intégrer vraiment dans la société. Le tabac, les casinos, l’isolement et l’alcool ne font pas de ravages chez nous comme chez les autochtones, donc l’isolement est la seule arme qui reste pour nous anéantir."
    Un Québécois de souche informé n'est pas plus apprécié qu'un immigré éclairé. L'élite dirigeante fait fi des connaissances générales, historiques, philosophiques et culturelles. L'éducation d'aujourd'hui ne sert qu'à former des gens qui vont être en mesure de répondre aux besoins du marché.
    Et l'on s'arrange pour que les gens n'aient surtout pas le temps de réfléchir. Va travailler, va chercher le p'tit à la garderie, va faire les courses etc... et pour le reste, regarde Occupation Double ou le Banquier à la TV. L'élite dirigeante veut effectivement tenir les gens dans l'ignorance.
    Cependant, si l'élite dirigeante tient les immigrés éduqués à l'écart du marché du travail, je me demande pourquoi il continue d'en faire entrer autant au Québec.
    Bien des Québécois sont sans travail ou dans des emplois mal rémunérés. Quand tu n'es pas même capable de nourrir ta famille, est-ce que tu es capable d'inviter des étrangers à ta table?
    Je ne comprends pas ce partage de la misère.